Le week-end dernier, le président sortant de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), Iya Mohammed, a eu plusieurs entretiens avec le ministre de la Jeunesse et des Sports, Siegfried David Etame Massoma. Les deux hommes ont travaillé toute la journée de samedi dernier jusqu’à tard dans la nuit en présence, entre autres, de M. Muloke, le responsable de la cellule juridique du Minjes.
Leur rencontre a tourné autour de la rédaction de l’appel motivé de la Fécafoot à propos de la décision de la commission de discipline de la Fifa du 16 avril 2004 qui sanctionne les Lions indomptables sur le plan sportif et financier. De même qu’ils ont discuté de la situation actuelle de la Fécafoot. Par rapport au premier dossier, le document a été rédigé et expédié en Suisse par le secrétaire général de la Fécafoot, Jean-René Atangana Mballa. Lequel a élu domicile à Zurich, ville siège de la Fédération internationale de football association (Fifa), depuis le lundi 26 avril 2004.
Ce jour-là, il y était attendu par des responsables de la Fifa qui, par courrier faxé, avaient fait savoir à leurs homologues de la Fécafoot qu’ils étaient prêts à les recevoir. Le Sg de la Fécafoot s’y était rendu en compagnie de Bernard Muna et de Reinhart Stunke, respectivement avocat commis pour plaider dans le cadre de cette affaire et conseil juridique de Puma, l’équipementier allemand des Lions indomptables. Tout ce monde a été rejoint en début de semaine par David Mayehi, 4ème vice-président de la Fécafoot qui a accompagné la sélection nationale de football à Sofia pour son match amical du 28 avril dernier face à la Bulgarie (0-3). Ce sont ces derniers qui ont été chargés de déposer, lundi 3 mai 2004, l’appel de la Fécafoot au siège de la Fifa. Document argumenté qui était accompagné d’un mémoire juridique rédigé par l’avocat du Cameroun, celui de Puma, en partenariat avec le responsable de la cellule juridique du Minjes. Notre tentative de joindre en Europe l’un de ces dirigeants de la Fécafoot s’est révélée infructueuse.
Néanmoins, on sait que le Cameroun a décidé d’appuyer cette démarche administrativo-juridique par une tentative diplomatique. Comme nous le mentionnons dans notre édition d’hier, selon des sources généralement bien introduites, le président de la république Paul Biya aurait fait appeler en Suisse son ambassadeur itinérant Roger Albert Milla afin de réquerir son point de vue quant à la double sanction de la Fifa et la démarche à suivre pour la faire lever. Bien avant cela, c’est la Fécafoot qui avait effectué la même démarche que Milla avait bien appréciée, même s’il s’était par ailleurs plaint de ce que les dirigeants sportifs camerounais ne le consultent pas assez souvent pour les problèmes du sport en général, et du foottall en particulier. De son côté, Roger Milla aurait contacté Michel Platini, conseiller du président de la Fifa, afin que le Français le soutienne au moment d’aller » demander pardon à Blatter « , au nom de son pays.
Textes
En ce qui concerne la situation actuelle de la Fécafoot, son président et le Minjes auraient convenu, après concertation, de ce que la commission de relecture des textes demandé par le secrétariat général de la présidence de la République, siège le plus rapidement possible. Si amendements des textes il y a, ceux-ci devraient être soumis, selon M. Iya, à une assemblée générale (Ag) extraordinaire pour examen. Au cas où les membres de l’Ag les adopteraient, les élections devraient être réorganisées depuis la base, conformément aux nouveaux textes. Sinon, l’on irait tout droit vers une assemblée générale élective du nouveau bureau exécutif de la Fécafoot. Tel que souhaité par le Minjes, ces opérations devraient pouvoir être bouclées d’ici le 19 mai 2004 afin que le 20 mai, date de la célébration de la fête nationale, on n’en parle plus. Cependant, on attend toujours l’envoi d’une mission d’enquête et la constitution de la commission de relecture des textes de la Fécafoot en chantier à la Primature. Laquelle devrait par ailleurs valider les précédentes décisions.
Mais avant d’y arriver, Iya Mohammed a refusé d’endosser la responsabilité de la révision des textes de la Fécafoot par des tiers comme l’on le lui demandait. Selon le président de la Fécafoot, c’est une opération qui relève uniquement de la compétence de l’assemblée générale qui agit par « modification des textes; décisions et résolutions, recommandations et voeux « . Toutefois, le président de la Fécafoot a pris l’engagement de ne pas écrire à la Fédération internationale de football association (Fifa) « pour dénoncer l’imitions de l’Etat dans les affaires internes d’une association membre ». Bien qu’Iya Mohammed entend faire respecter à la lettre les textes régissant le fonctionnement de la Fécafoot et, mieux encore, son code électoral qui fait couler beaucoup d’encre et de salive, ce fonctionnaire réfute toute idée d’un bras de fer avec sa tutelle.
Bertille M. Bikoun