La saison professionnelle 2013 au Cameroun a commencé avec deux clubs appartenant à la grande structure, Yong Sport Academy. Au bout de la troisième journée, National Polytechnic et Yong Sport Academy se comportent plutôt bien, dans leurs championnats respectifs. Avec son football, NPB inscrit en MTN Elite Two a réussi à arracher un surnom au public de Bamenda: « The bresilians ». YOSA a comme objectifs, de terminer sur le podium de l’Elite One et gagner la coupe du Cameroun. NPB veut monter en Elite One.
Yong Sport Academy, ce n’était que l’équipe première au départ. Elle est aujourd’hui en MTN Elite One. Emmanuel Ndoumbe Bosso, par ailleurs entraineur de l’équipe nationale des A primes, en est le coach depuis 2012. Martin Nkabyo s’occupe de National Polytechnic , engagé en MTN Elite Two. Annexé à cela, il y a le centre de formation. Il faut parcourir une dizaine de kilomètres après le centre ville de Bamenda, pour le trouver à Bambui. En pleine montagne, loin des bruits de la ville, les pensionnaires y travaillent. Ils sont à l’internat, logés et nourris.
Au début de l’année sportive 2012, la structure est plus grande que cela. En plus de ce que nous mentionnons, il y a Rainbow FC de Bamenda, champion de deuxième division du Nord-Ouest cette année là, et représentant de ladite région au Tournoi d’accès en MTN Elite Two. L’idée de ce troisième club est partie d’un partenaire basé aux USA, qui a décidé de s’associer aux fondateurs de la structure « YOSA ». « Il s’agissait d’un projet révolutionnaire pour réveiller le football dans le Nord-Ouest. L’académie devait servir de ravitailleur à toutes ces équipes. A un moment donné, les deux partenaires ne se sont pas entendus. Et Rainbow FC évolue désormais en solitaire. Son propriétaire a l’intention de créer sa part d’académie », souligne Emmanuel Ndoumbe Bosso.
Puissance financière
L’empire a beaucoup d’argent. « Pour moi qui ai connu les trois quarts des équipes de première division au Cameroun, je peux vous dire qu’en dehors de Coton sport de Garoua, aucune autre n’a les moyens que possède la structure dont je fais partie » , affirme Emmanuel Ndoumbe Bosso.. Tous les joueurs sont sous contrat, jusqu’au centre de formation. Il y en a qui ont signé pour trois années. « Chaque équipe a son camp de logement construit par le propriétaire, Francis Yong. Les joueurs ont chacun, des maillots d’entrainement. Une question de discipline. » , précise l’entraineur de YOSA. Chacune des composantes du projet a son propre bus. Lorsqu’une des équipes doit se déplacer sur plus de cent kilomètres, elle passe la nuit dans un hôtel proche du lieu où se jouera la rencontre. Pour le match de la troisième journée de la MTN Elite One contre Unisport du Haut-Nkam à Bafang par exemple, YOSA a passé la nuit à Bafoussam.
Les problèmes de la structure se résolvent à travers des réunions que préside en général, le président, Francis Yong au siège. Chacun déroule son carnet, en fonction des objectifs qui lui ont été assignés. Sur le terrain, l’homme de main du président s’appelle Alphonse Ndifon Akwa. Il officie comme secrétaire général de tout l’empire. Il a été joueur, entraineur et arbitre en première division. Mais pour le représenter dans toutes les réunions de la ligue de football professionnelle, le « père Yong » préfère son fils, Jacques Yong Achia. Ce dernier administre aussi l’académie.
Seul problème selon Emmanuel Ndoumbe Bosso, les dirigeants n’ont pas toujours une bonne compréhension du football moderne. Les médias par exemple, ils n’en voient pas l’importance. Pour cette enquête, ni le président Francis Yong, ni son fils, Jacques Yong, n’ont accepté de nous accorder une interview, en trois voyages sur Bamenda. D’ailleurs en général, aucun organe de presse ne couvre les rencontres dans la capitale du Nord-Ouest. Au plan des finances, « il y a de l’argent. Ils veulent les résultats. Mais ils n’acceptent pas toujours de consentir tous les sacrifices nécessaires à ces objectifs. Par exemple, un staff technique est composé de deux entraineurs, un préparateur physique, un spécialiste des gardiens de buts…Mais pour eux, l’équipe, c’est l’entraineur. Le reste leur semble superflu », regrette Ndoumbe Bosso. Mais, le coach a confiance en sa capacité de faire bouger les mentalités.