Réalisés à 86%, les travaux de réhabilitation de cette infrastructure touchent vers leur fin. Une bonne nouvelle pour la mission de la Confédération africaine de football attendue dans nos murs dans les prochains jours.
Le soleil est à son zénith ce 14 juillet 2016. Nous sommes au stade militaire de sis en face du lycée général Leclerc de Yaoundé. Il est 13h pile poil lorsqu’une rutilante et imposante Land Cruiser ayant à son bord Philémon, Yang, le président du Comité local d’organisation de la Can féminine se gare à l’entrée du chantier de cette infrastructure qui servira de stade d’entraînement lors de ce rendez-vous prévu en novembre prochain. Pour l’accueillir et lui souhaiter la bienvenue, Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt, ministre des Sports et de l’éducation physique qu’entourent les ministre de la Défense, de l’habitat et du développement urbain, des Domaines et des affaires foncières ainsi que plusieurs membres du Comité d’organisation, visiblement très émus de recevoir le chef d’orchestre de ce grand rendez-vous du ballon-rond qui a lieu dans quatre mois. La visite du Pm intervient quatre mois après la première descente qui a eu lieu au mois de mars dernier.
87% du taux d’exécution
La première impression après avoir franchi le portail, c’est que les travaux ont énormément évolué si ce n’est qu’ils évoluent plutôt bien. A preuve, les responsables du site avancent un taux d’exécution de 87%. De quoi susciter le satisfécit de Philémon Yang qui suit avec une attention soutenue, les explications d’Emmanuel Ngameni, ingénieur et responsable de la maîtrise d’œuvre du chantier. La pelouse pointe son nez mais par endroits. A l’arrière des goals, un ouvrier s’active à tondre les mauvaises herbes qui envahissent l’espace à une vitesse exponentielle. L’opération s’effectue avec soin et minutie parce qu’il faut éviter de « tuer » le gazon. Au niveau du rond central, la surface tarde à être couverte. C’est pourquoi, « il faut ressemer. Il n’y a pas eu assez de pluies et c’est ce qui a causé le retard à ce niveau, surtout que la bâche à eau n’est pas encore achevée », explique notre expert au Pm. Par contre, les deux tribunes peintes aux couleurs du drapeau national sont déjà terminées et trônent majestueusement de part et d’autre de la pelouse. Les vestiaires du coté en arrière de la tribune A et les boutiques en arrière de la tribune B sont au stade de la clôture. La nouvelle clôture est en phase de finition. De même que les travaux de canalisation des eaux.
Bref, rassurent le patron du chantier, « d’ici deux semaines, le lot du génie civil sera pratiquement terminé ». Les travaux d’éclairage qui sont en cours de réalisation seront bientôt terminés, apprend-t-on, et tout sera fonctionnel dès fin septembre avec les fourrures sont en train d’être installées. La pose des pavés aux alentours de l’aire de jeu est annoncée pour les prochains jours. En gros, les quatre entreprises en charge du site doivent désormais s’assurer de la bonne croissance du gazon, finaliser les tribunes et autres boutiques et aménager la route tout autour de l’infrastructure dont la livraison est imminente. Suffisant pour évanouir les appréhensions du Pm qui craint que la course contre la montre engagée par le pays hôte, ne lui soit finalement fatal. « Nous n’avons pas d’inquiétudes à nous faire ; nous sommes sûrs que la Can aura bel et bien lieu », rassure Emmanuel Ngameni.
Adieu le « champ de patates » !
En rappel, le stade militaire de Yaoundé était il y’a peu, le parfait contre exemple des stades conventionnels : sans eau, sans éclairage, sans toilettes, sevrés de travaux d’étanchéité, encore moins de filets aux normes. Ce qui en tenait lieu était non seulement rafistolé, mais, pire encore, maintenu tendu à l’aide de blocs de pierres pesant plusieurs dizaines de kilogrammes. En saison sèche, l’aire de jeu offrait un autre spectacle. C’est celui de la poussière dans laquelle pataugeaient les footballeurs qui disputaient les compétitions organisées par la fédération camerounaise de football (Fécafoot). Les spectateurs avaient aussi du mal à regarder les matchs puisque certaines actions de jeu se disputaient dans d’épaisses couches de poussière. En saison de pluie, la « pelouse » est transformée en champ de patates. Un cliché qui ne sera plus qu’un vilain souvenir d’ici quelques mois.
Christou DOUBENA