Contrairement au stade militaire où les travaux sont presque bouclés, la vieille dame de Mfandena ne sera pas livrée avant septembre 2016. L’immensité et la complexité des travaux de réhabilitation doublée de la promiscuité dans le chantier, ne permettant pas aux ouvriers de respecter les délais.
Vu de l’extérieur, le stade Omnisports Ahmadou Ahidjo ressemble à un chantier dont les travaux viennent à peine de démarrer. Des camions transportant de l’eau, des énormes tiges de fer, de la terre et du sable effectuent un balai incessant au quotidien. L’accès, conditionné par le port du casque, n’est autorisé qu’aux ouvriers ou aux responsables des nombreuses entreprises auxquelles des lots ont été confiés. Une fois à l’intérieur, le visiteur confirme la métamorphose à partir des tribunes où un échafaudage gigantesque est visible. Les travaux de sidérurgie battent leur plein. « C’est pour le travail d’étanchéité, afin de protéger la dalle au niveau des tribunes d’honneur», explique un ouvrier. Des « chirurgiens du fer » s’exercent. A l’aide des outils dont eux seuls en ont le secret, il monte d’imposantes charpentes qui seront ensuite installés à l’aide d’une grue mécanique. Les patrons chinois supervisent l’ensemble des tâches.
Maquette
S’il est encore trop tôt pour visualiser certains espaces précis tels la tribune d’honneur, la piste d’athlétisme et les différentes enceintes réservé entre autres aux conférences de presse ou les vestiaires dédiés aux joueurs, le visiteur peut déjà avoir un aperçu de quelques ouvrages qui constitue le chantier en question. « Côté tribune et gradins, la visibilité sera très bonne, peu importe où l’on se trouve dans le stade. Il faut accélérer les travaux pour rester dans les délais », confie au Pm, l’un des Stadium manager, laissant entrevoir à travers la maquette, une vue magnifique de ce qui constituera le Stade Ahmadou Ahidjo à la fin des travaux. La pose des 40 000 sièges grand public sera achevée d’ici fin juillet tandis que celles dites Vip seront installées d’ici fin septembre au plus tard. Sur le terrain, une jolie pelouse verte, bien tondue et arrosée est visible alors que la piste d’athlétisme tarde à se dessiner.
Promiscuité
Si les ouvriers affichent un certain doute quant au respect des délais, Thomas Bièche, le directeur général d’Egis reste optimiste. « La plus grosse partie du gros-œuvre est déjà terminée. Nous allons maintenant démarrer une nouvelle phase avec les travaux de finitions. Notamment l’installation des vestiaires, des climatisations. Nous avons trois mois pour terminer les travaux et chaque entreprise a son marché. Le nôtre s’achèvera d’ici le 17 octobre. Nous allons tout faire pour respecter ces délais. La mission de la Caf trouvera que les travaux sont bien engagés », rassure-t-il. Pour se dédouaner, l’homme brandit l’argument de la promiscuité dans le chantier. A le croire, il y règne une espèce d’étouffement entre les ouvriers commis aux différents ouvrages. En effet, « il y’a plusieurs entreprises mobilisées dans uns site très restreint. Vous avez plus de 8000 personnes qui travaillent sur un stade qui n’a pas les dimensions requises. Donc, cela exige une coordination dans toutes les branches des activités entre les entreprises. C’est cette promiscuité qui rend ce chantier complexe. Il y’a le matériel qui est dans la phase d’achat de ce matériel. Ils seront installés au mois d’août » ; conclut le Dg.
Au niveau des stades annexes 1 et 2, le spectacle laisse pantois. C’est à croire que rien ne sera prêt d’ici le Jour-j. On vient à peine de planter la pelouse et on est en pleine construction des fondations pour l’une des tribunes. Impossible que les travaux, évalués 53%, soient achevés d’ici août. Les entreprises ont toutefois rassuré le gouvernement : tout sera prêt d’ici octobre prochain. Mais il faudra également convaincre la mission d’inspection de la Caf annoncée au Cameroun du 25 au 31 juillet prochain. Ici, les inquiétudes prennent le pas sur les assurances des experts de la société Louis Berger. On attend.
Christou DOUBENA