Le débat sur la conformité du Cameroun à l’esprit des textes et des préceptes des statuts types de la FIFA continue d’alimenter les conversations des amateurs de football sur toute l’étendue du territoire national et au delà. Non pas que le débat n’ait pas lieu d’être. Au contraire, l’histoire des luttes soi-disant « de souveraineté nationale » se réduit souvent aux luttes d’influence. A-t-on pensé au salut du football camerounais? Cette question est au centre de tous ces sempiternels débats. À Camfoot.com, notre réponse est négative. Nous en voulons pour preuve les multiples scandales qui jalonnent le quotidien des nos fauves favoris.
C’est l’État qui finance, donc c’est à l’État de gérer. Telle est la certitude que brandissent certains dirigeants du football camerounais dès que l’occasion leur est offerte de s’exprimer sur le sujet. En application de cette règle, la gestion des lions Indomptables, depuis les années 80 où nos champions se sont révélés aux yeux du monde entier, a été un véritable chemin de croix. Pourtant, chez nous, le football déchaîne les passions, unit vieux et jeunes, hommes et femmes, sans discrimination d’ethnie ni même de religion. L’aura du Cameroun à travers le football s’étend sur tous les continents, et avec lui, son cocktail de gestion approximative.
On entend souvent en Afrique et dans les pays du Tiers-monde que quand c’est l’État qui finance, c’est à lui de gérer. Qu’est-ce donc que cet Etat que l’on met à toutes les sauces? Il n’est nul besoin d’être diplômé de science politique pour savoir que l’Etat est une collectivité humaine régie par un gouvernement. L’État n’est donc pas le gouvernement. Il est constitué par la population et a pour rôle de donner forme à ses choix et à ses aspirations. C’est le peuple qui désigne ses représentants, auxquels il confère le pouvoir de diriger l’Etat. En tout cas, c’est ainsi que les choses sont censées se passer en démocratie. Qui, aujourd’hui, peut dire que les membres de notre gouvernement, nommés et démis, au gré des évènements, dans des conclaves et des cénacles exclusifs, sont vraiment représentatifs de la collectivité?
Dans les pays occidentaux, l’État injecte autant, sinon plus d’argent dans la gestion du sport en général et du football en particulier, mais les instances élues ont la mainmise totale sur le développement et la gestion quotidienne des équipes nationales.
Les cas de décisions hideuses qui ont eu des incidences directes et dévastatrices sur le comportement de l’équipe nationale se comptent par dizaines, et croyez-moi, je n’exagère pas. Ces dirigeants, plus soucieux de leurs intérêts personnels que de l’équipe nationale se gargarisent des succès et se plaisent à raconter les crocs-en-jambe qu’ils ont infligés à tel ou tel autre, indépendamment de l’impact de leur forfait.
L’occasion que s’est offerte le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mr Étamé Massoma de revoir de fond en comble les différentes ramifications de la gestion calamiteuse des Lions Indomptables, avec comme premier geste le limogeage du coach, mérite d’être mise à profit pour sauver le football camerounais. Pour l’immédiat, plusieurs dossiers brûlants sont sur la table. Ils tournent tous autour d’un thème principal : Que va-t-il se passer maintenant?
Camfoot.com à travers une série d’articles réunis dans un dossier spécial, vous propose une radioscopie objective et implacable du football des Lions indomptables.
Jules Yansa, jyansa@camfoot.com