Vendredi dernier, ils étaient une vingtaine environ à s’être rendus au domicile du directeur général du club, Patrice Omgba Nsi au détriment de la célébration organisée le même jour par le président Emile Onambélé Zibi.
Il est un peu plus de 12 heures ce vendredi 19 octobre 2012 à Yaoundé. Nous sommes au domicile privé de Patrice Omgba Nsi, directeur général du Tonnerre Kalara club (Tkc) de Yaoundé. Dans un coin de la cours du domicile, un espace a été aménagé pour servir de cadre à une conférence de presse. Environ vingt joueurs du club et quelques journalistes de la presse locale sont installés. Face à eux, le directeur général du club et son adjoint sont assis derrière une table. Le temps pour le propriétaire des lieux de prendre la parole pour souhaiter à tous la bienvenue, quand soudain le Sous-préfet de l’Arrondissement de Yaoundé 5 fait irruption avec derrière lui une escouade de policiers. La conférence est interrompue. Et la tension monte entre le Sous-préfet et Patrice Omgba Nsi. Dans la foule, un des policiers rassure à l’assistance que : «nous ne sommes pas venus arrêter quelqu’un. Nous travaillons avec le Sous-préfet. Quand il se déplace, nous le suivons. Donc n’ayez pas peur».
Interrogé sur les raisons de sa venue dans ce domicile privé, le Sous-préfet répond qu’il aurait été informé par le président du Tonnerre Kalara club de ce que les joueurs étaient séquestrés dans ces lieux par le directeur et sa bande. Ce qui n’était pas le cas. «Le Sous-préfet me dit qu’il a été alerté par Onambélé Zibi qui lui aurait dit que nous étions entrain de séquestrer les joueurs. Voici les joueurs. Interrogez-les. Si un seul va vous dire qu’il a même l’impression d’avoir été forcé de venir», s’écrie Patrice Omgba Nsi. Après quelques minutes, le Sous-préfet et son escorte se sont retirés.
Pour le Dg, la visite inopinée de la police dans son domicile est une violation. Selon lui, tous les joueurs présents à cette cérémonie ont choisi librement d’y être. Et ce choix dit-il, est une preuve de ce que les joueurs ne veulent plus évoluer dans un environnement piloté par le patriarche Emile Onambélé Zibi. «Les joueurs ont boycotté sa cérémonie parce qu’ils savent qu’il est incompétent. C’est un mauvais dictateur qui les a pourris la vie en détournant leurs salaires. Ils ne veulent plus de lui. C’est pourquoi ils sont là», explique-t-il.
Ce que certains joueurs soutiennent d’ailleurs. «Nous avons passé une saison difficile entre primes et salaires découpés. Heureusement nous sommes remontés en Elite one. Le président et le directeur nous proposent deux chemins différents. Et nous, nous choisissons celui du directeur parce que c’est à notre avantage», confie un joueur sous anonymat. C’est une victoire pour la Direction générale du Tkc. Et l’on commence même déjà à se réjouir. «Les joueurs sont avec nous et contre Onambélé. Nous sommes sur le chemin de la victoire et donc du vrai professionnalisme», se réjouit Stéphane Semengue, directeur adjoint du club. L’ère du changement est donc proche. Et la victoire se dessine peu à peu dans le camp Omgba Nsi. Est-ce le début de la fin d’Emile Onambélé Zibi à la tête du Tonnerre? L’avenir nous en dira certainement plus.
Arthur Wandji à Yaoundé