Le funambulisme pratiqué au pays en matière de football, s’est soldé
par un crash honteux voire inacceptable face au Cap-Vert. Loin de
s’attarder une bonne fois pour toutes sur les vraies raisons de ce
flop que nous connaissons tous, les décideurs sans le montrer
ouvertement, s’attardent à une inutile chasse aux sorcières,
arbitraire dans ses choix et contre productive dans ses effets.
Lendemains de désillusion pour lendemains d’agitations. Celles
feutrées qui se nouent dans les coulisses de l’administration à
Yaoundé et qui tendent à trouver des boucs émissaires à qui imputer
les faits de la disgrâce et de la honte subies. Sous le calme apparent
observé après la non qualification du Cameroun à la prochaine Coupe
d’Afrique des Nations, se tisse lâchement une remontée d’informations
à même d’établir les responsabilités profondes qui ont conduit à
l’inacceptable débâcle. Un peu comme si les faits étaient
d’aujourd’hui pour exprimer une certaine gravité, l’on s’emploie pour
des raisons politiciennes, à vouloir faire plaisir au peuple en
montrant que l’on rame dans le sens de ses desiderata.
Première manifestation de cette inquisition qui ne veut pas dire son
nom, l’interpellation soudaine sans que rien ne la justifie, du trop
décrié Iya Mohamed le Président de la Fécafoot, au niveau du conseil
de discipline budgétaire et financier du Contrôle Supérieur de L’Etat.
La démarche est biaisée puisqu’elle ne concerne pas directement les
questions de gestion du football; mais plutôt celle de la Sodécoton
dont il assume la direction générale depuis des lustres. Elle tend
beaucoup plus à prouver la préoccupation des pouvoirs publics si on
peut l’appeler ainsi, de ne pas laisser prévaloir un laxisme coupable
d’inaction, qu’on pourrait à tous les coups leur reprocher dans tous
les cas de figure.
Deuxième manifestation, la fuite d’information qui agite le landernau
médiatique et selon laquelle, le comité d’organisation de ce match
retour délicat des éliminatoires CAN 2013 entre Le Cameroun et le
Cap-Vert, aurait avec un rare culot, détourné la dotation financière
allouée aux médias pour accompagner l’union sacrée recherchée autour
de l’équipe.
Autre manifestation qui participe de la même veine, la montée au
créneau habituel d’un Roger Milla plus que jamais emmitouflé du
vert-rouge-jaune national et perdu dans ses lieux communs de
convenance, pour exiger hargneusement la dissolution de la Fécafoot.
Où sont les vraies propositions?
Comme c’est beau tout cela, ces élans de patriotisme qui semblent
fleurir de partout. Le Cameroun a mal à son football et cela ne date
pas d’aujourd’hui. D’entendre le Ministre des sports renouveler sa
confiance à Jean Paul Akono pour la suite des choses est un crève-cœur. Tout camerounais qui se respecte savait bien qu’il s’agissait
dans le cadre de ces éliminatoires là, d’une mission ponctuelle. En
rien envisagée pour le long terme et la construction. Simplement, il
fallait franchir ce mauvais cap et aviser. Etant entendu que pour la
suite, on se devait de se donner les moyens d’offrir à la sélection
nationale, un encadrement digne des prétentions que nous développons.
En fermant par ce satisfecit de consolation les portes de l’innovation
et de l’en fin recherche d’un vrai encadrement de pérennité, on
comprend bien qu’en haut lieu, l’on n’a pas bien mesuré l’impact de la
désillusion subie. Akono a tenté de rattraper les dégâts. Mais sa
démarche n’en déplaise aux amoureux de la cocarde, n’est qu’un
pis-aller. Celui du rattrapage des dégâts quasi insurmontables. On ne
bâtira pas l’équipe des conquêtes de demain avec ce panachage malséant
des grabataires glorieux de notre football et des jeunes qui ont plus
une culture de club que celle de la gagne.
C’est dire qu’aujourd’hui, ce qui est attendu ne sont plus de simples
propos incantatoires. Qu’on la dissolve ou pas, la Fécafoot sous une
autre forme, devra toujours exister. Iya ou pas, il se trouvera un
autre administrateur chargé d’inventer et de reconstruire de fond en
comble le football camerounais. C’est bien ce qui est attendu ces
jours-ci en termes de propositions concrètes et non l’inutile
règlement de comptes que veulent mettre en exergue de faux patriotes.