Malgré des performances personnelles solides, Aurélien Chedjou vit des moments délicats avec son club français, Lille, et son équipe nationale du Cameroun, en ballotage défavorable en éliminatoires de la CAN 2013. Le défenseur central s’est confié à rfi.fr avant le match du Losc à Rennes, en championnat de France.
RFI : Aurélien Chedjou, comment expliquez-vous le début de saison difficile du Losc ?
Aurélien Chedjou : Je n’ai pas de grande explication à donner. On n’est pas habitué à ce début de championnat un peu poussif de notre part. Après, il y a eu l’effet « Grand Stade ». On n’y a pas pris nos marques tout de suite. Ça n’explique pas tout, bien sûr. Lille est aussi attendu sur tous les terrains désormais. Les équipes adverses ferment souvent le jeu en défense. Et puis, il y a parfois un manque de concentration de notre part sur certains buts encaissés.
A titre personnel, ça va plutôt bien puisque vous êtes un titulaire indiscutable et que vous avez déjà marqué trois buts cette saison. Prenez-vous plus de responsabilités cette année ?
Oui et c’est logique. Après Mathieu Debuchy, je suis l’un des plus anciens du vestiaire. Je me dois de prendre plus de responsabilité, de par mon poste déjà. Il faut que je parle plus, que je repositionne davantage les autres joueurs. Il faut aussi que j’aide les nouveaux joueurs à s’adapter en fonction de la demande du club.
Face à Rennes, lors de la prochaine journée de championnat de France, vous allez affronter le Camerounais Jean II Makoun. Est-ce que vous le considérez toujours comme un « grand frère » ?
Oui, bien sûr ! Ça ne changera pas. Même aujourd’hui, lorsque j’ai des difficultés professionnelles ou privées, je fais appel à lui pour qu’il me donne des conseils.
Après le match à Rennes, vous jouez à Valence en Ligue des champions. Allez-vous demander des renseignements sur ce club à l’un de ses joueurs, le défenseur Adil Rami, votre ex-partenaire au Losc ?
(Rire) Eh non, car il sera dans le camp adverse et il aura une seule envie : que Valence gagne, même s’il ne va pas jouer contre nous (Adil Rami est suspendu, Ndlr). Je suis déçu pour lui mais je suis content pour nous parce que c’est un élément fort de valence.
Aller à Valence, ça doit être un peu particulier pour vous car vous avez évolué à Villarreal, un club de la région de Valence. Avez-vous gardé des contacts là-bas ?
Oui, j’ai gardé des contacts avec mon professeur de latin. Ce monsieur compte beaucoup pour moi. On est toujours en contact. Quand j’étais au centre de formation et que j’avais des moments de galère, il m’a aidé. Le week-end, il regardait mes matches et durant la semaine, on faisait une critique pendant les cours. Je n’ai pas gradé de contacts avec les dirigeants de Villarreal. Mais je conserve quand-même des souvenirs chaleureux avec des gens sympas et agréables à vivre. L’Espagne, c’est une étape qui a beaucoup compté dans ma carrière.
Pour parler d’un tout autre sujet, l’équipe du Cameroun est en grande difficulté en éliminatoires de la CAN 2013, après avoir perdu 2-0 au Cap-Vert. Avec le recul, comment expliquez-vous cette contre-performance ?
Deux ou trois éléments n’ont pas été cités même si ça ne doit pas nous servir d’excuse. A la veille du match, quatre ou cinq joueurs ont eu une gastro. Le groupe était donc assez diminué. De plus, on n’avait pas l’habitude de jouer sur une pelouse synthétique. Maintenant, je ne cherche pas d’excuse. On est peut-être aussi passé à côté du match. Les Cap-Verdiens ont aussi montré plus d’envie, sans doute. On a la chance que la deuxième manche se joue chez nous. J’espère que le public va répondre présent et qu’on va se qualifier pour la CAN. Pour le Cameroun, ne pas jouer deux CAN de suite serait une tragédie.
Pour ce match retour, vous devrez peut-être vous passer à nouveau des services de Samuel Eto’o. Espérez-vous qu’il va cependant changer d’avis et revenir en équipe nationale ?
Toutes les forces vives sont la bienvenue. Maintenant, je ne veux pas m’étendre sur son cas. Je connais mon pays et je ne veux pas créer la polémique. C’est sa décision et c’est un grand garçon. Il y a un nouveau coach en place. Il fera ses choix. Tout ce qui importe aujourd’hui, c’est de battre le Cap-Vert et de qualifier le Cameroun.
Depuis la CAN 2010, l’équipe du Cameroun a du mal à retrouver de la stabilité. Comment l’expliquez-vous ?
Il y a eu des problèmes internes, il ne faut pas le cacher. Je ne suis pas là pour dire qui a commencé. Mais ça a été l’élément déclencheur des problèmes lors de la Coupe du monde 2010. A part ça, il y a une transition à assumer. La génération de joueurs des Rigobert Song, Gérémi Njitap quitte peu à peu la sélection même si Samuel Eto’o est encore là. Cette transition n’est pas évidente gérer
Par Farid Achache