Avant d’affronter l’Uruguay vendredi soir dans le dernier match de groupe de la coupe du monde junior en Colombie, le Secrétaire général du ministère des Sports et de l’Education Physique (Minsep) a adressé un message d’une fermeté certaine aux joueurs.
Emmanuel Wonyu a tenu une réunion avec l’ensemble des forces présentes en Colombie. Il était 18h30 à Yaoundé, 12h30 à Bogota. C’était à l’hôtel Marriott de Bogota.
Sans détour, le chef de la délégation camerounaise, non sans avoir dit que certains ne voulaient pas que cette rencontre se tienne, a avoué que « c’est important que l’Etat du Cameroun que je représente ici vous parle. Ne pas le faire, c’est comme si on allait en guerre sans plan. »
L’on croyait, et d’ailleurs certains responsables nous ont affirmé qu’ « il faut qu’il double les primes et vous allez voir comment les joueurs vont se battre pour remporter cette rencontre ». Que non ! Prenant les uns et les autres à contre pied, il est allé droit au but: « la hiérarchie n’a pas bien apprécié la prestation de la dernière rencontre. Vous pouvez faire mieux. Evitez nous le cauchemar de la dernière fois. Nous comptons sur vous pour cette journée. »
Emmanuel Wonyu savait bien que le match ne sera pas facile puisque chacune des deux équipes avait besoin d’une victoire pour aller au second tour. Et le Cameroun un peu plus. Puisque les Camerounais devaient être sous pression du fait que dans les gradins, Colombiens et Uruguayens en très grand nombre devaient faire bloc pour accompagner cette équipe d’Amérique vers la victoire. C’est pour cette raison que le Secrétaire général du Minsep a demandé aux joueurs de «ne pas être perturbés par le bruit au stade. Il faut relever le défi. »
Une polémique étant née des discours interminables des responsables du football camerounais pendant les compétitions, Mr Wonyu a tenu à ne parler aux joueurs et à leurs encadreurs que lorsque cela était nécessaire. Et à tout moment, il est resté ouvert, multipliant les questions pour anticiper les difficultés. Comme il le dit, il ne souhaitait pas que l’on dise « si on avait fait si ou ça, on ne serait pas là ».
C’est donc pour mettre les choses à leur place qu’il a affirmé que « le gouvernement a fait ça part de responsabilité. Chacun doit être responsable de ses actes. Jamais avant, même pas avec l’équipe senior, l’on a mis autant de temps de stage parcourant des pays ; Afrique du sud, Egypte, Mali, Bulgarie et Venezuela. Je vous demande donc de tout faire pour être irréprochables. Quelque soit l’issue du match, il faut qu’on ait l’impression que l’on a tout donné. A nous revoir dans la victoire. »
Cette rencontre s’est achevée avec le chant de l’hymne national. On cru voir sur les visages des uns et des autres, la détermination de remporter le match. Mieux, de donner le meilleur d’eux-mêmes.
Et le résultat obtenu est porteur d’espoir.
Guy Nsigué à Bogota (Colombie)