Jean Louis Alima Garcia, de père camerounais et de mère
colombienne est en prison au Venezuela depuis plus de deux
semaines pour une somme de 26 000 Euros représentant les
frais de préparation des Lionceaux au Venezuela. Le ministre
des sports et de l’éducation physique qui est bien au courant
de la situation n’a toujours pas payé cette somme malgré
les pleurs de la mère de Alima qui est allé le voir dans son
cabinet.
Tout commence en février dernier lorsque les Lionceaux se
qualifient pour la coupe du monde Junior programmée par
la FIFA en Colombie. Ce Camerounais qui vit en Colombie
arrive au pays pour rendre visite à sa mère. Il va profiter de
ce séjour dans la capitale camerounaise pour proposer ses
services de guide à la fédération camerounaise de football
(Fécafoot) et au ministère des Sports et de l’Education
Physique (Minsep) puisqu’il parle parfaitement la langue
espagnole et connait bien la Colombie. Avant la coupe du
monde on l’a d’ailleurs aperçu plusieurs fois au siège de
la Fecafoot et en compagnie du directeur administratif des
équipes nationales dans son véhicule sillonnant les rues de la
capitale. Il est alors sollicité pour accompagner l’équipe de
Martin Ndtoungou Mpilé au Venezuela pour la dernière phase
de sa préparation avant la coupe du monde. Au Venezuela,
pendant près de deux semaines, il sera le guide, le traducteur
et l’interface entre ses compatriotes et les Vénézuéliens. C’est lui qui va négocier les matches amicaux, les stades d’entrainement, les hôtels.
A la fin du stage et au moment de rallier la Colombie pour
prendre part à la phase finale de la coupe du monde, l’argent
n’est toujours pas arrivé du pays. Le Cameroun doit verser
pour l’ensemble des prestations 26.000 euros, somme qui n’est
pas disponible en ce moment. Les responsables de l’hôtel
décident alors de prendre un Camerounais comme caution.
Ils portent leur choix sur Jean Marie Ngaba, un des cadres de
la direction administrative des équipes nationales de football.
Croyant éviter la honte à son pays et voulant permettre à ses
compatriotes de continuer leur préparation de la coupe du
monde en toute sérénité, Jean Louis Alima Garcia se porte
caution. La délégation camerounaise quitte le Venezuela en
rassurant Alima de ce que l’affaire devait être réglée dans les 24 heures. Mais depuis plus de deux semaines pas de nouvelle de la partie camerounaise. Entre temps, Jean Louis Alima Garcia a été
placé en détention dans une prison au Venezuela.
Fatigués d’attendre le payement de leurs frais, les
dirigeants de l’hôtel font part de la situation à la fédération
vénézuélienne de football. Cette dernière porte l’affaire auprès
de la fédération colombienne de football. Elle s’indigne de
ce qu’on ait laissé un pays jouer la coupe du monde alors
qu’il n’a pas pu régler son ardoise, laissant souffrir un
innocent.
Selon nos sources, la fédération colombienne a
interpellé vendredi dernier les responsables de la délégation
camerounaise ici en coupe du monde, qui ont à leur tour saisi
le ministre des sports. Dans la délégation, chacun évite de
parler de cette affaire.
Le secrétaire général du ministère des sports et de l’éducation physique Emmanuel Wonyu que nous avons rencontrés a donné la
version du ministère des sports. » Le ministre des sports est
déjà informé de cette situation. La mère de monsieur Alima
est d’ailleurs allé voir le ministre il y a trois jours. Je crois
que les dispositions sont en train d’être prises pour que ce
monsieur retrouve sa liberté. Je crois que l’argent sera envoyé
à l’Ambassade du Cameroun au Brésil pour que l’affaire soit
réglée ».
Sacré Cameroun.
Guy Nsigué à Pereira (Colombie)