Après avoir honoré sa première sélection avec les Lions indomptables seniors, le sociétaire d’Ujpest FC en Hongrie nous a accordé un entretien exclusif où il s’exprime sur ce moment important dans la carrière de tout footballeur.
Quelles sont tes impressions après avoir honoré ta première sélection avec l’équipe fanion du Cameroun ?
C’est un sentiment de fierté mêlé à de la joie qui m’anime. Mon souhait en foulant la pelouse était d’apporter ma contribution pour la victoire de l’équipe. Grâce à Dieu nous avons gagné, et je pense que je n’ai rien à me reprocher quant à ma prestation.
Le plus dur selon toi est fait maintenant que tu as porté le maillot des Lions ?
Au contraire c’est maintenant que le plus difficile commence. C’est plus facile d’arriver dans le haut niveau que de s’y maintenir. C’est le moment de se remettre en question permanemment et se concentrer davantage pour ne pas gâcher le travail abattu jusqu’ici. Il faut maintenir le cap.
Qu’as-tu éprouvé au moment où le coach d’appelle et que tu sais que tu vas rentrer, au moment où tu foules la pelouse et touches ton premier ballon ?
J’étais très confiant, et j’attendais impatiemment cette occasion. Je ne suis pas venu pour regarder les autres jouer. J’ai saisi l’opportunité que j’ai eue. Je n’ai pas paniqué car j’avais le soutien de tout le monde, des anciens qui eux aussi sont passé par là comme moi. Leur première sélection n’a pas non plus été facile. Je savais à quoi m’attendre et grâce à tous ces soutiens (dirigeants et amis aussi), je m’en suis plutôt bien sorti. Le maillot du Cameroun n’est pas comme celui du club. Ici il faut donner tout ce qu’on a pour être à son meilleur niveau.
Et tes sensations pendant le match proprement dit ?
Je me sentais sûr de moi, et cela se voyait dans mes touches de balle. J’étais très posé et je m’efforçais de m’appliquer. J’ai joué 15 minutes et je m’en suis contenté pour le moment. Je ne voulais surtout pas trahir la confiance que l’entraîneur a mise en moi, compte tenu de l’importance du match, et ce malgré la pression du public.
On t’a quand même senti un peu timide. Tu te contentais de remettre le ballon quand on te le passait et tu as fait à peine une ou deux montées. C’est quand même peu pour un arrière non ?
C’est vrai je suis peu monté. C’est juste parce qu’il fallait d’abord assurer les arrières et avancer quand l’occasion se présenterait. C’était mon premier match et il ne fallait surtout pas prendre trop de risques ou faire des erreurs. Les premières touches de balle sont très importantes, il fallait les assurer. Si j’avais eu plus de temps, j’aurais certainement plus fait. Mais je vais m’améliorer au fil des matchs.
Si on vous demandait d’apprécier votre performance pendant ces quinze minutes que dirais-tu ?
Je ne peux me noter moi-même. Il y a d’autres personnes qui voient le match, les spectateurs, vous les journalistes, le staff technique…ce sont ces gens qui peuvent me noter. Cependant personnellement je crois que je suis sorti du stade ce jour sans rien avoir à me reprocher. Les critiques et les observations des uns et des autres me permettront d’avancer.
Et le coach, qu’est-ce qu’il vous a dit ? On a vu qu’à la fin du match il est venu vous serrer la main.
Il est venu me féliciter et m’encourager, car il ne s’attendait pas à ce que je réponde présent tout de suite et dans de telles conditions (Atouba est sorti sur blessure, il a fallu le remplacer immédiatement sur le coté gauche de la défense, ndlr). Il m’a dit que j’ai su gérer ma première sélection qui plus est à Yaoundé devant le public camerounais. Quand il me dit ça je suis galvanisé. J’attends les prochaines occasions pour faire mieux et lui prouver qu’il ne s’est pas trompé.
Quel est votre objectif à présent ? Détrôner Atouba sur le flanc gauche de la défense des Lions ?
(Rires). Non je ne pas le dire. C’est trop parler. Atouba est un aîné, et ses conseils me sont précieux. Avec lui je vais beaucoup apprendre. Il est expérimenté et il a beaucoup de talent. C’est quelqu’un que je respecte. Bien sûr il y a la concurrence, mais elle est saine. J’attends mon heure et les occasions qui me seront données. Si elles me permettent de mériter cette place, ça sera au coach d’en juger. Certes je ne suis pas venu pour ne regarder que les autres jouer. Mais pour le moment je suis encore en apprentissage dans l’équipe. Je reste calme, j’observe et je profite des conseils de tout le monde.
Entretien mené par Steve LIBAM à Yaoundé.
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