Partis de l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle ce vendredi matin à 8H45, les Lions se sont arretés à Yaoundé, pour une « escale de bénédiction » d’une heure et demie. Celle ci était au programme pour leur permettre de recharger les batteries et de boire un peu d’eau aux sources du berceau de leurs ancêtres. L’archevêque de Yaoundé, le grand imam de la capitale et d’autres chefs religieux ont fait une prière oecuménique avant le départ définitif de l’équipe sur Abidjan.
Annoncé à 14 heures 45, c’est trente minutes après que le « Dja » de la Camair en provenance de Paris et ayant à son bord les Lions indomptables du Cameroun, va s’immobiliser sur le tarmac de l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen. Le chef de la délégation camerounaise, Philippe Mbarga Mboa, le ministre des Sports en sort le premier, accompagné du président de la Fécafoot, Iya Mohammed. Suivent le capitaine Rigobert Song et ses coéquipiers. L’installation est immédiate au salon d’honneur de l’aéroport où avaient déjà pris place des autorités de la province, dont le gouverneur Faï Yango Francis de la province du Centre.
Au nom de la Cameroon Airlines, madame Catherine Dubilitek, représentant l’administrateur provisoire, Paul Ngamo Hameni adresse la bienvenue à l’équipe nationale du Cameroun. Puis souhaite bonne chance aux Lions indomptables.
La réponse du capitaine Song est immédiate. Au nom de ses coéquipiers, il a rassuré l’assistance. « Ce n’est pas le moment de faire les discours. Nous avons une bataille à livrer. Nous sommes prêts. Nous allons tout faire pour ramener un résultat positif ». Paroles de capitaine, suivies d’applaudissements nourris.
Place aux prières. Et, comme s’il avait entendu les cris d’étonnement de l’assistance et des populations sur cette nouvelle procédure, l’archevêque de Yaoundé adoucit la compréhension, en tenant d’expliquer l’implication de l’Eglise dans cette phase décisive de qualification pour la coupe du monde. « Si l’Eglise intervient dans le sport, c’est pour enseigner que la compétition sportive, individuelle ou collective, le sport de manière générale, aide selon un document du concile Vatican 2 à avoir un bon équilibre physique psychique et à tisser des relations fraternelles entre les hommes de toutes les nations ou de race différente », explique Mgr Victor Tonye Bakot, qui se réjouit d’être associée à une aventure exaltante : « celle de porter haut le nom de notre pays, si cher, pour bénir et invoquer sur notre équipe le nom du Seigneur Jésus Christ, celui de son père avec la grâce de l’Esprit saint ».
L’Imam de la mosquée centrale d’Etoudi, et le révérend pasteur Chetkognigni Martin de l’Eglise Evangélique du Cameroun vont, aussi, tour à tour, appeler la bénédiction du Très haut sur les Lions Indomptables. « Pour accompagner de nos prières, notre équipe de football, les Lions indomptables (…) les réconforter de notre présence et leur témoigner notre soutien ».
« Si on en croit les différents rapports dans la presse, monsieur Artur Jorge a mené cette campagne dans une discipline sévère que nous avons appréciée à sa juste valeur », a mentionné Mgr Tonyé Mbakot, avant de terminer : « Une victoire à Abidjan nous qualifie pour la Can et la coupe du monde en Allemagne. Chers Lions Indomptables, nous vous disons courage, allez de l’avant et que Dieu vous bénisse !», a-t-il imploré, en présence de l’ambassadeur de Côte d’Ivoire au Cameroun.
L’escale fut alors spéciale, mais toujours nécessaire pour les coéquipiers de Rigo. « C’est notre pays, c’est notre cœur, j’espère que cela nous fera du bien comme contre le Soudan, aller sur le terrain et montrer ce que nous valons », a déclaré Achille Wébo. Pour Albert Meyong Ze, « ça me fait plaisir. Nous espérons honorer tout ce beau monde et pouvoir faire un bon match à Abidjan et le gagner ».
Le « revenant » Raymond Kalla a été l’attrait des médias. « Aujourd’hui, je pense que physiquement je suis bien pour le match » rassure-t-il, et d’ajouter : « Je pense qu’on ne devrait pas tomber sur la précipitation. Les Ivoiriens ont plus de pression que nous », pense-t-il. Qu’importe, pour Gérémi Njitap ou Daniel Ngom Komé, « notre qualification passera par-là. On s’est fixé des ambitions depuis la phase retour: gagner nos matches ».
Le problème Etamè Mayer a une fois de plus circulé. « On est allé le chercher pour qu’il soit là. S’il n’est pas là, on ne peut que le regretter. Mais, je pense que l’entraîneur a quand même des joueurs de qualité sa disposition », pense le médiateur Patrick Mboma. Ce que ne nie d’ailleurs pas Artur Jorge : « nous avons de bons joueurs. On peut jouer bien, faire un bon résultat avec un petit peu de chance ».
L’au-revoir des Lions à la foule massée dans le hall de l’aéroport a scellé l’union sacrée des Camerounais autour de leur équipe nationale. Il était 17 heures. Le capitaine Song et ses coéquipiers ont repris le ‘Dja’ pour la capitale ivoirienne, en vue de ce match fatidique. Ils sont alors rejoints par des anciens lions, Djonkep Bonaventure, Joseph Antoine Bell, Théophile Abéga, etc.
Un point d’interrogation a été mis sur l’absence de l’ambassadeur Roger Milla, dans cette délégation camerounaise. Une délégation finalement forte des journalistes tant du privé que du public, ainsi que des supporters chartérisés.