Pour sa première véritable sélection au sein des Lions, le joueur du Sporting parle de cette sélection, ainsi que de sa vie en club. La principale qualité de ce joueur est l’humilité, à peine arrivé dans le groupe, sa bonne humeur contamine les autres lions. Pour le match de dimanche, il se dit prêt à se jeter dans la bataille si Artur Jorge lui donne sa chance.
Camfoot.com: Qui est Douala ?
Rudolphe Douala Mbella: Je suis Camerounais, parti de mon pays à l’âge de 14 ans. On me connaît puisque j’ai fait les études ici jusqu’à la classe de quatrième. Je jouais déjà au football mais c’était pour m’amuser comme les adolescents de mon âge. Je me suis rendu en France où j’ai intégré immédiatement le centre de formation de l’As Saint-Etienne, où j’ai passé cinq ans. Après mon apprentissage, j’ai signé mon premier contrat professionnel à Boavista, avant d’être prêté à Liera, à Alves et cette année j’étais au Sporting de Lisbonne. Je suis plutôt un milieu droit. Je suis à l’apogée de ma carrière, c’est vrai que j’arrive à 26 ans à l’équipe nationale, je pense que mieux vaut tard que jamais. J’ai encore beaucoup d’années devant moi pour montrer ce que je vaux. L’équipe nationale pour moi a toujours été quelque chose une de sacrée, même lorsque j’étais petit, je voyais les anciens jouer et c’était un rêve. Même si on ne me convoque pas aujourd’hui, je serais toujours derrière les Lions. C’est mon premier match au Cameroun ; on m’a dit qu’il y a beaucoup de pression. Je suis dans un club où la pression est énorme, donc je suis quelque peu habitué. Maintenant j’espère que cela va bien se passer.
Camfoot.com: Vous êtes formé à Saint-Etienne en France, pourtant vous signez votre première licence au Portugal. Pourquoi ?
Rudolphe Douala Mbella: A Saint-Etienne en 1998, on ne faisait pas signer aux jeunes les licences professionnelles, mais plutôt les licences espoirs. J’ai pris part à un tournoi où Boavista a participé. J’étais meilleur joueur du tournoi, et ils m’ont proposé directement un contrat professionnel ; ce qui a changé ma vie. Je gagnais 5000 francs français à Saint Étienne, on m’a proposé à Boavista pour un début, 25000 mille francs français. C’était une bonne occasion, car après deux ans nous jouons la ligue des champions.
Camfoot.com: Comment ça se passe cette année avec le Sporting ?
Rudolphe Douala Mbella: Ça va plutôt bien, on est deuxième et à six points du premier, mais tout est encore jouable. On est qualifié pour les quarts de final de la coupe de l’Uefa et la finale se jouera au Portugal. Il reste deux matchs pour atteindre cette étape ; mes coéquipiers et moi allons nous donner pour arriver en finale parce qu’elle se joue chez nous.
Camfoot.com: Qu’est ce que vous avez ressenti lorsqu’on vous a annoncé que l’entraîneur du Cameroun était portugais ?
Rudolphe Douala Mbella: Tous les journalistes portugais ne m’ont pas laissé, ils m’ont appelé de partout. C’est arrivé à un moment où j’étais mal dans ma tête. En effet, je m’étais fait mal et j’attendais l’opération. Artur Jorge est un portugais, mais il est souvent allé entraîner à l’extérieur. Comme vous le savez, il a moins travaillé au Portugal ; il a entraîné en France (PSG) et les Camerounais le connaissent très bien. C’est vrai que je ne le connaissais pas, mais il me connaissait parce qu’il a entraîné quelque temps au Portugal et je jouais déjà dans ce championnat. Il sait comment je joue, où je suis bon, ce que je peux apporter à l’équipe. Je me suis dit, il me connaît bien et s’il m’appelait ce serait mieux. Par contre l’ancien entraîneur (W. Schäfer), je pense qu’il ne me connaissait même pas, parce que quand il m’a convoqué, il m’a demandé si je jouais latéral…
Camfoot.com: Avec les Lions vous préférez jouer à quel poste ?
Rudolphe Douala Mbella: Milieu à droite, ou à gauche, c’est où vous verrez le vrai Douala. Par contre, si on peut me faire jouer devant où derrière les attaquants, je donnerai toujours le meilleur de moi-même. Mais je suis très bien si je joue milieu à droite ou à gauche.
Camfoot.com: Et portant vous marquer beaucoup de buts dans votre club…
Rudolphe Douala Mbella: Oui, parce que dans mon club cette saison, ils me font jouer devant parce que parait t-il, je suis rapide. Nous avons un système de jeu où on ne joue pas avec les milieux offensifs ; je suis obligé de m’adapter.
Camfoot.com: Pour le match de dimanche est-ce que vous êtes prêt dans la tête à débuter la partie?
Rudolphe Douala Mbella: Je suis prêt. Ça fait deux semaines comme par hasard qu’on joue des matchs sans arrêt. Lundi dernier, on a joué le classique contre Porto (2-0) ; le genre de match qu’il ne faut pas perdre parce qu’on jouait contre nos rivaux. Il y’avait trop de pression. Si on perdait, on se faisait insulter par nos supporters. Aujourd’hui, c’est une nouveauté pour moi, si je joue devant notre public ce sera un grand challenge pour moi. Je pense que je suis prêt. Les deux premiers jours, j’étais été un peu surpris par la chaleur. Mais la chaleur il n’y a pas que pour moi, il y aura pour l’adversaire aussi.
Camfoot.com: Quels sont les rapports que vous entretenez avec les autres joueurs camerounais qui jouent au Portugal ?
Rudolphe Douala Mbella: On s’appelle, il y a Willy (Andem) qui est un grand frère ; il est à Porto (Boavista) et je suis à Lisbonne. C’est un peu long, mais lorsque je suis là-bas, je le vois. Je l’appelle souvent parce ce que c’est à moi de l’appeler. Il y a d’autres joueurs que je ne connaissais pas mais quand je joue contre eux on noue les contacts. Meyong Zé, je n’ai pas joué contre son équipe cette saison parce que j’étais blessé, mais je le connais depuis trois ans. Il y a Oba qui est un Camerounais d’origine Nigériane, on s’appelle… Il y’avait Clément Beaud, mais il est parti en Chine. Par contre, il y a un autre qui est arrivé, Ambassa, mais je ne le connais pas encore, mais je joue contre son équipe vendredi prochain et je pense que ce sera l’occasion de faire sa connaissance.
Camfoot.com: Comment vous trouvez l’ambiance au sein des Lions depuis votre arrivée ?
Rudolphe Douala Mbella: Contrairement à ce que les gens disent à l’extérieur, je pense plutôt qu’il y a une grande complicité entre les joueurs. Vous verrez sur le terrain dimanche.
Propos recueillis par Guy Nsigué à Yaoundé