Dans quelques heures, les Lions indomptables du Cameroun seront face au Faucons du Soudan, en match comptant pour les éliminatoires couplées Coupe d’Afrique des nations et Mondial de 2006. Dans la capitale camerounaise, c’est la mobilisation tout azimut. Le branle-bas est général. Que ce soit dans les camps des deux équipes nationales, que des organisateurs de la rencontre internationale, et même du public, qui déjà se rue vers le stade omnisports…
Ce samedi 26 mars 2005, le jour s’est vite levé pour beaucoup de Yaoundéens. Fanatiques à souhait de leur équipe nationale, certains se sont rapidement dirigés vers le complexe sportif de la Beac vers Mvan, où était annoncée la dernière séance des d’entraînements des Lions indomptables.
Ils ont été désillusionnés. Et pour cause. À la dernière minute, en cours de route, le bus des Lions a mis le cap plutôt sur le stade omnisports. Ce d’autant que les dernières mises à jour n’y avaient pas encore été entamées. Il était presque 10 heures. Artur Jorge et ses poulains ont peaufiné les derniers réglages. Toujours sous les regards de plusieurs supporters et curieux, qui n’ont pas manqué de poser avec leurs stars. Le bus des Lions indomptables a retrouvé son quartier général, l’hôtel Mont Febé, vers 12 heures.
Des billets se vendent déjà…
Entre temps, au stade omnisports Ahmadou Ahidjo, l’émissaire de la Fifa s’assure que tout est au point. Le Nigérian Ojo Oba Bolaji est accompagné, d’un bout à l’autre de l’infrastructure par le secrétaire général de la Fécafoot, Jean René Atangana Mballa, et d’autres responsables du football camerounais.
Mais, avant de quitter le lieu, il donne certaines instructions au directeur du stade, Bella Evès. Il promet alors de revenir demain dimanche, à 11 heures, pour se rendre compte de ce que ses remarques ont été conséquemment bien enregistrées. Le directeur de stade sait que ce ne sera pas facile, que ce dimanche, 27 mars, sera un autre jour, assez différent des autres jours de matches internationaux.
Comme on le sait, de nouvelles orientations ont été données et obligées par la Fifa. Ce dimanche, chacun aura droit à une seule place assise, avec son numéro de chaise, identifiable sur son ticket d’entrée. D’ailleurs, à certains coins du stade omnisports de Yaoundé, les populations se ruent déjà aux guichets, pour s’approprier les tickets. 1500 Fcfa pour les virages et le Shaba, 3 000 Fcfa pour les tribunes A et B, 5 000 Fcfa pour la tribune d’honneur, 20 000 Fcfa pour la tribune présidentielle…
C’est clair, et c’est un défi pour les organisateurs, tout le monde est astreint à se payer un billet d’entrée. Pas de billet d’invitation spéciale, pas de faveur sépicale, entend-on dire ci et là. On verra bien.
Calme et sérénité…
Il est 12 heures 30. Dans la tanière des Lions indomptables, l’heure est au déjeuner. Pour l’occasion, la bande à Artur Jorge est installée au 8ème étage, et non plus au sous-sol comme cela a été souvent le cas. Pas d’opportunité pour prendre une quelconque image, ou pour arracher quelques derniers mots des protagonistes.
« C’est vraiment impossible de faire quoi que ce soit maintenant », nous renvoie, gentiment, l’entraîneur Jules Nyongha, apostrophé dans le couloir. En ce moment crucial d’attente de match, la sérénité et la concentration sont exigées du capitaine Song et ses équipiers. Jeudi dernier, on y avait signalé un léger malaise, suivi d’une hospitalisation brève, de Bill Tchato. « j ai été hospitalise hier (jeudi), et je suis sorti ce matin (vendredi). Après l’entraînement de jeudi, juste à notre arrivée à l’hôtel, j ai eu un malaise. je me suis déshydraté, je manquais d’eau et d’aliment dans mon
corps. Demain (samedi), j’espère m’entraîner et être dans le groupe pour dimanche ». Nous confiait Bill Tchato hier vendredi. Une nouvelle qui met un doute sur sa titularisation, même si tout semble aller mieux.
Vers 13h 30, le gardien Idris Carlos Kameni est descendu par l’ascenseur. A la réception d l’hôtel, il devise un tout petit peu avec les réceptionnistes, question de régler certains détails. Rien à dire à la presse. « Je suis désolé. c’est l’heure du repos », lance-t-il au confrère Martin Camus Mimb, qui avait aguerri le cameraman d’Équinoxe Télé.
Quelques minutes après, le coach des gardiens de but, Jacques Songo’o, est là. Après lui, l’entraîneur Jules Nyongha, qui fonce pour une course en ville. Rien ne filtre sur la liste du onze qui va affronter le Soudan ce dimanche.
À 14 heures 30, au siège de la Fécafoot. Les hommes de médias ont investi le lieu. En attendant les badges d’accréditation pour la couverture, ils se disputent sur les possibles choix d’Artur Jorge, les nouveautés au stade omnisports, le « zèle » du ministre des Sports, etc. Ce n’est qu’à partir de 14 heures, que la centaine de journalistes et photographes seront servis. Certains ne seront pas satisfaits. Mais, Martin Etonguè, du Bureau-presse, se veut clair: « La prochaine fois, ce sera plus strict« .
Entre temps, à un bout de la guérite du siège de la Fécafoot, les gens viennent s’approprier les tickets d’entrée au stade pour le match de ce dimanche, qui s’annonce au sommet. Artur Jorge, qui n’a pas de cesse d’appeler à l’aide du public camerounais, sera, on l’espère, bien servi. Au vu même de l’arrivée en masse des potentiels spectateurs, à la quête des billets, aux guichets ouverts au stade omnisports.
Là-bas, jusqu’après 17 heures, ils accouraient toujours. À cette heure-là également, les quatre officiels de la rencontre se sont dégraissés, avant la réunion technique du jour. Aussi, l’équipe du Soudan avait-elle retrouvé l’aire de jeu, pour son ultime séance d’entraînement. Ce qui est certain, le match de demain entre les Lions indomptables du Cameroun et les Faucons du Soudan ne sera pas une partie si facile; rendez-vous à 14h30 GMT soit 15h30 à Yaoundé.
Kisito NGALAMOU, à Yaoundé