Dans quelques heures, le capitaine Song Bahanag et ses coéquipiers vont descendre sur la pelouse du stade Omnisports de Mfandena à Yaoundé, pour affronter la sélection nationale de Libye. Dans les rues, et dans les milieux du football, c’est le branle-bas général. La
délégation libyenne a exigé un sérieux huis clos ce samedi pour la traditionnelle passe de reconnaissance du stade. Par ailleurs, l’insuffisance des billets est même déjà signalée aux portes du stade. Ce qui signifie que l’on devait faire stade comble ce dimanche, 19 juin…
En réalité, comparativement aux dernières rencontres de notre onze national sur ses installations, ce n’est pas la forte mobilisation, du moins ce qui concerne l’investissement dans les gadgets et autres effigies aux couleurs des Lions indomptables.
Tout de même, le jeune Jean Diffo est venu de Douala, pour approvisionner les supporters de notre équipe nationale de fanions. « Chaque fois qu’il y a match, nous venons vendre les gadgets aux couleurs du Cameroun », a-t-il déclaré au reporter de Camfoot.com, déambulant et criant dans les rues, à ‘Montée Anne rouge’.
Il n’est pas être seul à faire ce marché. À l’en croire, ils sont nombreux, qui ont fait le déplacement pour la capitale. Et ce n’est pas le gain qui manque au rendez-vous. « On vend quand même », souffle-t-il, tentant de captiver un passant.
Cependant, le jeune Guiala Guiala ne fait pas bon marché. Il a son fief à Carrefour Warda, où il se défend par ailleurs dans la vente des fleurs. « Quand il y a des matches, on fait généralement la recette. Mais, pour ce match, contrairement aux autres matches des Lions, notamment Cameroun-Côte d’Ivoire, les gens ne nous ont pas beaucoup fréquenté », dit-il, le coup d’œil toujours penché vers son ouche. Il est pratiquement 13 heures en ce samedi 18 juin.
Sa stratégie est simple. Il achète des tissus aux couleurs vert-rouge-jaune, qu’il découpe et assemble, lui donnant des formes différentes. C’est ainsi qu’il possède des drapeaux aux dimensions diverses, des bandanas, des écharpes, des drapeaux de bureaux, etc. Les prix varient alors suivant le choix du client.
Accréditations à tout prix
Vers 13 heures, nous mettons le cap au siège de la Fécafoot à Tsinga. Aux premiers abords, notre regard capte directement le président de l’Aigle de Dschang. « Je suis à Yaoundé pour le match », déclare Dr Pierre Nguefack, devenu, finalement, un « grand ami » de la presse. On le voit alors discuter avec des journalistes, notamment ceux de Rts, dont l’un ne manque de se retirer pour l’interviewer. On imagine qu’il s’est vanté de la bonne performance de son équipe à l’heure actuelle.
Au siège de la Fécafoot toujours, les billets restent en vente; uniquement. « Nous informons le public que tous les billets sont mis en vente. Inutile d’insister S.V.P. », peut-on lire à l’entrée de l’immeuble. C’est tout dire.
Quelques responsables sont annoncés dans les bureaux, dont le 2ème vice-président de la Fécafoot, Charles Emedec. Il reçoit des usagers. Mais, le bureau le plus sollicité est bel et bien celui de la presse. Depuis la matinée, JJ Mouandio et M Etonguè dispatchent les accréditations aux médias, près d’une centaine à avoir fait la demande. Camfoot.com, pour sa part, a sereinement été servi.
Mais, de bonne source, des éclats de voix auraient été observés avant notre passage. Certains « journalistes » auraient essayé de se substituer aux autres. Mais, la vigilance des responsables du bureau Presse ne se sont pas laissés prendre. Des fraudeurs ont été démasqués.
Des libyens cachottiers
Non loin de là, au quartier Mfandena, la pelouse du stade Ahmadou Ahidjo reçoit des averses. Il est 15 heures passées. Et c’est sur une pelouse trempée que les Libyens vont faire la traditionnelle séance de reconnaissance de l’aire de jeu.
Mais, curieusement, aucune personne n’est autorisée à être dans les gradins, même pas des journalistes. Tout le monde a été repoussé par les forces de maintien de l’ordre. « C’est ce que les Libyens ont demandé. Rentrez Monsieur. On ne veut voir personne, surtout vous les journalistes et photographes ! », lance un flic. Les hommes de la police se chargent de faire le tour du stade, du Chaba aux tribunes d’honneur, ils foutent tout le monde dehors.
Restant dans leur droit, l’exigence des Libyens a été mal appréciée par les occasionnels spectateurs qui venaient les voir évoluer, comme cela a été le cas contre la Côte d’Ivoire. Ces derniers les ont taxés de tous les noms d’oiseaux. « Ils (les libyens) croient que s’il y a la guerre chez eux, c’est partout ! », s’est étonné l’un des spectateurs circonstanciels.
La veille pourtant, leur hospitalité était sollicitée par la presse camerounaise, qui avait « laissé » les confrères libyens participer à la conférence de presse d’avant match des Lions indomptables. C’est tout de même à se demander ce que cachent les compatriotes de Kadhafi.
Pour le reste, la pelouse du stade omnisports Ahamdou Ahidjo est prête pour la bagarre. Et, de ce côté-là, « les choses avancent », a dit le directeur de stade, Bella Eve, très occupé dans les derniers réglages. Un seul regret cependant, l’insuffisance des billets d’entrée. A 16 heures moins, il n’ y avait plus de tickets de 500 FCFA (Shaba et virage) dans les kiosques attenants la cuvette de Mfandena.
Kisito NGALAMOU, à Yaoundé