Le parcours des Lions ces derniers mois sous la paire Artur Jorge – Mbarga Mboa me rend heureux et fier tout autant qu’il me révolte et me dégoûte du fait qu’il permet encore une fois de s’étonner de ce que dans notre patrie, l’immaculé puisse côtoyer et copuler aussi allégrement avec l’ignominie la plus abjecte !
Avec le vent des victoires que nous engrangeons, nous ne pouvons ne pas marquer un temps d’arrêt pour une fois de plus decrier la gestion À durée limitée qui nous mine depuis bientôt 20 ans et dire avec l’autre : «Mais pardieu, quel gâchis que ce pays !» Quel contraste de talents, de ressources, de potentiel et de laxisme, de laisser-aller, de passe-droits !!!
Juste un changement d’hommes…
En effet, si nous avions du Mbarga Mboa, que diantre avoir flirté aussi longtemps avec du Bidoung Mpkatt ? Car il faut se le dire avec véhémence, le changement dans les résultats chez les Lions ne tient pas en une chaîne plus ou moins lumineuse de contingences favorables mais à un changement d’homme à la tête du Ministère et de la sélection. Imaginez !
(…)Pensons un seul instant à ce que serait notre football avec les hommes qu’il faut, capables de tenir le gouvernail dans le bon sens, imaginez ce que serait notre football sans un Bidoung Mpkatt comme chef de la délégation du Cameroun pour le mondial 2002…Quel gâchis…
Cette mise au point nous permet de mieux saisir l’importance de ces moments que nous vivons qui, et de mémoire de footeux, sous réserve des vices cachés si jamais on a affaire à un Dr Mboa Mr Hyde, semblent porter les mêmes germes que ceux qu’avait implanté dans ce pays, un autre grand monsieur du sport camerounais, le Ministre Tonye Mbog et que nous avons récolté avec beaucoup de gaspillage ces deux dernières décennies.
…Et l’espoir
Ceci dit, nous espérons que ces promesses que la personne de Mbarga Mboa représente pour notre football aujourd’hui seront suivies d’une gestion et d’une transparence exemplaires. Tenez : La coupe du monde nous rapporte en moyenne 1 milliard de francs tous les 4 ans. Apres l’assainissement des caisses de la FECAFOOT réussie par l’équipe Iya Mohammed,- faut-il se remémorer les pillages et diverses déprédations des différents bureaux Onana Baylon, Onana Vincent, Maha Daher ? -on en est à une seconde étape, celle de la capitalisation et de la construction.
2006 est donc si on suit la tendance de la Fecafoot actuelle, une année charnière, pour bâtir sur du solide, un football camerounais tel qu’il aurait du être depuis des lustres <...> imaginez quels potentiels et impacts économiques et culturels regorge le football au Bresil par exemple… 2006 doit être l’année pendant laquelle le public sportif camerounais constituera la première sentinelle de nos performances, en décriant sans concessions toute dérive, et en encourageant toute initiative porteuse comme la grande veilleuse qu’elle a été ces 2 dernières années par le biais de la presse et des forums de discussion … Ma contribution va dans ce sens.
Vous me direz sans doute que l’hirondelle Mbarga Mboa fait très vite mon printemps. Peut-être…mais notons déjà que 2006 commence par la victoire contre l’Egypte Samedi et je vous concède que de la coupe aux lèvres, la qualification est encore longue de 90 minutes et des poussières, le temps peut-être pour Achille Webo de marcher sur les traces d’un Omam Biyick de 1989 ou pour Samuel Eto’o de participer à 25 ans à sa 3e coupe du monde d’affilée…
Cameroun de toutes les ressources, si seulement nous avions les hommes qu’il faut à la place qu’il faut.
Malick A Bouba