Dieudonné Philippe Mbarga Mboa, le ministre des sports est immédiatement sorti du stade après l’égalisation des Egyptiens. il n’a donc pas vu le penalty manqué par Pierre Womé Nlend.
– Dans la soirée, lors de sa visite aux joueurs, le patron des sports a été incapable de prononcer une seule phrase aux joueurs. C’est Jean René Atangana Mballa, premier vice-président de la Fecafoot qui a trouvé les mots justes pour consoler les joueurs.
–Thimothée Atouba, le lion de Hambourg n’a pas pu supporter le penalty manqué par Pierre Womé Nlend. Adossé derrière le banc de touche récemment mis à neuf, le défenseur a donné un grand coup de poing sur les vitres, se blessant légèrement par la même occasion.
-Avant le match de samedi dernier, le ministre des Sports en compagnie de quelques dignitaires Ewondo avait rendu visite aux autochtones de Mfandena où a été construit en 1972, le stade Ahmadou Ahidjo. Cinq bœufs, cinq sacs de riz, cinq sacs de sel, neuf régimes de plantain, vingt palettes de vin rouge et une forte somme d’argent ont été remis à dix familles Emombo. Mais il se passe qu’après le départ du ministre et sa suite, Papa Denis le représentant des Emombo et les autres n’ont pas pu s’entendre sur le partage de ce butin. Les lésés ont donc promis mettre la machine « mystique » en marche pour l’élimination des Lions. Est-ce que c’est ceci qui explique cela, on le saura un jour.
-Pour une fois, le public du stade Omnisports Ahmadou Ahidjo a été exemplaire. on lui fait souvent le reproche de supporter l’adversaire lorsque les Lions ne jouent pas bien. Mais samedi dernier, malgré le jeu très en dessous de la moyenne produit par les fauves, le public a continué à pousser son équipe. Après l’égalisation des Pharaons à dix minutes de la fin, les supporters ont donné de la voix pour que leur équipe marque ce but qui allait qualifier la sélection. Malheureusement ce penalty de Womé a choisi le poteau extérieur…
-Après le match de samedi, les joueurs ont tous fondu en larmes dans le gazon du stade Omnisports. Après avoir passé plus d’une heure dans les vestiaires fermés, PERSONNE n’a accepté de répondre à une seule question de la presse. Même chose le soir à l’hôtel: ambiance de cimetière.
Seul Yannick Noah, le préparateur psychologique des Lions a trouvé assez de ressources pour oublier la désillusion. Il a en effet arrosé de bière toutes les personnes se trouvant dans le hall. L’ancien champion de tennis lançait à tous « les gars, c’est ça, la dure réalité du sport« !
-Ce qui s’est passé au stade Omnisports Ahmadou Ahidjo après le match samedi dernier était indescriptible. Les supporters, très remontés contre les joueurs voulaient en découdre avec eux. Ils ont donc fait le siège devant l’entrée du stade: les voitures passant par là passaient à la « fouille », pour vérifier la présence ou non des joueurs. Certains ont eu la désagréable expérience devoir leur véhicule tout simplement endommagé sur place. C’est pour opposer une résistance à ces supporters enragés que quatre camions de militaires ont été dépêchés sur les lieux. Sur un rayon de 300 mètres autour du stade, les bidasses ont passé tout le monde à tabac. Ils ont investi tous les débits de boisson du quartier, tabassant et emportant les biens des paisibles citoyens qui n’avaient rien à voir avec les troubles de l’Omnisports.
-Le domicile de Jean II Makoun au quartier Etoa Meki a été protégé toute la nuit de samedi par les jeunes du quartier. C’était pour empêcher aux soi-disant supporters en délire de s’en prendre aux biens du joueur de Lille. Interrogés sur cette réaction spontanée,les jeunes ont expliqué: Jean II nous « met toujours en haut » quand il vient ici, on ne peut pas accepter que quelque chose lui arrive. Il faut dire que dans la journée de samedi, certains d’entre eux avaient déjà marché pour protester de la mise à l’écart d’un autre jeune du quartier, Modeste Mbami.
–Pierre Womé Nlend sociétaire de Inter de Milan en Italie, a eu la malchance de rater un penalty que tous les joueurs avaient refusé de tirer, son frère aîné qui se trouvait dans la voiture du Lion indomptable a été rattrapé par des fans déchaînés qui l’ont reconnu. Le pauvre a été copieusement frappé avant de voir la voiture complètement détruite. Les mêmes supporters ont sorti un cercueil fait en carton et disaient à qui voulait les entendre que c’était celui de Womé, qui porte aujourd’hui le chapeau d’une défaite pourtant collective.
-Après le but égalisateur des Egyptiens, le portier des Pharaons, Essam El Hardry demandait en anglais aux photographes camerounais postés derrière ses buts le score du match de Omdourman entre le Soudan et la Côte d’Ivoire. Le dernier rempart était presque désolé d’entendre que les Ivoiriens menaient. À la demande d’un photographe de laisser passer un but, il a dit « ça ne se passe pas comme ça ».
-La forte pluie qui s’est abattue sur la capitale camerounaise le matin du match a laissé libre cours à toute sorte d’interprétations. Pour certains, il s’agissait d’une pluie qui venait bénir la sixième qualification des Lions indomptables à une phase finale de coupe du monde. Pour d’autres, c’est les ancêtres de Mfandena qui n’étaient pas contents du paquet remis par le ministre des sports. D’autres disaient que lorsqu’il pleut le matin du match, les Lions ne gagnent jamais dans leur stade. Difficile de savoir où se trouvait la vérité samedi.
Comme quoi, la passion du ballon rond n’est jamais une chose ordinaire au pays des Patrick Mboma et Roger Milla.