Otto Pfister, le sélectionneur du Cameroun, estime que son équipe a été « mentalement et physiquement supérieure » au Ghana, en demi-finale de la Coupe d’Afrique (CAN-2008), et qu’elle a conquis sa place en finale (victoire 1-0) grâce à la qualité de ses joueurs et de son banc.
Avec un accent germanique qui rappelle « La grande vadrouille », il se prépare, 16 ans après avoir perdu la finale de la CAN-1992 à la tête du… Ghana (0-0, 10-11 aux t.a.b. contre la Côte d’Ivoire), à tenter à nouveau sa chance au sommet d’un continent qu’il sillonne depuis 30 ans.
Q: Comment le Cameroun a-t-il gagné ce match?
R: « La différence, c’est que nous avons les meilleurs remplaçants. Les autres pleurent s’ils perdent un joueur, sur blessure ou suspension, moi je peux le remplacer. C’est ça notre force. J’ai remplacé (Mohamadou) Idrissou par (Joël) Epalle, un des meilleurs joueurs de la Bundesliga (Bochum), il a mis la pression sur le Ghana. J’ai attendu encore 15 mn et au prochain joueur fatigué, Job, j’ai pris un joueur +fraîche+ (frais, avec l’accent) qui n’a joué que dix minutes dans la CAN, (Alain) Nkong, il rentre, il marque… Et mentalement et physiquement, on était supérieur. Tactiquement aussi: ils ne se sont créé aucune occasion en 90 minutes (il exagère un peu), ils jouaient quand même à la maison. On a essayé de les attendre en contre-attaque, et ils sont tombés dans le piège, et Nkong a pris ses responsabilités ».
Q: C’était du bon coaching? De la chance?
R: « La chance, c’est au casino, pas au football. On dit bon coaching quand le joueur entrant marque, mais vous savez, on réfléchit avant de faire entrer un joueur. Dans un tournoi comme ça, il n’y a pas une équipe +tup+ (type). Je connais quelques clubs en Europe qui ont une équipe +tup+ et qui luttent contre la relégation. Ca c’est les mots des experts du football. L’équipe
+tup+ ça n’existe pas dans un tournoi, surtout avec ce climat exotique
+tup+ et un
match tout les trois jours! +Tu joues, et quand tu es fatigué, je te
remplace+ ».
Q: Que ressentez-vous à l’idée d’avoir, à 70 ans, votre deuxième chance en finale de CAN?
R: « Je suis très content, c’est pas mal, hein? Mais aller en finale, ce n’est pas important pour moi, ça l’est pour le président du Cameroun et pour son peuple. C’est un des meilleurs moments de ma carrière, mais n’oubliez pas que j’ai gagné le titre mondial avec l’équipe de jeunes du Ghana et des titres africains avec des clubs aussi, et conduit le Ghana en finale de CAN ».
AFP