Mercredi soir, au Stade Duvauchelle de Créteil, dans la région parisienne, les Lions indomptables ont, par leur victoire, redonné du plaisir à leurs supporters. Entrés sur le terrain dans une configuration en 4-4-2, les Lions indomptables ont paru gêné aux entournures par des Lions de la Teranga plus remuants et plus au faite de leur potentialité.
C’est ainsi que Diouf, profitant de cette lenteur camerounaise, arrive à deux doigts d’ouvrir le score au tout début du match. Cependant, dès la 10ème minute, les Lions indomptables se sont mis à dérouler leurs enchaînements et leurs combinaisons triangulaires, dans l’axe comme dans le couloir gauche.
Si, dans l’ensemble l’attaque camerounaise manque de percussion, c’est surtout parce qu’en première mi-temps, le milieu de terrain des Lions indomptables est étouffé par les Lions de la Teranga. Seuls surnagent alors Djemba-Djemba et un Olembe transfiguré, tout en finesse et en élégance. Ce duo sera l’une des plus grandes satisfactions de cette rencontre. Geremi Njitap, manquant à l’évidence de compétition et Emana, qui s’est certainement mis de la pression, passent une première mi-temps de cauchemar, l’étau sénégalais les acculant à des ratés de toutes sortes.
Dès l’entame de la deuxième mi-temps, les Lions indomptables haussent le ton avec les slaloms de Samuel Eto’o qui mettent le feu dans le camp sénégalais. A la 54ème minute, le feu follet du Barça fait une ouverture sublime sur Job qui manque l’immanquable. Il lance d’autres raids fulgurants à la 68è et à la 71è minute.
Outre le jeu à une touche de balle orientée, les Lions indomptables gênent la relance sénégalaise par un pressing haut exercé par Angbwa, Djemba Djemba et Olembe, qui contraint les Lions de la Teranga, pris ainsi à la gorge et incapables d’organiser leur jeu, à remiser sur leur cerbère Tony silva.
La révélation de la soirée, côté camerounais, a sans aucun doute été Angbwa qui a tenu son couloir avec une grande maîtrise. Son jeu offensif est un atout de taille pour les Lions indomptables. Quand Geremi se cherchait, il était présent. Pour quelqu’un qui en est à sa
première sélection, il a signé un bail avec les Lions indomptables. Quand Geremi s’est retrouvé, il était encore là pour coordonner les relances et les ouvertures en profondeur. Ainsi mis en confiance, Geremi a fini par sauver la soirée en marquant sur une lourde frappe à la 87è minute.
Il a manqué tout de même aux Lions indomptables un milieu créatif et autoritaire, qui devait ouvrir des espaces pour permettre au duo d’attaque de s’y engouffrer. Emana est encore très timoré pour jouer ce rôle et Olembe n’a pas encore tout à fait retrouvé ses pointes d’accélération, même si les atermoiements et les louvoiements ont cédé le pas à des passes millimétrées.
En défense, nous avons retrouvé le grand Song Bahanag qui a fait un match sans bavure, épaulé par un Mettomo plus calme, mais qui n’a pas encore tout à fait corrigé son positionnement dans l’axe central. A gauche, Atouba a bien tenu son couloir et la transmission avec le milieu a bien fonctionné, tant à gauche qu’à droite, les deux joueurs de couloir étant aussi offensifs l’un que l’autre.
Enfin, Kameni n’a pas failli à sa réputation comme le montre sa parade sur le tir de Camara à la 67è minute. Il devrait, cependant, faire attention. Les risques inutiles qu’il a pris avec Diouf n’ont pas été du goût de tout le monde.
En l’espace d’un match, les Lions Indomptables d’Artur Jorge nous ont remis le baume au coeur. Ils ont retrouvé des gestes qui avaient disparu et surtout ils ont renoué avec la victoire ; cette petite victoire psychologique qui nous permet d’envisager la suite avec optimisme. Le pari est gagné. Les Lions indomptables sont bel et bien encore en course pour la Coupe du monde 2006.
De notre envoyé spécial Sanga Titi, à Créteil