Le 06 mars 1990, à Annaba – En cette année de Coupe du Monde, tous les observateurs attendent ce rendez-vous entre sénégalais et camerounais. Il faut dire que l’équipe camerounaise, championne d’Afrique en titre qui est en route pour la Coupe du Monde italienne, a été en grande partie façonnée par le sélectionneur sénégalais, Claude Le Roy durant les trois années qu’il a passées au Cameroun (1985-1988).
Programmée en deuxième journée du groupe B, la rencontre est marquée par une campagne d’intox entre les deux parties, qui assurent connaître leurs points faibles respectifs.
La rencontre elle-même tiendra toutes ses promesses. Les Lions Indomptables, qui se sont fait surprendre par la Zambie lors de leur premier match rentrent de plein pied dans le match. Ceux qui sont encore les Lions du Sénégal patientent en multipliant les fautes au milieu du terrain. Ils finissent par trouver l’ouverture tout juste avant le retour aux vestiaires par Mamadou Diallo. Sonnée, mais décidée à revenir au score, la sélection camerounaise revient sur la pelouse, armée de meilleures intentions. Cependant. Elle se fait surprendre dix minutes plus tard. Sur un coup franc à 40 mètres de ses buts, Thomas Nkono, distrait par la mise en place de son mur, se fait surprendre par Moussa Ndaw. La messe est dite, malgré le baroud d’honneur des camerounais.
Les Lions Indomptables sont éliminés de la CAN. S’ensuivra une crise qui verra le rappel de Roger Milla et la nomination d’un comité chapeauté par Valeri Nepomniachi, le sélectionneur, pour la préparation de la Coupe du Monde italienne.
Fiche du Match :
– Date: Mardi 6 mars 1990 Annaba (Algérie)
– Cameroun- Sénégal : 0-2 (0-1)
– Buts : Mamadou Diallo (45e), Moussa Ndaw (56e)
– Cameroun : Nkono – Tataw, Massing, Kundé, Ebwellé -Libih (Ebongué 46eme), Pagal, Makanaky, Kana biyick – Ekekè (Djonkep 76e), Omam Biyick
Sélectionneur : Valeri Nepomniachi
– Sénégal : Cheikh Seck – Pape Fall, M. Diallo, Diagne, Teuw – A.Cissé, Sagna, Ndiaye-Moussa, Ndaw (Samb 78e) – Bocandé, Souleymane Sané (Diarra 89e)
Sélectionneur : Claude Le Roy
Le 19/01/1992, à Dakar (Sénégal)
La CAN 1992 qu’accueille le Sénégal est pionnière à plus d’un titre : première CAN à se jouer à douze, réparties en trois poules de quatre, elle est également avancée au mois de janvier pour profiter de la trêve hivernale des Championnats d’Europe. Cette compétition est donc particulièrement attendue, en raison de la présence des meilleures équipes africaines, et surtout de leurs vedettes.
Pour le pays organisateur, la préparation n’est pas de tout repos. Sans doute stressé par l’attente du public local, les partenaires de Jules Bocandé peinent à développer leur jeu. La presse pointe du doigt Claude Le Roy, qui a disposé de tous les moyens pour mener à bien sa mission. Cette situation déjà difficile, se complique avec la défaite en ouverture du tournoi face au Nigéria. La victoire obtenue face au Kenya leur assure toutefois la seconde place qualificative pour les quarts de finale.
Du côté camerounais, l’équipe est en transition, le Mondial 1990 est déjà bien loin. Selon la règle non dite de l’alternance, c’est Joseph Antoine Bell qui garde les buts camerounais. Le premier tour est une formalité : une petite victoire contre le Maroc et un nul face à l’ex-Zaïre assurent aux Lions Indomptables la première place du groupe B. Celle qui lui offre le pays organisateur…
Attendue par tout un pays, le match revanche va avoir lieu. Les camerounais qui aiment ces chaudes ambiances jouent leur va-tout contre des sénégalais qui ont peur de mal faire. Le match est tendu, heurté, haché. Les tacles volent, mais aucune équipe ne se créee de véritable occasion dans cette confrontation néanmoins dominée par les Lions sénégalais. Alors qu’on pense s’acheminer vers les prolongations, Ernest Ebongué, entré à l’heure de jeu, profite d’une bonne période camerounaise pour battre Cheikh Seck d’une frappe croisée. La messe est dite et Claude Le Roy quitte le Sénégal. La suite, on la connaît : les camerounais se feront éliminer en demi-finale par les ivoiriens, futurs vainqueurs de la compétition et rentreront au bercail, avec la médaille de chocolat.
Feuille du Match :
– Date: 19 janvier 1992 stade de l’amitié Dakar
– Sénégal – Cameroun: 0-1 (0-0)
– Buteur : Ernest Ebongué (79e)
– Cameroun : Bell- Agbo, Onana, Kundé, Ebwellé – Kana Biyick (Ndip, 90eme), Mbouh, Pagal, Tapoko (Ebongué,59eme) – Feutmba , Omam Biyick
Sélectionneur : Philippe Redon
– Sénégal : Cheikh Seck – Malick Fall, Mendy, Mamadou Diallo, A.Mendy-Victor Diagne, Oumar Gueye Sène, Adama Cissé-So
Sélectionneur : Claude Le Roy
Le 10 février 2002 à Bamako (Mali)
C’était la finale de rêve. Entre deux équipes qualifiées pour la Coupe du Monde 2002, entre le champion en titre et la meilleure équipe de l’année 2001, qui est programmée pour lui succéder. Le parcours des deux équipes pour arriver en finale n’est toutefois pas sans embûches. Les deux équipes s’appuient sur une solidité défensive, mais peinent offensivement.
La sélection camerounaise s’appuie sur l’opportunisme de Patrick Mboma pour gagner sa place en quart de finale, puis en demi-finale. Un Mboma qu’elle perd sur blessure durant les derniers instants de la rencontre des quarts face à l’Egypte. En demi-finale, contre le Mali, pays organisateur, les Lions Indomptables effectuent leur meilleur match et voient leur côte remonter auprès des différents observateurs.
Du côté sénégalais, on peine à confirmer les bonnes dispositions entrevues lors de l’année 2001, qui les a vus se qualifier pour leur première Coupe du Monde. Mais, même dans la difficulté, ils gagnent. Et surtout, n’encaissent pas de but. Leur meilleur match sera également leur demi-finale. Face aux nigérians qui les ont éliminés deux ans plus tôt, les sénégalais imposent leur puissance physique et collective et gagnent en prolongation, malgré leur infériorité numérique.
Le terrain malien va donc définir quel est le véritable « Roi de la forêt ». Un public devenu un peu plus neutre après des déclarations maladroites du feu follet sénégalais El Hadj Diouf sur le niveau du football malien. Désormais « Lions de la Téranga », les sénégalais attaquent la rencontre pied au plancher. Il faut un grand Alioum Boukar pour contrer à deux reprises Henri Camara seul face à lui. La rencontre s’équilibre, puis devient à l’avantage des camerounais. Une domination territoriale ponctuée par quelques occasions franches de but, et au passage un but refusé à Eto’o pour une faute de Ndiefi sur Sylva et un poteau du même Ndiefi. Tout comme deux ans plus tôt, la finale va se décider aux tirs au but. Plus friables mentalement, les sénégalais cèdent et laissent les camerounais gagner leur deuxième CAN consécutive.
– Feuille du Match :
– Date: 10 février 2002. Stade du 26 mars à Bamako (Mali)
– Cameroun – Sénégal : 0-0 3 t.a.b 2
– Cameroun : Boukar- Song, Kalla, Tchato- Geremi, Foe, Wome Nlend, Lauren, Olembé- Eto’o, Ndiefi (Suffo, 104e)
Sélectionneur : Winnie Schaeffer
Sénégal : Sylva- Coly, Diatta, Cissé, Daf- Diao, Bouba Diop (A. Faye, 91e), Makhtar Ndiaye (Moussa Ndiaye, 46e)- Henri Camara (Souleymane Camara, 106e), Diouf.
Sélectionneur : Bruno Metsu