C’est de Pretoria, où le Cameroun est arrivé en fin de matinée, que le milieu lyonnais a accepté de nous donner quelques nouvelles des Lions, à la veille de leur match décisif face au Danemark. Entretien.
Jean II Makoun, comment se porte le groupe ? Les Lions ont-ils digéré la défaite face au Japon (0-1) ?
Oui, je pense. On est là, les gars sont concernés, on a reçu la visite de nos proches, de nos familles à l’hôtel avant de partir pour Pretoria, ça nous a redonné des forces. Le moral est là. La défaite, il faut l’oublier et se dire qu’il nous reste deux matches pour nous qualifier.
Que retenez-vous de ce premier match ?
On s’est fait surprendre et on a eu du mal à réagir. On a aussi manqué de réussite devant le but du Japon. Ce n’est jamais simple de courir après le score… Maintenant, on a aussi montré de belles choses dont il faudra se servir. Face au Danemark demain (samedi), il faudra se montrer plus tueurs. Et marquer des buts.
Le positionnement de Samuel Eto’o à droite ne vous a pas franchement réussi. Va-t-il retrouver l’axe demain ?
Je ne sais pas, c’est le coach qui va décider. Sans doute a-t-il pensé que Samuel pouvait servir l’équipe sur un côté face aux Japonais. De toute façon, quelle que soit sa position, Eto’o donne le maximum sur le terrain et montre l’exemple.
Paul Le Guen a déclaré que l’équipe devait se libérer face au Danemark, «qu’il y avait urgence». Son message a-t-il été entendu ?
C’est bien de le dire, mais le coach n’a pas besoin de nous le répéter tous les jours vous savez. On est tous conscients de l’importance du match de demain qui est décisif, car si l’on perd, c’est fini. On sait que l’on a grillé notre joker face au Japon, mais nous ne sommes pas morts, on a le niveau pour cette compétition et on a encore les cartes entre nos mains, car il nous reste deux matches.
Ce qui n’est pas le cas de l’équipe de France. Avez-vous eu quelques uns de vos coéquipiers lyonnais au téléphone après la défaite face au Mexique ?
Non, j’ai regardé le match et j’étais bien triste pour eux. Cette semaine j’ai eu Antho (Réveillère) et Eric Abidal avant et après le match contre l’Uruguay, on a pris des nouvelles, on s’est encouragés mais là, je n’ose pas les appeler, je préfère les laisser tranquilles. C’est dur pour eux. On aura l’occasion d’en reparler de toute façon.
Avez-vous été réellement surpris par la défaite de l’équipe de France face au Mexique ?
Oui, quand même. 2-0, ça fait bizarre vu la qualité des joueurs qui composent cette équipe, vu leur potentiel, se faire sortir aussi tôt de la compétition… C’est dommage pour eux, là c’est sur qu’ils ont très peu de chance de se qualifier.
«L’OM, c’est flatteur, ça fait réfléchir»
Un dernier mot sur votre actualité «personnelle». On évoque pour vous un vif intérêt de l’OM pour la saison prochaine. Vous confirmez le contact ?
Il y a une prise de contact avec les gens qui s’occupent de moi, mais je n’ai pas eu l’entraîneur au téléphone. L’OM c’est flatteur, c’est sûr. C’est un grand club reconnu à l’international, l’équipe est championne de France en titre et très populaire au Cameroun (sourire). Marseille, ça fait réfléchir, oui. Maintenant, il me reste deux ans de contrat à Lyon. On verra. Si quelque chose doit se faire, ça se fera après le Mondial sans doute. Là, ma préoccupation première c’est d’être performant avec mon pays.»
Propos recueillis par Olivier SCHWOB, L’Équipe