Les anciens footballeurs internationaux n’apprécient pas le fait d’avoir été bannis dans l’organisation de la phase finale de la 28e coupe d’Afrique des nations. Avant l’exploit du vendredi 27 janvier 2012, contre les Lions de l’Atlas du Maroc (victoire 3 buts à 2, synonyme de qualification pour les quarts de finale), les Panthères du Gabon n’avaient atteint ce niveau de la compétition qu’une seule fois.
C’était lors de la Can 96 en Afrique du Sud. Brice Makaya, ancienne gloire du football gabonais, a été l’un des artisans de ce parcours inédit. Il avait alors inscrit deux buts importants pour l’Azingo National, l’ancêtre des Panthères du Gabon. Seize années après, son pays natal s’est vu confier la co-organisation de la 28e phase finale de la Can. L’ex attaquant dans des clubs professionnels en Hongrie et au Portugal, espérait alors contribuer, une nouvelle fois, à écrire une autre page de l’histoire du sport roi gabonais.
Espoir perdu. Et pour cause? «Nous, les anciennes gloires, sommes très surprises de nous voir écarter au niveau de l’organisation. Personne de nous n’est pris en considération. C’est vraiment dommage parce que avant l’équipe qui commence à faire rêver aujourd‘hui, il y a eu des générations qui était les premiers à faire connaitre le Gabon sur l’international. Nous voir écartés comme ça, sans même pouvoir avoir les moyens nécessaires pour aussi soutenir ceux qui nous ont remplacés aujourd’hui, c’est dommage et c’est regrettabl », condamne Brice Makaya.
Dans son défoulement, il cite entre autres, François Amégasse, Regis Manon, Guy Roger Nzamba des célébrités et anciens internationaux locaux «qui ont aussi été ignorés et pourtant ils ont aussi une expertise à faire valoir ». Régis Manon, professionnel durant une vingtaine d’années en France, a choisi de tirer sur un angle plus large: «Le plus grand souci qui est en Afrique centrale, c’est le non respect des anciens et surtout de ceux qui ont contribué à faire briller sur l’international les couleurs du pays. Vous savez, même quand on a arrêté de jouer au football, on reste footballeur. J’espère que les choses changeront surtout ici au Gabon parce que ailleurs, pour parler du cas du Cameroun, les anciennes gloires commence à être prises en considération par les pouvoirs publics ». A l’approche de la phase finale de la Can 2012 et après avoir attendu en vain une invite des autorités sportives, les anciennes gloires disent avoir pris l’initiative de faire un appel de pied. Une action qui a également échoué sur l’indifférence des membres du comité en charge d’organiser la compétition.
Une attitude qui pourrait être expliquée par la crise de leadership qui paralyse en ce moment le fonctionnement de l‘association des anciens footballeurs gabonais. « L’association est en proie à une division. Le premier bureau directeur a été avait une gestion qui ne cadrait par dans l’objectif fixé. Les anciens internationaux se sont réunis pour revoir les choses, il y a eu l’élection d’un nouveau bureau. Mais, il n’a pas été validé par la fédération et le ministère de l’intérieur. Du coup, on ne sait plus qui fait quoi qui gère quoi. Il est vrai que nous même ne sommes pas à ce niveau sérieux. Divisés, on ne peut pas constituer une force. C’est-ce qui expliquerait le fait que les anciens ne soient pas pris en compte », analyse Brice Makaya.
En projetant un film durant le week-end au Centre culturel français de Libreville sur la longue marche du football gabonais, les anciennes gloires ont d’une manière ou d’une autre contribué à agrémenter cette 28e phase finale de Can. « Quoi qu’il arrive, c’est vraiment un plaisir de voir cet événement être organisé surtout chez moi, au Gabon », se console Régis Manon.
Nana Paul Sabin à Libreville