Malgré sa deuxième défaite en autant de rencontre, l’AS Foot Solidaire a marqué des points, de bons points là où l’équipe du Cameroun s’est négativement distinguée. Jean Claude Mboumin explique son record
Quelle est l’origine de votre venue au Tournoi de Montaigu ? On vous a contactés ou vous avez postulé ?
C’est un de mes bons amis, Axel Lablatinière (responsable de la cellule recrutement au SCO d’Angers) qui m’a contacté pour me dire que ce serait bien de postuler pour ce tournoi. Nous avons rencontré Michel Allemand (directeur général), à Lausanne, début janvier, lors de la 3e conférence internationale du jeune footballeur africain que nous organisions. Il a été séduit par notre projet. On a eu trois mois pour le mettre en place, avec des joueurs issus de six pays différents (Cameroun, Mali, Maroc, Sénégal, Togo et Ghana).
Vous voilà arrivés à Montaigu. Plus rapidement toutefois que vous ne l’aviez prévu ?
Initialement, nous devions prendre part part au Challenge clubs qui commence demain (vendredi). Mais, mardi, Michel Allemand m’a appelé en urgence pour nous demander de participer au Challenge des Nations, en raison du forfait de dernière minute du Cameroun, qui ne pouvait plus venir, faute de visas.
Vous étiez en stage au Maroc, à ce moment-là, et il fallait que votre équipe soit présente, mercredi, à Montaigu pour jouer, contre le Mexique. On imagine qu’il n’a pas fallu perdre de temps pour organiser rapidement ce déplacement ?
On va dire que nous avons réalisé un exploit logistique de réactivité (les joueurs se sont changés dans le bus, et la rencontre a finalement débuté, avec une demi-heure de retard). J’ai surtout pensé à Michel Allemand. Le quarantième anniversaire du Tournoi, c’est quand même quelque chose d’important. On s’est vraiment mis en quatre pour que l’équipe de Foot Solidaire Afrique rejoigne Montaigu dans les délais.
Vous avez battu des records de rapidité ?
Les joueurs sont partis de Rabat, mercredi matin, à 4 h 30. Après avoir débarqué à Orly, on a pris le TGV pour Nantes, à 14 h 55. On était dans les vestiaires, à 18 h 30, à l’heure normalement prévue du match…
Pas vraiment des conditions idéales pour disputer un match ?
Effectivement, ce n’est pas évident, même si on a eu un petit délai supplémentaire pour l’échauffement. Il a fallu faire appel aux qualités mentales des gars. Cela fait aussi partie de l’apprentissage du football de haut niveau.
Finalement, votre défaite face au Mexique (2-0) est plus qu’honorable ?
Nous avons eu pas mal d’occasions. On a parfois fait des choses extraordinaires. Nous avons été loin d’être ridicules. En plus, nous n’étions pas au complet, d’autres joueurs devant encore nous rejoindre (en vue du match contre la France, ce jeudi soir).
Est-ce à dire que l’on pourrait voir maintenant, chaque année, Foot Solidaire à Montaigu ?
C’est notre souhait le plus cher. En rentrant, nous allons tirer les enseignements de cette première expérience. On espère bien que l’aventure va se poursuivre, car ce tournoi, c’est une véritable institution.
L’occasion également de prendre des contacts avec la Fédération, avec d’autres équipes. C’est important pour vous et vos joueurs ?
Dans notre association, il n’y a pas que le football. L’éducation, la scolarisation, l’apprentissage d’un métier, tout est important. On veut former l’homme, le citoyen et pas seulement le footballeur. J’en profite donc pour lancer un appel à la Fédération française, et à son président, Noël Le Graet.
Vous désirez son soutien pour donner plus de poids à votre action. Sous quelle forme ?
Cela peut-être autant par des subventions que par des échanges ou des parrainages avec des clubs français.
Montaigu devrait donc s’avérer une date importante dans l’histoire pour Foot Solidaire Afrique ?
Je dis : merci Montaigu ! Je pense qu’à leur départ ici, mes joueurs ne seront plus tout à fait comme avant.
Avec Philippe Beauvery, Ouest-France