Samuel Eto’o Fils reste incontestablement le meilleur atout offensif des Lions Indomptables. Il va certainement égaler le record du nombre de participation à la Coupe du Monde établi par Rigobert Song et Jacques Songo’o. Le capitaine des Lions pourra faire mieux que Roger Milla en but lors des phases finales pour le Cameroun. Il entrera ainsi certainement dans le panthéon de la reconnaissance de l’histoire des Coupes du Monde. Mais pour ce faire, le travail à faire est immense puisque Samuel n’est plus au zénith de sa carrière.
Mais s’il y a un seul joueur au monde capable de relever ce genre de défi, c’est bien Samuel Eto’o Fils. Mais en a t-il seulement l’envie ? Pourra t-il avoir, comme l’a jadis fait l’Ambassadeur Itinérant Roger Albert Milla, la motivation, la sérénité, le charisme pour sortir le Cameroun de sa poule et pourquoi pas le hisser aux quarts de finale de la Coupe du Monde ?
Chose certaine, ce sera lors de la prochaine coupe du monde au Brésil que l’on écrira les phrases qui resteront dans les annales et qui jugeront de la carrière en Lion Indomptable de Samuel Eto’o Fils comme la Coupe du Monde de 1990 pour Roger Milla. C’est cette compétition qui a fait passer Rodje’s du rang de simple mortel à celui d’immortel. Immortel non seulement du football camerounais et africain, mais aussi du football mondial.
Que retiendra t-on de Samuel Eto’o ? La Coupe du Monde brésilienne nous le dira.
Jeunesse et expérience
Pour passer le premier tour, le Cameroun ne devra pas seulement défendre. Il faudra se surpasser en attaque, profiter de la moindre occasion et marquer des buts. Avec un savant mélange de jeunes et d’expérimentés, Volker Finke a fait confiance, à l’exception de la sélection de Fabrice Olinga, aux statistiques.
- Samuel Eto’o Fils (42 matchs, 14 buts, 7 passes décisives, 2797 minutes de jeu)
- Aboubakar Vincent (36 matchs, 17 buts, 8 passes décisives, 2922 minutes de jeu)
- Achille Webo (31 matchs, 10 buts, 2 passes décisives, 1664 minutes de jeu)
- Mohamadou Idrissou (35 matchs, 16 buts, 12 passes décisives, 2710 minutes de jeu)
- Benjamin Moukandjo (26 matchs, 9 buts, 1 passe décisive, 1834 minutes de jeu)
- Choupo-Moting (35 matchs, 11 buts, 3 passes décisives, 2199 minutes de jeu)
-* Fabrice Olinga (14 matchs, 693 minutes de jeu)
Parmi ces attaquants, celui qui a le plus progressé est bien Aboubakar Vincent. Son association avec le stratège Christian Gourcuff à Lorient a fait éclore un talent qui était resté longtemps timoré. Le jeune joueur a appris à connaître ses forces et à travailler sur ses faiblesses. Exit les fous dribbles échevelés, la confiance transpire désormais de son jeu. Ayant connu une longue traversée du désert après son non match contre la République Démocratique du Congo, le jeune a compris l’importance de rester à sa place. Sa vitesse, sa vision et ses passes décisives seront autant d’atouts pour la compétitivité des Lions.
Choupo-Moting revient de loin. C’est lui qui a tenu le for durant la longue suspension à Samuel Eto’o Fils. Son indisponibilité pour cause de blessure va créer une crise au sein des Lions qui ne marquaient plus. Le jeune international est revenu, livrant d’abord des bouts de matchs en club puis, après avoir retrouvé ses moyens, l’entièreté des minutes de rencontre. La coupe du monde arrive lorsqu’il semble être au pic de sa forme. Il sera définitivement un atout important du dispositif offensif.
Benjamin Moukandjo connaît parfaitement les recoins de l’infirmerie de Nancy. Joueur au talent formidable, l’international a toujours éprouvé de la difficulté à enchainer des matchs à cause des pépins physiques. Remis il y a quelques semaines, c’est lui qui lance le cri de ralliement en club pour la montée en première division avec des performances à couper le souffle. Ses dribbles échevelés, sa vitesse de pointe, sa baraka sont autant d’armes qu’il utilise comme bon lui semble. Et les Lions auront besoin de toutes ces qualités pour sortir de leur groupe.
Pierre Achille Webo se sait mal aimé du public camerounais même si c’est clairement sans raison. Les sélectionneurs successifs lui ont pourtant toujours fait confiance. Son rythme de travail est impressionnant. Il parcours des distances sur le terrain de jeu non seulement pour attaquer, marquer des buts importants, mais aussi pour défendre. Son style de pressing persistant sur les défenses poussent souvent à la faute. Il a ce don rare de savoir marquer quand on l’attend le moins. C’est lui qui marque le but oh combien important qui rend tout le reste possible à Yaoundé contre la Tunisie en Novembre dernier. Pour sa dernière coupe du monde, nul doute qu’il voudra être aussi décisif.
Parlant de mal aimé, que dire de Mohamadou Idrissou ? En club, on l’adore. En Lions, on l’abhorre. Parions qu’il mettra ses déviations, ses anticipations, son sens du jeu au service du collectif.
Au vu de la saison, Fabrice Olinga, talent à l’état pur, devra se battre pour arracher une place au sein de l’effectif. Il est clairement la surprise, n’ayant pas eu beaucoup d’opportunité de jeu cette année en club.
Ce savant mélange devrait permettre à Samuel Eto’o de briller et de porter le Cameroun vers l’avant. Les polyvalences de Mohamadou Idrissou et Benjamin Moukandjo pourraient peser lourd sur le choix des milieux puisque les deux joueurs peuvent évoluer autant comme milieu de terrain qu’attaquant de couloir.