Bien malin qui pourra résoudre cette grosse équation. Jusqu’ici, le trophée de la Coupe du monde n’a toujours été qu’une affaire de deux continents : l’Europe et l’Amérique (latine) se taillent la part du lion (9 trophées chacun). L’Afrique et l’Asie affiche un tableau de chasse vierge. D’où la question, le continent peut-il surprendre ?
Analysons d’abord les forces en présence. Pour la première fois de l’histoire, le continent aligne six représentants en phase finale : le Cameroun, le Nigeria, le Ghana, l’Algérie, la Côte d’Ivoire, et l’Afrique du Sud, le pays organisateur aux pronostics les plus controversés. Le passé de l’Afrique en Coupe du monde ne plaide d’ailleurs pas en sa faveur, quand on sait qu’en football, il n’y a presque pas de génération spontanée. Les sélections africaines n’ont jamais franchi le cap des quarts de finale (Cameroun en 1990, Sénégal en 2002). Une seule d’entre elle a traversé le premier tour en 2006 (le Ghana) comme en 2002 (le Sénégal) ou encore en 1998 (le Nigeria).
Comme la Corée du Sud en 2002?
Au regard de tout ce qui précède, si une équipe africaine accédait au dernier carré d’As, ce serait une performance historique. L’entraîneur allemand Lothar Matthaüs est plus qu’optimiste : Une équipe africaine se hissera pas moins qu’en demi-finale de la Coupe du monde. Une idée que partage également Darren Tulett, consultant sur la chaîne de télévision française Canal +. « De tous ces pays, seul le Cameroun peut franchir le premier Tour et peut même se retrouver dans le dernier carré ». Si certains se fient à la préparation poussive de certaines sélections africaines pour justifier leur pessimisme, Darren Tulett, par exemple, n’accorde aucun crédit aux matches amicaux, si ce n’est pour permettre au sélectionneur d’huiler sa machine. Sans fausse modestie, le Cameroun qui bénéficie d’une programmation idéale (le Japon, le Danemark avant le favori du groupe la Hollande) peut faire sensation. Lorsqu’on sait que la quasi-totalité de ces joueurs africains évoluent en Europe où ils croisent régulièrement le fer avec les autres talents, l’Afrique, à l’instar de l’Asie (la Corée du Sud) en 2002, peut hisser une sélection dans le dernier d’As. Les joueurs africains savent qu’ils sont au tournant de l’histoire.
La finale 2010 de la Coupe du monde quant à elle, devrait, à moins d’un exploit retentissant d’une sélection africaine, sacrer pour la dixième fois soit une nation européenne soit une nation sud-américaine. Les Européens, quant à eux, ne se sont jamais, jusqu’à présent, imposés hors du « vieux » continent.