Le parallèle est vite fait entre les générations 2000 et 2008, au moment de s’engager en campagne pour la troisième fois aux Jeux olympiques. Cependant l’héritage de 2000 ne serait-il pas trop lourd à porter pour la génération 2008 ? Cette nostalgie, aussi légitime soit elle n’ajoute-t-elle pas plus pression sur les poulains de Ntoungou Mplilé ? La génération 2008 impulsera-t-elle la vague de succès pour le pays comme en 2000 ?
Des Lions présents lors de la campagne australienne de 2000, aucun ne sera présent en Chine dans quelques jours pour le tournoi olympique de football masculin. Somme toute cela semble tout à fait logique car tous les joueurs de l’époque ont plus de 23 ans. Même Carlos Kameni le benjamin du groupe alors âgé de 16 ans en a 24 aujourd’hui. Cependant, Samuel Eto’o et Modeste Mbami aurait pu faire partie de l’aventure chinoise, en vertu de la règle qui autorise les équipes espoirs à se faire accompagner des trois joueurs au plus âgé de plus de 23 ans. Eto’o a décliné l’offre compte tenu qu’il n’a pas de certitudes actuellement quant à sa avenir en club, pendant que l’Olympique de Marseille a refusé de libérer Mbami. Les clubs employeurs ne sont en effet pas obligés de libérer les joueurs de plus de 23 ans pour participer à la compétition.
C’est donc un autre groupe qui va tenter de se faire aussi un nom, d’entrer dans la légende. Les traces de Sydney 2000 ne sont cependant pas tout effacées. Sous l’impulsion de cette première récompense d’envergure mondiale glanée par l’équipe de Jean Paul Akono, beaucoup de joueurs ont intégré l’équipe senior des Lions indomptables, avec des fortunes diverses. On peut entre autres citer Kameni, Mbami, Alnoudji, Ngom Kome, Epalle, Meyong Ze, Suffo. Eto’o de son coté s’y trouvait déjà. Le Cameroun a ainsi continuer à surfer sur une vague ascendante, en faisant jeu égal (1-1) lors d’un match amical avec la France, championne du monde et d’Europe. Désormais les Lions indomptables faisaient peur. C’est presque logiquement que le Cameroun a remporté la Coupe d’Afrique des nations (CAN) en 2002. Quelques mois plus tard, l’équipe s’est présentée à la coupe du monde en Corée et au Japon comme un prétendant sérieux au titre, une première pour une équipe africaine. Et puis plus rien. Les Lions ont regagné les rangs et sont devenus une équipe presque ordinaire, même si le souvenir de leurs exploits passés poussait toujours les adversaires à la méfiance. La déception du mondial 2002 fut à la hauteur des espérances, avec une élimination peu glorieuse dès le premier tour. Le Cameroun perdit son titre africain, et n’arriva même pas à atteindre le dernier carré des deux suivantes CAN.
Aujourd’hui cependant comme en 2000, il semble naître un renouveau. En témoigne cette presque surprenante place de finaliste lors de la dernière CAN au Ghana, et l’émergence de la nouvelle génération jeune incarnée par les Alexandre Song, Stéphane Mbia et autres. Certes le groupe 2008 est privé de cadres comme en 2000 ( Mboma, Geremi, Lauren) pour encadrer les jeunes loups. Mais l’équipe emmenée par Ntoungou Mpilé est certainement la meilleure d’Afrique comme le témoigne son hégémonie dans la catégorie, avec à son actif les trois dernières médailles d’or acquise lors des Jeux africain. En plus malgré leur âge, ils sont forts expérimentés. Song, Mbia et Bebbe Mbangue sont déjà présents chez les seniors. Nul doute que beaucoup d’autres profiteront des Jeux olympiques pour frapper aux portes de la sélection.