Arrivé dans l’effectif à la faveur du règlement olympique qui stipule que les équipes des moins de 23 ans participant au tournoi de football peuvent se faire accompagner au plus de trois joueurs plus âgés, le ballon d’or africain a tiré ses jeunes compatriotes vers le haut en leur apportant toute son expérience. Il fut sans conteste l’un des artisans clé du titre olympique glané par le Cameroun.
Celui qui fête aujourd’hui ses 37 ans a fait des terrains de football son territoire. Chasseur de buts, il a « terrorisé » les gardiens durant les onze années d’une carrière achevée en 2005. Il a disputé des centaines de matches dans six championnats et sur trois continents. Il a également marqué de sa patte le football olympique puisqu’à Sydney en 2000, pour sa seule participation aux Jeux, il est champion olympique avec l’équipe des Lions indomptables du Cameroun, après avoir mené l’équipe à la reconquête de l’Afrique quelques mois auparavant lors de la coupe d’afrique des nations au Nigeria. Tout au long du palpitant tournoi olympique, l’attaquant vedette qu’est Patrick Mboma Dem et ses coéquipiers auront été à l’image de leur emblème à crinière : tout simplement royaux.
Le presque trentenaire, Patrick Mboma rejoint l’équipe camerounaise à l’occasion des Jeux. Il est associé à de jeunes joueurs prometteurs comme Samuel Eto’o Fils ou le gardien Idriss C Kameni, alors âgé de 16 ans et plus jeune joueur de la compétition. Cette composition de joueurs expérimentés et de nouveaux talents donne à la formation camerounaise toute sa vigueur sans pour autant lui ôter son esprit de corps.
Le courage dans l’adversité
Le lion est symbole de bravoure et c’est dans l’adversité que les Camerounais donnent à Sydney le meilleur d’eux-mêmes. En effet, le Cameroun, qui joue avec les nerfs de ses supporters, se retrouve à plusieurs reprises mené au score et dans une situation délicate. Mboma, meneur de jeu, montre la voie pour sortir de l’impasse : une distribution de balles décisives par-ci ou un tir gagnant par-là et le Cameroun est remis en piste. Si son père gardien retenait les buts, la vocation du fils virevoltant à la pointe de l’attaque est de les marquer. D’ailleurs, en Australie, il ne s’en prive pas. Ce sera quatre buts au total qui font de lui le meilleur marqueur de son équipe : deux dans les éliminatoires face au Koweït et aux USA (sur penalty), un en quart de finale face au Brésil et l’autre en demi-finale face au Chili. Mboma ne faillit pas non plus lors de la séance tendue de tirs au but que le Cameroun remporte 5 à 3 face à l’Espagne à l’issue de la finale.
Le Cameroun et l’Afrique en fête
Avec la victoire de ses Lions, le Cameroun décroche la première médaille d’or olympique de son histoire. Le football, quant à lui, fête à Sydney le centenaire de son entrée dans le programme olympique. « La fierté d’avoir gagné, et la sensation d’avoir été réellement important pour l’équipe, c’est ça qui fait que je suis le footballeur le plus heureux au moment où l’hymne retentit. » Pour Patrick Mboma, cette médaille d’or récompense tout le continent africain. L’Afrique conserve ainsi le titre obtenu par le Nigeria quatre ans plus tôt aux Jeux d’Atlanta.
Avec le titre de Footballeur africain de l’année 2000, Patrick Mboma termine son année olympique en beauté. Porteur du numéro 10, l’enfant de Douala s’inscrit dans la veine des Pelé, Platini, Del Piero et autre Zico qui ont donné à ce chiffre ses lettres de noblesse. Il offre aussi un héros de plus au football camerounais après le célèbre Roger Milla.