Une première mi-temps moyenne, de nombreuses occasions gâchées, un Stéphane Mbia dans son art, une détermination sans pareille … un cocktail savamment dosé qui va permettre au Cameroun d’espérer la qualification pour le deuxième tour. Pour cela, les erreurs des deux premiers matchs devraient servir de leçon quand on sait surtout qu’une deuxième place nous rapprocherait d’un certains Brésil-Cameroun en quart de finales.
Un goût du Coréen
À la fin de la première mi-temps du match contre le Honduras, la déception se lisait clairement sur le visage de la délégation Camerounaise installée dans la tribune d’honneur du stade Olympique. Au tour du ministre, les mêmes personnalités qui avaient fait le déplacement du premier match. La ponctualité n’étant pas la chose la plus aisée du continent noir, c’est 10 minutes après le début de la rencontre qu’ils prendront place dans la tribune VIP située au 4e étage. Une performance quand on sait qu’au premier match, c’est presque à la mi-temps qu’ils vont y prendre place. 63% de possession de balle pour le Cameroun, trois corners contre deux, six tirs contre deux sont le bilan flatteur des espoirs à la mi-temps. Et pourtant, comme contre la Corée, il y a un goût d’inachevé, des occasions gâchées qui vont permettre à l’adversaire de prendre confiance. Pour rappel, contre la Corée, le compteur affichait à la fin de la rencontre 65% de possession de balle pour les lions et onze tirs au goal contre sept. Ce qui n’avait pas empêché aux espoirs d’arracher un match nul grâce à un but de Georges Mandjeck. La véritable occasion de but de cette première manche est à mettre au compte de Bebbe Mbangue qui va couper de la tête un corner au premier poteau de Chedjou. Malheureusement pour lui, Kevin HERNANDEZ se trouvait sur le chemin de la trajectoire.
Des remplacements judicieux
Comme au premier match, les hommes de Ndtoungou vont revenir en deuxième période avec un nouveau visage, complètement différent de celui de la première mi-temps. A la 54e minute, Serge Ngal va prendre la place de Bebbe Mbangue, pas dans son élément. Blessé en fin de première mi-temps, Ghomsi cédera trois minutes plus tard sa place à Nicolas Nkoulou. Au niveau de l’attaque, les pertes inutiles de balles se feront rare, la prise de risque dans la défense Hondurienne devenant plus perceptible. Bekamenga bien que poisseux dans la finition va faire parler sa grande classe. Le Nantais gagnera presque tous ses duels, se montrant très souvent à l’aise dans ses contrôles et ses gestes techniques. Il verra son but de la 49e minute refusé par le central prétextant une charge sur son vis à vis. À la 72e minute, Alexis Enam au départ d’une contre attaque, lance Ngal qui combine avec Mbia. Ce dernier remise sur Bekamenga qui, d’une reprise de volée va trouver le montant gauche du gardien centre-américain. Une minute après, Mbia va conclure d’une belle frappe une action menée par Franck Songo’o. Une délivrance pour les lions qui ne vont pas lâcher prise. Olle Olle entré à la 75e minute va lui aussi trouver le montant gauche de Kevin HERNANDEZ. Lentement, les hommes de Ndtoungou commencent à trouver leur marque. Une montée en puissance qui pourrait faire plier l’Italie (leader de la poule D) qui a administré une raclée à la Corée (3-0). À noter les retours salutaires de Bekamenga et de Song Bilong dans le groupe.
Franck Songo’o ou l’audace dans le jeu
Son look un peu fashion en dit long sur la personnalité footballistique du fils de l’ancien gardien international Camerounais Jacques Songo’o. Il ne recule devant rien. Entrée en deuxième mi-temps contre la Corée, Franck avait eu le mérite d’apporter un peu d’audace dans l’animation offensive des lions indomptables. Déroutant par ses dribles, le sociétaire de Portsmouth a trouvé son petit nid dans le groupe de Martin Ndtoungou Mpilé. Ses appels de balles, ses gestes techniques et ses prises de risques vont émerveiller le public du Stade Olympique de Quihuangdao. Il y a longtemps, mais alors très longtemps que le Cameroun n’avait plus eu un vrai ailier de sa trempe. C’est de lui que va partir l’action de but de Georges Mandjeck contre la Corée, après un bon travail sur le couloir droit. Il va récidiver contre le Honduras. Cette fois-ci, il va partir de la gauche dans un petit solo avant de servir Stéphane Mbia qui va faire le reste. Dans des jeux où les équipes affichent des schémas tactiques assez rigoureux, Franck Songo’o devrait être une des armes du salut pour l’équipe Camerounaise. Il va fournir notre attaque d’un nombre incalculable de ballons, prenant parfois à distance sa chance. En fin de rencontre, un petit incident sur le terrain ne va pas gâcher la joie de la victoire. À la 90e minute, il va exécuter un coup que s’apprêtait à tirer Stéphane Mbia. Ce qui ne va pas lui attirer la sympathie du Rennais qui va, à haute voix le lui faire savoir.
Stéphane Mbia dans son art
Il est incontestablement le meilleur Camerounais des deux premiers matchs. Une présence significative dans l’entre jeu qui va permettre aux lions indomptables de trouver la délivrance sur une belle frappe qui, elle même, va succéder à une magnifique feinte à l’entrée de la surface de réparation. Stéphane Mbia est un homme heureux en pleine progression. À seulement 22 ans et du haut de ses 1,86 m, le Rennais prend des responsabilités énormes au sein de la famille lions indomptables. Contre la Corée déjà, il n’est pas loin d’ouvrir son compteur dans les JO de Beijing. Une rencontre dans laquelle il est le maître à jouer alors que Alexandre Song Bilong est obligé de regarder le match de la tribune, trahi par une élongation musculaire. L’ex sociétaire de la KSA se fait remarquer en ligue 1 au mois de Novembre 2006. Il va inscrire pour Rennes un magnifique but contre Lyon. Une réalisation qui va permettre à l’époque à son équipe de s’imposer sur le fil. Lors de la dernière coupe d’Afrique des nations, après un match raté contre l’Egypte, il va se rattraper contre la Tunisie en signant deux buts inoubliables. Une constance qui va attirer les convoitises des grands clubs tels que Everton (qui va faire une offre concrète ndlr). Avec Ngal et Song Bilong, il a fait presque toutes les classes des équipes nationales dont un certain Cameroun-Portugal lors de la coupe du monde des moins de 17 ans en Finlande. Ce jour là, le Rennais va marqué le 5e but Camerounais aux arrêts de jeu. Il ne cache d’ailleurs pas son ambition Olympique : la médaille d’or au final. Ce qui pourrait être son premier grand couronnement dans sa jeune carrière de footballeur
Stephen Sunou à Qinhuangdao (Chine)