Grand artisan de la formation, Jean Pierre Sadi entraineur de football a accepté d’être notre consultant pendant cette coupe du monde. Il analyse le premier match des Lionceaux contre la Nouvelle-Zélande et donne la clé pour débloquer le verrou portugais mardi prochain.
Quelle est l’analyse technique que vous faites du match Cameroun-Nouvelle-Zélande ?
Je voudrais d’abord dire que l’équipe camerounaise m’a semblé une équipe assez bien soudée, pétrie d’éléments talentueux, une force dans la cohésion. Cela est certainement dû au fait que ces gars travaillent ensemble depuis de longue date.
Pour ce qui est du match proprement dit, je voudrais me situer sur deux plans: sur le plan de l’attaque et en situation d’attaque c’est-à-dire que lorsque nous avons le ballon qu’est ce que nous avons à faire. Pour ce qui est donc de la situation d’attaque nous avons abordé le match avec un peu plus de suffisance. Je crois que les résultats des matches amicaux ont certainement donné la grosse tête à nos enfants.
Néanmoins qu’à cela tienne, nous avons vu que en situation d’attaque nous avons des joueurs qui auraient pu porter le danger très rapidement dans le camp adverse, mais qui ont été freinés par l’élan d’égoïsme. Ils gagneraient à être plus altruistes, de manière à ce que nous puissions prendre l’adversaire à contre pied. On a vu une équipe du Cameroun qui élabore bien le jeu, qui a un style de jeu alléchant, mais pas efficace parce que nous ne concrétisons pas toutes les occasions qui sont offertes dans la surface de vérité et à l’approche des buts. On gagnerait à prendre des risques, à être audacieux et à repartir très rapidement pour tirer au but.
Qu’est ce qui constitue la force de cette équipe du Cameroun ?
Je crois que c’est un groupe homogène, ils sont complémentaires, mais comme je l’ai dit tout à l’heure, ils sont encore naïfs, ils abusent un peu dans le port de balle, mais c’est une équipe qui donne du plaisir à ses supporters et augure des lendemains meilleurs.
Lorsqu’on est l’entraineur d’une équipe comme celle des Lionceaux quel est le message qu’on adresse aux joueurs après ce nul qui s’apparente à une défaite ?
Je crois qu’on gagnerait à leur demander d’être un peu plus humble, et qu’ils sachent que un match de football se gagne en mouillant le maillot, en respectant l’adversaire, en prenant les risques.
Vous avez regardé le deuxième match de notre poule entre l’Uruguay et le Portugal, votre analyse …
Je pense que l’équipe du Portugal est prenable, telle que nous l’avons vu jouer. Cette équipe repose sur trois individus, trois joueurs du milieu de terrain, à savoir, le 10, le 2 et le 15. Nous gagnerons à imposer un pressing sur ces joueurs et ensuite à rechercher à jouer sur les côtés parce qu’ils ont des joueurs grand de taille dans l’axe de la défense. C’est en créant la supériorité numérique sur les côtés que nous allons nous créer des occasions de but.
Est ce qu’il y a lieu de réajuster cette équipe en injectant de nouveaux éléments ?
Je ne connais pas l’équipe, c’est la première fois que je les vois jouer. Je pense que le coach a certainement dû réserver certains joueurs. Il y a certainement sur le banc de touche les gars plus incisifs, les gars qui pourront nous apporter un peu plus, notamment au niveau de l’attaque. Je crois que le coach prendra ce risque. Il a vu le match et vous n’êtes pas sans ignorer que c’est la première fois que nous avons les informations sur ces adversaires.
Le ministre des sports vous a désigné pour venir à cette coupe du monde junior. Qu’est ce qu’il vous a confié comme mission ?
Ma mission c’est d’apporter un renfort psychologique aux entraineurs, par ma petite expérience leur dire ce que je vois, puisque l’union fait la force. J’essayerai autant que faire se peut d’apporter tout mon savoir faire, pour qu’on puisse tirer notre épingle du jeu.
Par Guy Nsigué à Cali (Colombie)