Volker Finke et trois joueurs étaient en conférence de presse ce mercredi après la séance d’entraînement matinale. L’échange n’a duré que quinze minutes. Le sélectionneur n’a pas boudé le plaisir de répondre aux questions des journalistes sur des sujets précis. Verbatim.
Propos introductif de Finke
C’est un nouveau départ pour les Lions, comme j’ai déjà eu à l’expliquer devant les médias deux ou trois fois qu’on n’a pas de choix. Après deux Coupes du Monde comme celles-là il faut changer. Il faut faire une coupe forte. Maintenant, c’est une autre génération de joueurs ; le foot, c’est comme ça. A un moment donné il faut couper, effectuer un balayage. Cela ne veut pas dire que les joueurs qui ne sont plus là sont de mauvais. Il faut faire un nettoyage, parce qu’on a besoin d’une autre mentalité. 17 joueurs avaient déjà fait deux Coupes du Monde avec les résultats qu’on connaît. Maintenant, c’est clair. Il faut reconstruire une nouvelle équipe, avec une nouvelle mentalité forte, en respectant quelques règles principales du football mondial, parce qu’il ya des normes au-dessus de nous aussi. On va normaliser des choses dans l’équipe et dans son environnement aussi. Je suis optimiste, parce que c’est un travail pour un avenir meilleur. Ce n’est plus le moment de poser de grands problèmes. Il faut arrêter avec les pleurs. Et pour cela, il faut regarder devant. On a fait une analyse, on a fait des enquêtes, beaucoup de rapports. Maintenant, on regarde devant. Tous les joueurs sont là. On a enregistré les dernières arrivées ce matin et on peut continuer avec le travail. Et demain après-midi, on va faire le déplacement pour le match de samedi.
Quid de la présence de Christophe Manouvrier ?
Dans une équipe, il y a deux ou trois places pour le préparateur physique. Dans le travail, c’est important d’avoir quelqu’un qui travaille au niveau des joueurs professionnels qui sont en Europe. Et lui, il a vraiment l’expérience de l’Olympique de Marseille. Il sait ce qu’il fait. Aussi, la présence de l’autre préparateur physique ne pose aucun problème. C’est toujours important d’avoir des compétences. Mieux vaut avoir deux médecins qu’un seul. Ce n’est pas un problème que les deux soient là. Moi, je veux les compétences. Pour moi, ce n’est pas une question de peau : noir ou blanc ou étranger. C’est une question de compétence, parce que, pour l’équipe nationale du Cameroun, il faut travailler avec les meilleurs. On va continuer comme ça.
A propos du Congo et de la Côte d’Ivoire
On n’a pas arrêté le travail. Mon petit cabinet qui est en Europe et moi y travaillons depuis. Avec les joueurs du Congo qui évoluent en Europe. Nous sommes aussi informés des 37 joueurs locaux qui sont en stage depuis. Là-bas, on a arrêté le championnat depuis, pour organiser ce stage. Mais, finalement, on va voir qu’on va jouer avec six à huit joueurs qui sont en Europe. Et c’est clair qu’ils arrivent aussi cette semaine. C’est pourquoi la question de trois jours de préparation se pose. Ça ne suffit pas. Mais, il faut faire le maximum pour avoir la meilleure équipe possible. On est lié par le calendrier de la Fifa qui impose trois ou quatre jours pour que les joueurs soient libres pour ces matchs. Avec le balayage qu’il y a eu et les nouveaux joueurs qui arrivent pour la première fois ou qui n’étaient pas là dans les douze derniers mois, c’est clair que quatre jours ne suffisent pas. Mais on fait le travail pour se qualifier pour la Can et un travail pour l’avenir.
Organisation du travail dans le staff technique
Depuis que je suis là, on cherche toujours à savoir qui fait quoi. Que fait l’adjoint Tanko, Que fait l’adjoint Djonkep ? Pour moi, le foot, ce n’est pas comme ça. Je suis responsable de la planification et de tout ce qui va se passer à l’entraînement. Et chacun des adjoints qui est là, a quelques capacités, quelques compétences. Chacun de vous était là et vous avez vu qu’on a commencé avec Christophe (Manouvrier, ndlr), avec Tanko à l’échauffement. Après on est passé à un jeu de passes de quatre contre quatre sus la supervision de Djonkep et Belinga, parce que tous les deux sont des entraîneurs principaux, avec chacun une expérience. Ce ne sont pas des entraîneurs-adjoints. Ils sont normalement des principaux. Je donne la responsabilité des exercices comme ça à ces entraîneurs. Après, il y a eu un petit match de dix minutes de jeu. Il y avait une équipe qui faisait le pressing haut et l’autre procédait par contre-attaque. C’est comme ça qu’on travaille. On a toujours une réunion avant chaque entraînement et j’explique un peu au staff ce qu’on va faire en distribuant les rôles.
Communication au sein du staff technique
Chez nous en Europe, c’est l’entraîneur principal qui parle aux médias. Vous ne verrez jamais en Allemagne un entraîneur-adjoint accorder une interview. Ce n’est pas le mépris pour quelqu’un. C’est la norme. Pour effectuer une bonne séance d’entraînement, elle se prépare toujours avec le groupe. Ce n’est pas l’entraîneur principal qui la prépare seul.
Propos recueillis par Antoine Tella à Mbankomo