Evehe Divine, l’ancien arbitre international camerounais, estime que l’expulsion d’Eto’o face au Portugal devrait servir de valeur étalon de ce que sera l’arbitrage au Mondial 2010.
Premier carton rouge pour Samuel Eto’o fils en dix ans de présence en sélection nationale. Une expulsion survenue alors qu’on venait de franchir la demi-heure de jeu de la rencontre de préparation entre Portugal et Cameroun (3-1), ce mardi à Covilha. « C’est une expulsion très sévère, c’est de l’injustice, » ont réagi en chœur, bon nombre de fans du capitaine des Lions Indomptables qui visionnaient le match dans un espace aménagé dénommé « Parlement 9 » de New-Bell, le quartier d’enfance du triple Ballon d’or africain. Sur des images repassées au ralenti par le réalisateur, on observe à travers le petit écran, un Samuel Eto’o furieux et menaçant en vers un adversaire. Par la suite, il commet un geste anti sportif sur Duda joueur de la sélection portugaise. En réaction, l’arbitre du match brandit successivement un carton jaune puis un rouge. Une décision d’autant plus intrigante que l’attaquant de l’Inter de Milan n’avait pas auparavant reçu un avertissement.
Comment expliquer l’attitude du directeur du match ? « A priori, deux possibilités, explique Evehe Divine, ancien arbitre international. Premièrement, quand un joueur a reçu d’abord un avertissement, le deuxième est synonyme d ’expulsion ; ceci ne s’applique sur le cas Eto’o qui n’avait pas au préalable reçu un avertissement. La seconde possibilité, c’est quand le joueur commet deux fautes successives, l’arbitre sort le jaune et enchaîne par le rouge : c’est sans doute ce qui s’est passé hier. » Cependant, celui qui a pris sa retraite la saison dernière, estime aussi qu’au regard du geste de Samuel Eto, la décision du directeur du match a été très sévère. « A l’analyse, le comportement de l’arbitre dans ce match devrait servir de leçon pour les équipes africaines. Il démontre ce que sera l’attitude des arbitres lors de la prochaine coupe du monde envers les sélections du continent car, les arbitres arrivent avaient des a priori selon lesquels les footballeurs africains jouent très dur et il faudrait tout faire pour calmer leurs ardeurs, » a conclu celui qui est depuis cette saison, l’officier chargé du développement de l’arbitrage à la Fédération camerounaise de football.
Paul Nana