Rappelé en sélection par Otto Pfister après une longue hibernation, l’ex sociétaire de Manchester united croque à pleine dents le bonheur de retrouver la tanière des Lions. Une éclairci dans sa tumultueuse carrière.
« Eric tu nous a manqué », « où étais tu ? ». Lors de la séance de jeudi ouverte au public, l’actuel sociétaire d’Odense, club de première division Danoise était l’une des attractions des fans. Tout en trottinant sous un soleil de plomb, Djemba lève la main pour saluer le public, provoquant un regain de cris. Le banni d’hier est de retour.
« Ça fait du bien de revenir au sein de l’équipe nationale. Ils m’ont beaucoup manqué », nous confie l’intéressé à la fin de la séance. Eric Djemba avait presque oublié la chaleur de la tanière des Lions qu’il a pourtant connu avec la « Dream team » du début des années 2000, au moment de sa gloire. Djemba alors au firmament de sa carrière était considéré comme l’un des plus grands espoirs du football camerounais.
La chute libre
Mais depuis l’étoile s’est éteinte, décrochée de son ciel. La faute disent certaines langues à un égo démesuré. « Djemba Djemba sur la paille « , titrait le bihebdomadaire France football dans son édition du 21 février dernier. Selon le journal français, la dette d’Eric Djemba Djemba envers le fisc anglais se chiffre à 600.000 euros, soit 393.600.000 Fcfa environ. »Il n’a aucune notion de l’argent. A un moment, il avait trente comptes en banque différents ! Il jonglait entre les crédits. Il avait dix 4 x 4 ! Je lui disais sans arrêt de faire attention ! « confiait Christophe Mongay l’ancien agent du joueur, avant d’ajouter « A Manchester, il gagnait autour 100.000 euros par mois. Mais tout cet argent partait dans le remboursement de prêts. Il ne vivait que des primes ! Très vite, il a commencé à demander des avances au club. » Toutes choses qui l’ont empêché d’avoir la carrière prometteuse que laissait penser son talent. Mais pour le joueur tous ces propos d’ailleurs démentis par lui ne furent que des calomnies.
Sur le plan sportif, Djemba arrivé en 2003 à Manchester United avec la lourde tâche de préparer la succession de Roy Keane, ne confirmera jamais les espoirs placés en lui. Instable, le milieu sombre peu à peu. Après une trentaine de matches, il choisit de rejoindre Aston Villa en janvier 2005 où il signe pour 4 ans. Les difficultés n’allaient pourtant pas s’arrêter là. Après six mois non concluant où il a fait une dizaine d’apparitions, Djemba-Djemba est envoyé en prêt à Burnley, obscur club de Championship, l’équivalent de la deuxième division. Libéré de son contrat à la fin de saison 2006-2007, le milieu était à la recherche d’un club, et était notamment annoncé à Lille (France). Convoqué pour la Can de 2006 en Egypte, il assistera, depuis le banc de touche, à l’élimination du Cameroun en quart de finale par la Côte d’Ivoire.
Renaissance
En septembre 2OO7, Eric Djemba-Djemba s’envole pour le Qatar, au Qatar Sport Club, où il a rejoint un autre Camerounais, le défenseur Bill Tchato. Là-bas il revit, avant de revenir en Europe pour de nouveau challenge sportif. « J’ai passé une saison au Qatar où j’ai retrouvé toutes mes sensations et le plaisir de jouer au ballon. Je suis revenu en Europe pour montrer que je reste le même footballeur que tout le monde connaît » confiait-il.
De ce passage à vide qu’a-t-il retenu ? « Il y a des moments de passages à vide qu’il faut prendre avec beaucoup de philosophie. Mais, en continuant à travailler dans la sérénité, en se disant qu’un jour on aura la chance d’être rappelé » repond Djemba. Au milieu de terrain cependant, il trouve une concurrence rude avec l’éclosion de Stéphane Mbia et d’Alexandre Song, sans parler des valeurs sures que sont Modeste Mbami et Jean II Makoun. Il appartient à présent au joueur de saisir la seconde chance qui lui est donnée, pour enfin confirmer les espoirs placés en lui. Quitter la staut d’éternel espoir pour s’affirmer, tel est le nouveau défi d’Eric Djemba.