L’espoir entretenu autour de la version féminine de l’équipe nationale de football du Cameroun, n’aura duré que le temps d’une illusion. Contrairement à notre fol optimisme, nos filles n’ont pas eu le cran et le bagout qu’impose une telle compétition. Trop naïves, elles découvrent qu’à ce niveau, la volonté seule ne suffit pas.
C’est d’une véritable Bérézina qu’il s’agit pour ce deuxième match des lionnes indomptables contre le pays hôte des jeux, la Grande-Bretagne. Avec un cinglant 3 à 0, c’est bien une autre correction après celle reçue contre le Brésil, qu’elles se prennent d’affilée. Non seulement le ressentiment est de déception mais plus grave, il se double d’une colère inopportune dont l’ensemble des camerounais n’avaient aucunement besoin.
Motivés à bloc et bien calés ce samedi après-midi derrière leur télévision pour voir évoluer leurs championnes, ils n’ont eu droit qu’à une première mi-temps déjà fort éprouvante pour leur fierté (2 à 0 à la pause). La suite du match n’étant disponible sur aucune chaîne des cablo opérateurs pirates qui ravitaillent en images l’essentiel des ménages du pays.
Double désillusion donc qui outre la défaite, vient réveiller les virulentes critiques latentes dans l’opinion et qu’on se prive parfois de faire sur le pouvoir en place. En ruminant déjà l’inacceptable d’une délégation pléthorique avec un ratio d’un athlète pour 4 inutiles officiels voilà qu’en plus, il faut bien subir l’incapacité à nous garantir une retransmission intégrale du match. Pour la petite excuse, on nous parle sans honte s’agissant de la Crtv, d’une panne technique alors que sur d’autres chaînes, on suit sans problème le match Colombie-Etats-Unis. Le signal s’est-il perdu en route pour ce qui est du Cameroun? A la fin, il faudra bien qu’on nous explique à quoi servent les impôts que nous payons.
Qu’à cela ne tienne, le peu qu’on a pu voir de la rencontre, laisse apparaître de façon flagrante, que nos filles ne se sont pas remises de la déculottée brésilienne. Bien marquées par cette première défaite, elles n’ont pas pu, ni su, aller au plus profond d’elles-mêmes, puiser la ressource nécessaire et attendue pour donner le change dans cette compétition où le faux pas n’était plus de mise. Il était clair qu’il fallait se faire violence. Au lieu de quoi, c’est une équipe empruntée, pleine de doute, taraudée plutôt par l’envie de limiter la casse qui s’est présentée sur l’aire de jeu et a tenté de jouer.
Il y a à parier que les doutes d’après défaite ont fait ré-surgir les inévitables questionnements qu’elles se font sur la prise au sérieux par les pouvoirs publics, de leur vraie place dans le mouvement sportif national. Sont-elles de simples faire-valoir que des circonstances comme celle des jeux olympiques arrivent à mettre en exergue?
L’encadrement, la motivation et le suivi ne sont pas des réalités qu’elles vivent au pays et pour lesquelles les officiels qui ont tendance à vite s’offusquer, peuvent jurer en toute honnêteté, qu’ils ont assuré la part du convenable ou du moins de l’acceptable.
Ajoutées à leur inexpérience flagrante d’une telle compétition, ces considérations bassement élémentaires, suffisent pour se poser la décourageante question: A quoi bon?
A quoi bon vraiment quand l’indigence de leur traitement et de leur condition face à des semblables dont les pays se sont donné les moyens de leur préparation , suffit largement pour distiller des complexes dans les têtes.
Battues et n’ayant plus de prétention à rien d’autre dans cette olympiade, il reste à espérer que ce que nous avons tous vu, inspirera nos dirigeants sur les coûts et moyens qu’on investit sur une équipe souhaitée conquérante. Ce n’est pas une partie de hasard où l’on y va en espérant que dame Providence, la mère de ceux qui croient en la chance, pourvoira aux bons résultats. Pour les filles, ce n’était déjà pas mal.