La journée commence bien à Abidjan. La fébrilité avec laquelle les Ivoiriens attendent la consécration plus tard cet après-midi est palpable. Déjà, tout à l’heure, au Banian, le nouveau restaurant branché de Biétry où l’amphitryon me fait des étoufées de mérou d’une douceur indéfinissable, les tables commençaient à se remplir. Le repas de midi va durer longtemps. Alors, je vais m’installer, et le bourgogne aidant, je vais sans doute me laisser bercer par le clic clac des talons aiguilles que d’accortes callipyges boudinées dans des jupes trop étroites font claquer sur le macadam. Football et amour, quel bonheur, quand même!
Et la-dessus, ce n’est pas Fils, notre gloire nationale et le chouchou incontesté des Ivoiriennes, qui va dire le contraire. Fils, vous avez peut-être oublié, a toutes les chances d’égaler et de battre le record de Laurent Pokou, l’Ivoirien, et de s’installer ainsi pour longtemps à la tête des buteurs de la CAN. Voilà, il me semble, un objectif raisonnable et réalisable qu’il serait justifié de poursuivre.
Alors, tous derrière Fils! Cette distinction qui ferait briller avec encore plus d’éclat le blason de notre génie est une pièce que nous devons accrocher sur notre tableau de chasse. Nous n’avons pas le droit de nous tromper de cible : cette CAN, c’est pour Fils.
Leonidas Ndogkoti