Conac
Conac ! C’est l’abréviation du sigle Commission nationale anti-corruption. Au rang des panneaux publicitaires qui campaient autour de l’aire de jeu et à l’intérieur du stade Roumde Adjia à l’occasion de la finale retour de la Champion’s league africaine 2008, on a vu cette pancarte. Au bas de l’enseigne de la Conac, on pouvait lire le message : « ensemble, luttons contre la corruption ». On ne doutait pas du dynamisme des membres de la Conac qui brillent par l’organisation de plusieurs séminaires, mais là, on est complètement surpris par cette communication plutôt inattendue. Des fois que les accusations des matchs « achetés » ou truqués qui ont pesé sur certains clubs auraient inspirées nos braves messieurs de la Conac.
Podium
Le 25 octobre dernier, la finale de la Coupe du Cameroun s’est jouée à Yaoundé. A la fin du match, joueurs et encadreurs se sont dirigés à la tribune d’honneur pour recevoir les médailles et les trophées des mains du Premier ministre Inoni Ephraïm. En l’absence d’un écran géant au stade Omnisport de Yaoundé, le public avait précipitamment quitté le stade sans assister à ce point d’orgue de la finale de la coupe du Cameroun. Ce 16 novembre, à la finale de la Champion’s league joué à Garoua, un podium a été rapidement dressé sur l’aire de jeu en moins de dix minutes. Le Premier Inoni Ephraïm qui présidait la cérémonie en l’absence du président de la République Paul, s’est dirigé vers l’aire de jeu pour remettre médailles et trophées aux différents acteurs. Bien que le club local ait perdu la finale, le public est resté jusqu’à la fin de cette cérémonie protocolaire. Et ce, malgré l’absence d’un écran géant au stade de Garoua. Question : Pourquoi le protocole d’Etat sèvre-t-il, depuis des lustres, le public de la cérémonie de remise des médailles et trophées alors que tout ce show n’a pour destinataire que les spectateurs ?
Fumigène
Lors de la finale aller au Caire, le public égyptien pour bien savourer sa victoire (2-0) sur Cotonsport a allumé des fumigènes dans les gradins. A la finale retour à Garoua, les fans du club égyptiens ont remis ça. Juste après le premier but de la rencontre inscrit par Abou treika. Pendant que les égyptiens jubilaient, un supporter de Cotonsport envelopper dans le drapeau camerounais avait les mains au hanche, complètement abasourdi et groggy par ce coup de poignard égyptien.
Stade vert ?
Avant la finale de ce dimanche, on nous avait promis un stade vert (l’une des couleurs de Cotonsport), histoire de faire une cinglante réplique aux égyptiens qui avaient « rougit » le stade international du Caire avec les couleurs de Al Alhy. Mais la « vengeance » n’a pas eu lieu puisque en lieu et place de la marée verte annoncée, on a plutôt eu droit au…jaune, les couleurs d’une société de téléphonie mobile partenaire de la champion’s league africaine.
People
Un impressionnant parterre d’invités ont tenu à honorer de leur présence la finale la prestigieuse compétitions de clubs africain jouée à Garoua. A la tribune d’honneur, on a pu voir le premier ministre camerounais qui présidait la cérémonie entouré de plusieurs ministres tels que Adoum Garoua (Minjeune), Louis Bapès Bapès (Minenseignement secondaire), Thierry Augustin Edjoa (ministère des sports), etc. a côté du Pm, trônait en bonne place, Issa Hayatou, le président de la Confédération africaine de football. Mille pour toutes ces personnalités camerounaises qui n’ont pas vu l’exploit de cotonsport s’achever en beauté.
Invincibilité
Durant toute la phase de poule de Champion’s league 2008, Cotonsport est resté invincible dans son antre de Roumdé Adjia. Cependant, sa cage qui était vierge jusque là a été percée par deux fois par les égyptiens d’Al Ahly. Cependant, on retiendra que Cotonsport fait plaisir à son public de Garoua avec des scores flatteurs : 1-0 contre Tout puissant Mazembe (Rdc), 1-0 contre Al Hilal (Soudan), 3-0 contre Enyimba (Nigeria), 4-0 contre Power Dynamos avant de concéder un nul infructueux (2-2) contre Al Alhy à la finale retour.
Griots
A côté du football qui a fait vibrer toute la ville de Garoua, les activités culturelles ont jalonné cette finale. A l’instar de ces griots dans les gradins qui ont chanté et grincé des guitares traditionnelles pendant tout le match, donnant une touche culturelle particulière à cette finale qui a tenu en haleine tout le public des quatre coins du Cameroun.
Le public mécontent
Passées les 15 minutes de la première, le public est resté muet jusqu’au but d’Abdoul Karim de Cotonsport inscrit à la dernière seconde du temps universel. Le public qui a retrouvé des sensations en seconde mi-temps s’est levé comme un seul un homme à la 59’ pour dénoncer cette simulation d’un joueur égyptien qui s’était écroulé sur l’aire de jeu.
L’ombre d’Ahmadou Ngomna
En première mi-temps, Cotonsport a perdu la bataille du milieu du terrain. Et pour cause, l’emblématique capitaine Ahmadou Ngomna, véritable métronome du milieu du terrain écopait d’une suspension. Conséquence, presque tous les joueurs voulaient combler ce trou mais sans succès puisque les attaquants ont été sevrés de véritables passes caviars dont Ahmadou Ngomna semblait détenir seul le secret dans la maison des cotonsculteurs.
Médailles
Sur le podium, à la fin du match, le Pm entourés de Issa Hayatou, président de la Caf et de Thierry Augustin Edjoa, le ministre des sports et de l’éducation physique (Minsep) du Cameroun. Visiblement généreux dans l’âme, le Pm à qui Issa donnait des médailles pour accrocher des joueurs faisaient, de temps en temps, la passe au Minsep. Mais curieusement, la majorité des joueurs de Cotonsport préféraient plutôt se faire accrocher au cou une médailles des mains de Issa Hayatou ou du Pm. Conséquence, Augustin Edjoa était obligé de rester, de longues secondes, avec des médailles dans les mains, attendant en vain un preneur. Les joueurs égyptiens quant à eux n’ont pas boudé le Minsep, en se faisant accrocher fièrement les médailles autour du cou.
16 janvier 1980
C’est la date à laquelle s’est jouée la finale des clubs champions d’Afrique à Garoua. Canon de Yaoundé recevait en match aller As Belima du Congo Zaïre. Cette finale aller s’était soldée par un score nul de 2-2. Exactement comme la finale Cotonsport-Al Ahly de ce dimanche. L’anecdote raconte que le président de la République de l’époque, Ahmadou Ahidjo, fervent supporter de Canon, très ulcéré serait immédiatement reparti dans la capitale à Yaoundé que de passer la nuit à Garoua, sa ville natale. A croire que le stade de Garoua affectionne les finales soldées par des scores de 2 buts partout. Seul différence, Canon en 1980, avait renversé la vapeur à Kinshasa lors de la finale retour en ridiculisant le club congolais 3-0. Cotonsport, quant a permis de montrer aux clubs camerounais que l’espoir est permis.
Rassemblés par Eric Roland Kongou