Astres de Douala et Mont Cameroon de Buéa les deux représentants camerounais ont été sortis de la compétition, alors qu’ils avaient légèrement les faveurs des pronostics. Une débâcle qui douche l’euphorie qu’avait suscité jusqu’ici le brillant parcours des deux équipes.
Zéro, c’est le chiffre de la semaine. Il n’y aura aucun club camerounais présent lors de la phase de poule (quarts de finales) de la coupe de la Caf qui débute dans deux semaines. Cotonsports de Garoua, présent au même stade de la compétition en Ligue des champions africaine reste donc le seul représentant camerounais dans les compétitions continentales. Après une légère embellie, les clubs africains seraient-ils finalement rentrés dans le rang ? Comment expliquer ces revers de Astres de Douala et de Mont Cameroon de Buéa alors que les quarts de finales leur tendaient les bras ?
A y regarder de plus près, les représentants camerounais en coupe de la CAF ont manqué d’expérience et de maturité dans la compétition, pour bien gérer le léger avantage acquis lors de la phase aller. Face à la Jeunesse sportive de Kabylie et à l’Interclube de Luanda deux mastodontes rompus aux joutes continentales, cette inexpérience ne pardonne pas. Auteur du match nul (1-1) à l’aller, Astres n’a pas su gérer l’avantage que lui conférait le but marqué à l’extérieur. Les « Brésiliens de Bepanda » ont pourtant bien maîtrisé leur sujet en première mi-temps, avant de reculer sans explication. La peur de se qualifier ? Même scénario pour Mont Cameroon. Battus (2-1) à Luanda à l’aller, les « Montagnards » ont pourtant refait leur retard en première période avant de laisser le jeu aux redoutables techniciens angolais. Cette mauvaise gestion des matchs s’est aussi caractérisée par la nervosité des joueurs camerounais, qui ont cédé aux provocations des joueurs adverses. Conséquence, Astres et Mont Cameroon ont chacun fini la partie à dix.
Où était le public ?
Par ailleurs, nos représentants ont semblé manqué d’envie, et le public du stade Omnisports de Yaoundé, transformé pour l’occasion en cimetière des clubs camerounais, n’a pas été présent pour pousser les joueurs camerounais à se transcender. Pour chacun des deux matchs de ce week-end, il y avait à peine cinq mille spectateurs dans une enceinte pouvant en contenir au moins dix fois plus. De même, aucun officiel de poids pour présider les rencontre. Sous d’autres cieux, la présence du douzième homme est importante. Nul doute que s’il avait été présent, ce douzième homme aurait fait réfléchir à deux fois le central ivoirien Doue Moumandiez avant de sortir le carton rouge au joueur de Astres Nyamsi Saint Christ, sur une faute très peu évidente. Il aurait aussi certainement vu comme tout le monde (sauf les Algériens) qu’il y avait bien faute sur Owona Lucien dans la surface de réparation, et donc penalty. Le sort de Astres de Douala en aurait été peut-être changé. En Algérie pareilles erreurs de jugement ont peu de chance d’être commise par les arbitres, devant la pression voire l’hostilité du public local. Mais tout cela n’est à présent que pure spéculation. Avec des « si », Astres et Mont Cameroon en seraient aujourd’hui à compter sur la manne financière de plus de soixante millions de F CFA au moins que cette qualification leur aurait permis d’avoir. De quoi faire réfléchir quand on voit les budgets, et l’organisation que présentent normalement les clubs à ce niveau de la compétition. Des regrets, les Camerounais en auront beaucoup, surtout au regard du beau parcours de ces deux représentants jusqu’ici. Il n’y a cependant pas de quoi avoir honte d’être tombé face à de tels adversaires. Mais il y a de quoi enrager quand on sait que l’on a joué au moins au même niveau qu’eux.
Steve LIBAM