Le Cameroun débarque en France avec la double étiquette de vainqueur de la Coupe d’Afrique des Nations et de champion olympique. Cependant, la terne prestation réalisée lors de l’été asiatique, où les Lions Indomptables ont été domptés dès le premier tour, a sévèrement écorné ce palmarès mérité. Les observateurs attendaient pourtant énormément des partenaires de Patrick Mboma à l’occasion de la Coupe du Monde de la FIFA Corée/Japon 2002™…
Ce qui donne à penser que le sélectionneur Winfried Schaefer ne laissera certainement pas passer la chance offerte par la Coupe des Confédérations de la FIFA France 2003 de redorer le blason.
Equipe parmi les plus constantes et douées de l’Afrique sur la scène mondiale, le Cameroun n’a pas été gâté lors du tirage au sort. Versé dans le Groupe B, il devra en découdre avec le Brésil « pentacampeao », la Turquie demi-finaliste du dernier grand rendez-vous mondial et les surprenants Américains. Avant que les Lions Indomptables n’accrochent à leur tableau de chasse la Coupe des Confédérations de la FIFA, devenant le premier pays africain sacré, il faudra qu’ils sortent indemnes d’un safari bien périlleux…
L’été de la déception
Sûr du savoir-faire tactique de son chef d’orchestre allemand Winnie Schaefer et doté d’une pléiade de stars évoluant dans les plus grands clubs d’Europe, le Cameroun a débarqué sur le sol asiatique en pleine confiance. Tout le petit monde du football s’accordait alors à voir cette talentueuse formation devenir la première sélection africaine à décrocher la timbale mondiale.
Au lieu de rugir, les Lions Indomptables ont vu le rideau se fermer dès la fin du premier tour, résultat fatal d’une série de performances médiocres. Le sort a été scellé au terme de la défaite 0-2 face aux Allemands, futurs finalistes, dans un « match d’hommes » qui a vu l’arbitre mettre la main à la poche pas moins de 16 fois… Auparavant, les Camerounais avaient obtenu un nul face aux vaillants Irlandais et s’étaient imposés à l’Arabie saoudite sur un modeste 1-0. Malgré ces quatre points grappillés en trois journées, les protégés de Schaeffer n’ont jamais vraiment trouvé la bonne carburation. Quant à ce football chatoyant et insouciant dont ils s’étaient faits les dépositaires depuis leur remarquable galop d’essai lors d’Espagne 1982, on l’attend encore…
La relève est prometteuse
Malgré le flop estival, la pleine confiance a été conservée au peroxydé sélectionneur Schaefer, qui a entamé la reconstruction de l’équipe en pariant sur la formation. Quelques jours avant le récent match amical contre la Côte d’Ivoire, l’expérimenté patron des Lions Indomptables a indiqué : « Nous avons plein de jeunes très talentueux…C’est bien pour le Cameroun, mais c’est aussi très bien pour moi… Je vais monter une nouvelle équipe composée d’anciens et de nouveaux. »
La nouvelle formule mise en place par Winnie n’est manifestement pas encore bien rôdée puisque cet assortiment générationnel a été étrillé 3-0 par les Ivoiriens, signant un retour à la compétition peu emballant. Cependant, si Schaefer parvient à trouver les bonnes doses de son cocktail expérience – fougue, on peut s’attendre à une bonne prestation camerounaise sur le sol français.
Le lionceau le plus prometteur est sans aucun doute Mouhammadou Idrissou, sociétaire du club allemand de Hanovre. Ce prolifique buteur avait déjà été présenté par Schaefer comme l’une des futures stars de son groupe. Mais il ne faut pas oublier l’Auxerrois Jean-Joel Perrier Doumbé, le Toulousain Achille Emana et les locaux Marc Gouiffe Goufan et Jean-Paul Boya, qui pourraient bien contribuer au retour au premier plan de la scène internationale des Lions Indomptables.
Marc-Vivien Foé, milieu de terrain chevronné, est convaincu du bien-fondé des choix de Schaefer pour l’avenir du Cameroun : « Le moment est venu d’intégrer de nouveaux joueurs, cela fait trop longtemps que le groupe est le même. »
Emmené par des locomotives comme Rigobert Song, Lauren, Samuel Eto’o ou Geremi, le train camerounais est certainement sur les bons rails et va bientôt atteindre la gare de l’équilibre, où son conducteur averti compte l’amener. L’équilibre, une synergie télépathique entre le meilleur de l’Europe et la quintessence de l’Afrique, l’assurance tactique et la facilité technique.