Nous avons accueilli cette nouvelle avec beaucoup de stupéfaction et de tristesse. C’était très douloureux de vivre ces instants tragiques en direct, puisque notre joueur s’est écroulé devant tout le monde, et à ce moment là personne ne pouvait imaginer
Mohamed Iya: « nous avons pris un gros coup sur la tête »
Le président de la Fécafoot rêve d’une victoire sur la France à dédier à Foé.
Comment la nouvelle de la mort du joueur Foé a-t-elle été accueillie dans la délégation que vous conduisez ?
Nous avons accueilli cette nouvelle avec beaucoup de stupéfaction et de tristesse. C’était très douloureux de vivre ces instants tragiques en direct, puisque notre joueur s’est écroulé devant tout le monde, et à ce moment là personne ne pouvait imaginer qu’il mourait. Ce que je peux dire, c’est que nous l’avons vu bien vivant juste avant la reprise de la seconde manche. Il galvanisait ses coéquipiers en leur disant : «les gars allons-y, la qualification est à 45 minutes», il faut se défoncer. Avec le recul, je me rends même compte qu’il a dit quelque chose de prémonitoire, quand il a laissé entendre que si quelqu’un est fatigué, qu’il demande à être remplacé. C’est vraiment triste ce qui est arrivé.
Les joueurs de l’équipe du Cameroun et l’ensemble de la délégation de la fédération, nous demeurons encore sous le choc. Mais, qu’est-ce que vous voulez ? C’est Dieu qui donne la vie, c’est lui qui décide la mort. Il faut l’accepter ainsi, c’est notre destin. Il était dit quelque part que Marc Vivien Foé achèverait son séjour terrestre au stade de Gerland le 26 juin 2003.
Et vous avez accepté que les Lions indomptables continuent la compétition…
Je pense que le plus grand hommage qu’on puisse rendre à notre valeureux compatriote disparu sur le champ d’honneur, c’est de nous battre pour remporter cette coupe et lui dédier la victoire.
Dans quel état d’esprit l’équipe du Cameroun va-t-elle aborder cette finale contre la France ?
Je ne peux pas vous cacher que les joueurs et l’encadrement technique sont encore sous le choc. Nous nous demandons encore ce qui nous arrive. Quelque chose d’étrange nous est tombé sur la tête. Ce matin encore (Ndlr : hier 27 juin), on était démobilisé par cette triste nouvelle. Le moral a pris un sérieux coup, mais je suis sûr que d’ici 48 heures, les gars vont se ressaisir pour donner le meilleur d’eux-mêmes et bien terminer ce qu’ils ont si bien commencé dans cette coupe des confédérations qui a révélé une nouvelle équipe du Cameroun, brillante, solidaire et conquérante.
Propos recueillis par Emmanuel Gustave Samnick, à Paris