Pour sa première sortie devant ses très nombreux et bouillants supporters, le Cameroun a réalisé l’exploit de battre les champions du Monde brésiliens. Le but de la délivrance pour les Lions Indomptables, inscrit en fin de match par Eto’o, est tout simplement somptueux. A voir aussi, le film du match, cliquez ici.
Dans les coulisses du Stade de France
– Rarement depuis la Coupe du Monde 1998 le Stade de France n’avait été si coloré. Entre les nombreux supporters brésiliens vêtus du maillot jaune de la Seleçao et arborant fièrement leur drapeau bleu, jaune et vert et leurs homologues camerounais, venus en masse à Saint-Denis pour porter haut les couleurs vert, jaune et rouge des Lions Indomptables, on se serait cru en plein cœur d’un kaléïdoscope. A l’applaudimètre, mais également au bruit et à l’ambiance émis, les Camerounais ont largement remporté l’avant-match.
– La sélection nationale du Brésil a été élue récemment meilleure équipe sportive de l’année 2002 par l’association de la Presse Internationale. Peu après les hymnes nationaux et juste avant le coup d’envoi, le vice-président de cette association à donc remis la récompense au capitaine de la Seleçao Emerson.
– Comme la veille lors du match d’ouverture entre la Nouvelle-Zélande et le Japon (0-3) et à l’instar de ce qu’il se passera durant tout le tournoi durant les matchs au Stade de France, les deux écrans géants du stade dyonisien (l’un tout en haut de la tribune Nord, l’autre de la tribune Nord) ont retransmis la rencontre en intégralité. En plus de voir se dérouler le match sous leurs yeux, les spectateurs du SDF ont même le droit aux ralentis des buts et des actions les plus dangereuses. Pour ceux qui viendraient au stade sans leur montre, le temps de jeu (en incrustation) accompagne même ces images.
– La dernière confrontation officielle entre les deux équipes remontait aux Jeux Olympiques de Sydney, durant l’été 2000. En quarts de finale du tournoi de football, le Cameroun avait éliminé (2-1 ap.p) le Brésil de Ronaldinho (auteur de l’unique but brésilien de la partie) grâce à un tir terrible en forme de But en Or du milieu défensif des Lions Indomptables Modeste M’Bami (lui aussi présent sur la pelouse jeudi soir). Un bon souvenir pour le Cameroun qui avait ensuite remporté la médaille d’or en battant l’Argentine en finale.
Les faits du match
18eme minute
Ricardinho, d’un ballon à ras de terre à destination du point de penalty, tente de trouver ses attaquants, bien pris par le marquage camerounais. Tchato est le premier sur le ballon, mais l’ancien Montpelliérain tergiverse beaucoup trop et offre le ballon à Kleberson. Le Brésilien contrôle et, d’une frappe tendue en pivot, oblige Kameni à son premier arrêt de la partie.
31eme minute
Ballon mal négocié par Belletti sur le flanc gauche de sa propre moitié de terrain. Idrissou profite de l’aubaine pour récupérer le cuir et s’échapper le long de la ligne de touche. Au bout de l’accélération de l’attaquant d’Hanovre, son centre travaillé dépasse les défenseurs brésiliens et atterrit sur la tête de Foé. Le coup de tête du joueur de Manchester City est frappé en direction de Dida qui se saisit du ballon sans trop de problème.
45eme minute (+1)
Ronaldinho, excentré sur le côté gauche, reçoit le ballon aux abords du rond central. Le meneur de jeu de la Seleçao repique vers l’axe et effectue une accélération balle au pied dont il a le secret. Tous les Camerounais laissent filer le TGV du PSG qui se présente seul dans la surface face à Kameni. Malheureusement pour les Brésiliens, « Ronnie » ouvre trop son pied droit et la balle flirte avec le poteau gauche.
82eme minute (1-0)
Très longue ouverture de Mettomo depuis ses propres trente mètres à destination de Eto’o, lancé à pleine vitesse en direction de la cage de Dida. L’avant-centre de Majorque aperçoit justement le gardien brésilien légèrement avancé. Eto’o attend donc le premier rebond du ballon et, d’une terrible demi-volée aux dix-huit mètres, propulse le ballon sous la barre de Dida.
90eme minute
Le Brésil pousse dans les derniers instants pour égaliser. Belletti s’empare du ballon aux abors de la surface camerounaise. Le latéral gauche brésilien repique dans l’axe et déclenche une frappe flottante soudaine qui rase la lucarne gauche de Kameni.
Jeu et joueurs
Le jeu
En début de match essentiellement, les Brésiliens ont cherché à prendre la mesure du jeu et à faire reculer les Camerounais, qui avaient de toute façon opté pour une stratégie défensive tout d’abord. Par la suite, les Lions Indomptables, bien plus costauds que leurs adversaires, ont à leur tour commencé à plus s’engager dans les duels et à les remporter. Leur pressing haut notamment a beaucoup gêner la Seleçao, dont la seule technique n’a pas permis de reprendre le dessus.
Les Brésiliens
En l’absence de stars comme Ronaldo (devant) ou Rivaldo (à la construction), le jeu brésilien repose principalement sur la faculté des Brésiliens à trouver RONALDINHO ou à offrir des solutions à ADRIANO. Malheureusement pour le Brésil, aucun des deux hommes (RONALDINHO a subi le marquage individuel de Tchato durant toute la partie) n’est réellement parvenu à poser sa patte sur le jeu. Le rôle d’organisateur est donc le plus souvent revenu à RICARDINHO ou KLEBERSON, dont ce n’est pas vraiment la spécialité. Derrière, BELLETTI (qui avait la lourde tâche de remplacer Roberto Carlos) et LUCIO ont brillé. DIDA, lui, ne pouvait rien sur l’éclair de génie d’Eto’o.
Les Camerounais
Dès qu’ils se sont mis à jouer et à entrer de plain pied dans les nombreux duels en milieu de terrain, les Lions Indomptables ont considérablement bougé leurs adversaires. A la récupération du ballon, MBAMI et DJEMBA DJEMBA ont abattu un gros travail, tout comme TCHATO, en défense dans le rôle de chien de garde de Ronaldinho. Un travail collectif, auquel FOE a apporté un fier coup de main, qui a permis à GEREMI et IDRISSOU d’essayer de servir ETO’O dans l’espace. Ce qui a été le cas (service de METTOMO) en fin de match et le vif attaquant camerounais n’a d’ailleurs pas passé l’occasion. Sur le flanc gauche, PERRIER-DOUMBE, pour sa deuxième sélection et malgré une plaie ouverte au cuir chevelu, n’a jamais été pris de court.
Aurélien CANOT