Le Cameroun « a confirmé qu’il jouerait la finale de la Coupe des Confédérations », a précisé vendredi à l’Etrat (Loire) le président de la Fédération internationale de football (FIFA), Joseph Blatter, après avoir rendu visite dans la matinée à la famille de Marc-Vivien Foé.
Le joueur camerounais est décédé jeudi soir après avoir été victime d’un malaise durant la demi-finale de l’épreuve, Cameroun-Colombie (1-0).
L’autopsie effectuée vendredi matin à Lyon sur le corps du joueur camerounais Marc Vivien Foé, 28 ans, n’a révélé « aucun élément déterminant sur l’origine de la mort », a déclaré le procureur de la République Xavier Richaud.
« C’est cardiaque sûrement, mais on a fait faire des examens complémentaires d’anatomie-pathologie et toxicologiques pour confirmer. Mais on ne peut pas tirer de conclusions », a ajouté le procureur.
« J’ai eu la confirmation du Cameroun qu’il allait disputer la finale. Je ne pense pas que la France ira à l’encontre de cette décision. La prochaine édition de la Coupe des Confédérations devrait s’appeler Coupe Marc-Vivien Foé. Cette proposition devra cependant être entérinée samedi par le comité exécutif de la FIFA à Paris », a précisé M. Blatter.
Le Suisse, accompagné de Walter Gagg, directeur du tournoi, et par le président de la Fédération du Cameroun, Mohamed Iya, arrivé de Paris, s’était rendu au chevet de la famille du joueur à Dardilly, village résidentiel au nord de Lyon, avant de rejoindre les joueurs du Cameroun dans leur retraite de l’Etrat, dans la banlieue de Saint-Etienne.
Les footballeurs camerounais, toujours sous le choc, ne semblaient pas dans un premier temps, selon des sources proches de l’équipe, souhaiter disputer la finale. Mais ils se sont rangés aux arguments de M. Blatter, de M. Iya ou encore de l’ancien attaquant-vedette des « Lions indomptables », Roger Milla.
Les champions d’Afrique ont ensuite pris la direction de Dardilly pour se rendre au domicile de Marc-Vivien Foé et se recueillir durant de brefs instants avec la famille de leur coéquipier.
Dans le jardin, plusieurs portraits de « Marco » étaient installés, selon une coutume africaine, près de la piscine ou sous plusieurs arbres, des endroits où il aimait s’attarder.
L’entourage du joueur lisait encore les journaux et semblait toujours incrédule face au drame qui les frappait, inquiet aussi vis-à-vis de l’avenir car Marc-Vivien Foé, de par sa réussite, faisait figure de véritable chef de famille.
Par la suite, la sélection camerounaise a rallié la gare de la Part-Dieu afin de prendre le TGV pour Paris en tout début d’après-midi. Elle s’installera au centre de Linas-Marcoussis (Essonne), lieu de retraite habituel de l’équipe de France de rugby.
La France et le Cameroun ont brillamment acquis sur le terrain le droit de disputer la finale, qu’ils joueront pour Marc-Vivien Foé.
Les Lions indomptables, frappés en plein coeur par le décès de l’un des leurs, ont en effet décidé de poursuivre une compétition où ils enchaînent les performances. Déjà tombeurs du Brésil et de la Turquie (1-0) au premier tour, les Camerounais ont récidivé jeudi soir devant la Colombie (1-0), au stade de Gerland.
C’est à lui que tous les joueurs de l’équipe de France ont pensé en ouvrant la marque au Stade de France face à la Turquie. Regroupés autour du buteur, Henry, les Bleus ont levé le doigt au ciel, comme un signe à l’intention du Lion disparu. Le sélectionneur Jacques Santini, lui même ancien entraîneur de Foé à l’OL, n’a pu retenir quelques larmes depuis son banc.
« Ce qui s’est passé du retour de l’échauffement à l’appel des arbitres, il n’y a pas de mot pour le décrire, a témoigné Santini après le match. Tout le vestiaire était ailleurs, loin d’une demi-finale. D’autant que ce qui s’est passé touche quelqu’un non seulement que l’on connaissait mais que l’on appréciait. »
L’équipe de France, bousculée jusqu’au bout par des Turcs méritants, a toutefois disputé sa demi-finale avec application, remportant une victoire probante (3-2) face au 3e du Mondial-2002. Malgré quelques nouvelles carences physiques sur la fin et un brin de réussite (penalty manqué par Okan Yilmaz à la 88e), elle a passé son test avec succès, notamment grâce à un trio de Gunners (Henry, Pires, Wiltord) en grande forme.
Les Bleus, qui ont rassemblé leur meilleure audience télévisée de l’année (9.117.720 téléspectateurs), ont ainsi effacé en partie leur revers du 12 février dernier contre la République tchèque (0-2), qui restait leur seul match référence depuis le Mondial-2002.
Contre les double champions d’Afrique (2000, 2002), la France, qui a remporté ses quatre matches de la compétition (Colombie, Japon, Nouvelle-Zélande et Turquie) va donc pouvoir défendre son titre acquis au Japon et en Corée du Sud en 2001.