Les joueurs colombiens étaient d’autant plus affectés vendredi par la mort du Camerounais Marc-Vivien Foé, décédé lors de leur demi-finale perdue (1-0) en Coupe des Confédérations de football, que sept d’entre eux ont déjà vécu un drame similaire en Colombie, lorsque deux de leurs coéquipiers avaient été foudroyés sur le terrain.
Herman Gaviria et Giovanny Cordoba (décédé trois jours plus tard) avaient été mortellement touchés par la foudre lors d’un entraînement du Deportivo Cali (1re div. colombienne) au cours duquel un violent orage avait éclaté, en octobre 2002.
Giovanni Hernandez, Jairo Patino, Gerardo Vallejo, Elkin Murillo, Andres Mosquera, Jose Mera et Oscar Diaz avaient été témoins de ce drame à Cali. Trois d’entre eux (Hernandez, Patino et Murillo) étaient également présents sur la pelouse du stade de Gerland à Lyon, quand Foé s’est écroulé, jeudi soir, dans le rond central à la 72e minute de jeu.
« Je suis très triste. C’est ma troisième expérience tragique et c’est très difficile à admettre. J’ai tout de suite pensé à mes camarades du Deportivo Cali et ma première réaction a été de prier Dieu pour lui », a affirmé à l’AFP le milieu de terrain Giovanni Hernandez, meilleur buteur colombien de cette Coupe des Confédérations (2 buts).
Gagner par amour-propre
« Evidemment c’est difficile à comprendre. (…) La seule consolation que l’on puisse avoir c’est que tous trois sont morts en faisant ce qu’ils aimaient. Je pense à la famille et aux enfants de Foé », a-t-il ajouté.
Avec émotion, Hernandez a également évoqué l’après-match, lorsque les joueurs colombiens ont rejoint les Camerounais « afin de partager leur peine ». « C’est une tristesse immense », a-t-il résumé.
Quant à la petite finale contre la Turquie, samedi à Saint-Etienne, le joueur colombien n’a pas souhaité en parler: « Je pense plus au Cameroun. Je ne sais pas comment ils vont pouvoir jouer la finale (dimanche contre la France). C’est difficile. Nous avons vécu cette épreuve. Nous devions jouer après le drame le traditionnel derby contre l’America de Cali et nous avions hésité pendant cinq ou six jours avant de nous décider. Eux n’ont pas de temps pour choisir ».
Les joueurs du Deportivo Cali avaient finalement accepté de disputer cette rencontre, remportée 2-1 « par amour-propre, bien que physiquement et psychiquement nous étions mal », se rappelle Hernandez, qui aimerait voir le Cameroun remporte la Coupe dimanche.
« Si la France gagnait, ça n’aurait pas la même saveur. Ils (les Camerounais) peuvent la gagner par amour-propre », a-t-il estimé.