Les Lions nous ont offert deux mi-temps très différentes: la première de niveau mondial et la seconde où ils ont éprouvé les pires difficultés à faire le jeu. La seconde mi-temps a ainsi donné l’occasion à Idriss Kameni de briller sur deux arrêts réflexes et de rassurer ainsi tous ceux qui doutaient de ses capacités. Il a dominé le match de bout en bout et a eu la baraka de grands gardiens, quand il était battu. Du grand art.
La défense camerounaise a eu deux copies, notamment ses arrières latéraux.
Perrier Doumbé a bien commencé le match avant de rentrer dans le rang. Sa passe en retrait mal assurée et qui a débouché sur la meilleure occasion turque, a dû le perturber. On l’a senti hésitant quelques minutes avant de se reprendre à la fin du match.
Son alter-égo Bill Tchato a rendu une copie propre, bien qu’inégale. Sa première mi-temps a été royale, on l’a vu prendre son côté gauche, comme on aurait aimé le voir contre le Brésil. Il a toutefois subi le contrecoup physique de la débauche du premier match. Remplacé par Mezague à un quart d’heure de la fin du match, dont la fougue lui a valu un carton jaune d’entrée. Il a beaucoup bougé. On demande à revoir.
L’axe central a assuré et rassuré. L’équipe a trouvé son chef de défense en Mettomo qui a assuré en couverture. Sobre et efficace, il a sauvé 3 fois l’équipe sur sa ligne.
Song a été égal à lui-même, combatif et aboyeur. Il joue désormais en anticipation et compte de ce fait moins de fautes. Copie propre du capitaine.
Le Cameroun a trouvé ses milieux récupérateurs en Djemba et Mbami, qui ont récupéré énormément de ballons. Djemba a toutefois eu du déchet dans son jeu, une fois la balle en sa possession. Sans doute la succession des efforts deux jours après le Brésil. Remplacé par Atouba à la 70e minute, qui n’est pas bien rentré dans le match et qui a terminé en position d’arrière gauche. Modeste Mbami a été en tout point parfait. Récupérant un maximum de ballons, il a toujours tenu à relancer proprement. Plusieurs transversales d’orientation du jeu, un vrai « regista » à l’italienne.
Foé, dans son rôle de libéro devant le milieu de terrain a gêné la première relance turque en première mi-temps et s’est mis en évidence plusieurs fois par sa présence dans la surface de réparation. Il s’est éteint progressivement au fil du match et aurait pu être remplacé au moment de l’entrée en jeu de Mezague.
On se demande pourquoi Schäfer insiste à utiliser Idrissou, comme milieu gauche. Sa puissance serait plus utile dans l’axe en soutien de Eto’o. Ses meilleures actions se sont passées quand il est revenu dans l’axe. Remplacé par Job, qui a été très acclamé à son entrée en jeu. Il s’est surtout signalé en provoquant le penalty qui a amené le but.
Quant à Geremi sur le côté droit, on se demande s’il n’est pas sur le terrain pour les balles arrêtées. Il n’a jamais débordé son adversaire, ni délivré un vrai centre. Dans ce système, il vaudrait mieux un joueur qui percute. Toutefois, c’est de lui qu’est venue la délivrance, son calme et sa maîtrise des grands moments, ayant fait la différence.
Quel rôle ingrat que celui d’attaquant unique dans lequel a évolué Eto’o. Il s’est signalé par sa qualité de prise de balle et sa volonté d’aller de l’avant. Il s’est senti plus à l’aise avec l’entrée de Job, qui lui permet de tourner autour de lui. Une tentative de lob, qui aurait mérité un meilleur sort.
Hervé Kouamouo