Alain Robinson Wabo, l’entraîneur national des juniors rentre bredouille de la 17ème édition de la Coupe du monde. Principale raison évoquée pour justifier la débâcle : une préparation bâclée.
Les Lionceaux ont vécu un véritable calvaire en Egypte. Triste aventure pour l’équipe nationale junior qui s’était rendue dans la ville de Suez avec la ferme détermination de remporter la 17ème édition de la coupe du monde de la catégorie. Mais, au final, le séjour des Camerounais aux pieds des pyramides a été cauchemardesque après trois matches disputés. Une victoire, 2 buts à 0 devant la Corée du Sud. Deux défaites cinglantes. La première, 1-4, contre les Etats-Unis d’Amérique. La seconde désillusion, 0-3, face à l’Allemagne.
Au lendemain de ces raclées mémorables, sur les ondes de Radio France internationale, l’entraîneur Alain Robinson Wabo a décrié les mauvaises conditions de travail de son groupe. Toutes les propositions faites par le coach ont été, selon ses dires, classées dans les tiroirs du ministère des Sports et de l’éducation physique. Et pourtant, le Minsep Michel Zoah a laissé entendre, avant le démarrage du tournoi, que «les pouvoirs publics, comme d’habitude, n’ont pas lésiné sur les moyens pour une participation taillée à la mesure de l’évènement».
En réalité, les juniors n’ont pas eu une préparation adéquate. Un stage prévu en Allemagne a avorté, en juin. Alors qu’il devait permettre à l’encadrement technique d’avoir une idée assez précise sur les forces et les faiblesses de chaque joueur. En lieu et place d’une tournée Outre-Rhin, le regroupement a eu lieu à Yaoundé. Où les U 20 ans camerounais ont livré quelques matches amicaux, contre de petits clubs de première et seconde division: Les Astres de Douala, Renaissance Fc de Ngoumou, Panthère du Ndé et Arsenal de Yaoundé… Un stage a été organisé en Egypte à la va-vite, deux semaines avant le début de la compétition, question de colmater les brèches et s’acclimater.
Le Cameroun paye ainsi le prix de l’improvisation et surtout d’une préparation au rabais. Incapables d’aligner trois passes, battus dans tous les duels, lourds et pathétiques, des Lionceaux en déliquescence et démontrant des limites physiques, techniques et tactiques, ont encaissé 7 buts en deux matches. La note est très salée. La sélection nationale a démontré qu’elle n’était pas prête. Des attaquants maladroits, un milieu de terrain plutôt mal inspiré, nul dans la récupération, une défense affaiblie et poreuse, un gardien de but naïf dans ses interventions et imprécis dans ses relances. Bilan largement négatif avec un jeu des plus décousus. La déroute est totale.
Il ne s’agissait pas pour les Lionceaux de faire bonne impression. Les enjeux étaient multiples. Représenter dignement le Cameroun. Ensuite, faire mieux que par le passé, c’est-à-dire traverser le cap des quarts de finale atteint en 1995 au Qatar. Enfin, le capitaine François Beyokol et ses coéquipiers jouaient une équation personnelle. Au moment où les Lions indomptables seniors retrouvent le bon cap pour une qualification à la phase finale de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, une bonne prestation en Egypte aurait pu être une belle vitrine d’exposition pour les juniors.
Au ministère des Sports et de l’éducation physique, le débat est déjà lancé, sur le maintien ou non de l’entraîneur national. Après la place de vice champion d’Afrique obtenue en janvier 2009 au Rwanda, lors de la Coupe d’Afrique des nations, les Lionceaux se sont qualifiés pour la coupe du monde égyptienne. Dans l’euphorie de la qualification, Alain Robinson Wabo a annoncé qu’il irait « le plus loin possible. Cette équipe que j’emmène en coupe du monde aligne du jeu, la finesse et la technique. Pour moi, cette équipe est bonne».
Cruelle désillusion au bout du compte. Les Lionceaux n’ont pas confirmé tout le bien que l’on pensait d’eux. La déception est d’autant plus grande que, des cinq représentants africains, le Cameroun est le seul pays passé à la trappe. L’Egypte, le Ghana, le Nigeria et l’Afrique du Sud ont évité le piège d’une élimination prématurée au premier tour.
Jean Robert Frédéric Fouda, à Yaoundé