Après une bonne entame lors du match contre la Corée, les camerounais ont sombré en encaissant 7 buts en 2 matches. Nous sortons par la petite porte pour trois raisons essentielles : L’intelligence de lecture des techniciens adverses qui, après avoir visionné notre premier match, ont exploité nos points faibles, l’incapacité du staff technique camerounais de trouver une parade au jeu proposé par nos adversaires, la faillite collective d’une équipe sans fond de jeu véritable.
Lors de ces dernières rencontres on aura vu une équipe sans animation collective, avec une absence de lien entre la défense et l’attaque.
Et pourtant, les Teikeu, Yaya et autre Akono ont du potentiel, mais le manque de coordination dans leur jeu défensif a été fatal.
Au milieu de terrain, on disposait pourtant de talent (Ekeng-Bapidi-Boumal-Tiko). Cependant, leur jeu a manqué de génie créatif collectif et presqu’aucun bon ballon n’est parvenu aux attaquants. Et ces attaquants ont par ailleurs brillé par un jeu insipide, manquant de sang froid devant les buts. Ils ont gagné très peu de duels pour pouvoir s’imposer dans des matchs contre des adversaires aguerris tactiquement.
On comptait sur des talents purs tels que Zoua, Djousse, Owona. Tous sont passés à côté de la compétition et ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Contre les États-Unis, ils se sont offerts de véritables occasions, mais n’ont pas été capables de mettre la balle au fond à la différence des attaquants américains et allemands qui nous ont donné des leçons de réalisme.
A la décharge des entraîneurs camerounais, comme nous le soulignons depuis des années, les victoires se préparent. On ne bâtit pas un collectif sans match amicaux, sans véritable préparation. Jouer des matches d’évaluation contre des équipes du championnat de première, de deuxième division ou de centre de formation pour préparer la coupe du monde n’est pas le meilleur moyen de se jauger. Nos équipes, une fois qualifiées, doivent se préparer en se frottant à des adversaires dignes de ce nom. C’est en jouant des matches de préparation contre les meilleures équipes du monde que l’on jauge son niveau réel et qu’on fait les ajustements nécessaires.
Tactiquement, un coach gagne en se frottant aux meilleurs sélectionneurs des meilleurs équipes mondiales (d’où l’importance des sparring-partners). Ce n’est pas à la coupe du monde que l’on va apprendre.
Le Cameroun ne doit plus aller en compétition internationale pour faire de la figuration eu égard à son énorme potentiel.
Pour cette coupe du monde, on constate qu’il y a eu de l’impréparation totale. S’en prendre aux entraîneurs ne resolvra pas le problème. On les a entendu réclamer pendant des mois des matches amicaux et des moyens pour aller faire de la sans succès.
Que cette débâcle serve donc de leçon à tous et que l’on ne pense pas seulement aux lions Indomptables senior, puisque la sélection des jeunes c’est la relève, les LIONS de demain.
Après l’élimination sans gloire au premier tour des cadets à la dernière Coupe d’Afrique des Nations en Algérie et l’humiliation que viennent de subir les juniors en mondovision, il est temps que les pouvoirs publics mettent en place une véritable politique de relance du football jeune sur le plan local et un mécanisme de détection de nos fils de la diaspora. De nombreux jeunes camerounais nés en Europe sont capables de faire le bonheur de nos sélections de jeunes voire de nos Lions indomptables. Nous en profitons donc pour lancer un appel en faveur des joueurs comme Ngog, kana-Biyick junior, Matip, Situin et bien d’autres. Déjà, Ngog a été appelé en espoir par la France, Kana-Biyick aussi y évolue dans les catégories de jeunes.
Il existe une pépinière de jeunes qui se distinguent dans leurs clubs partout en Europe. On pense au jeune Emile Nsue qui évolue avec les U20 de l’Espagne et qui a donc été naturalisé par son pays d’accueil.
Le Cameroun a un énorme potentiel. Il faut mettre en place une véritable politique cohérente et nous pourrons être certains que dans les prochaines années, le drapeau vert- rouge- jaune re-flottera très haut dans les stades du monde entier.
La balle est dans le camp des pouvoirs publics. A bon entendeur…
François Ngoumou, Entraineur de football – Diplomé UEFA.Fédération Belge, Licence A Fédération Allemande de Football – Consultant Sportif international