En dehors des cinq footballeurs d’origine camerounaise qui font le bonheur du Nzalang Nacional de Guinée Equatoriale, quatre autres sont intégrés dans les sélections du Mena national du Niger et des Panthères du Gabon. Rencontre.
Le drapeau vert-rouge-jaune du Cameroun a flotté vendredi dernier au stade de l’Amitié de Libreville lors des matches de la deuxième journée de la poule C. L’on ignore les intentions des spectateurs qui ont déployé ce drapeau aux couleurs d’un des grands absents à cette fête sportive. Toutefois, ils étaient nombreux les footballeurs d’origine camerounaise à prendre part aux deux matches au programme. A cette occasion, Tonji Ngounou William (photo) est entré par la grande porte dans l’histoire du football nigérien, en inscrivant le tout premier but de ce pays en Coupe d’Afrique des nations. C’était devant les Aigles de Carthage de la Tunisie (1-2). Né à Douala il y a 28 ans de parents 100% camerounais, le milieu de terrain du Mena a passé une grande partie de sa vie à Niamey, la capitale nigérienne, avant de s’envoler il y a moins de quatre ans en Europe pour une carrière professionnelle. « Amoureux de foot, j’ai joué dès le bas âge dans plusieurs clubs au Niger. Quand j’ai reçu la proposition d’arborer les couleurs nationales de ce pays, j’ai pas hésité d’autant plus que j’étais devenu nigérien dans l’âme (rire) ».
Actuellement sociétaire d’un club de Ligue 2 suédoise, William va connaitre une sortie prématurée de la course au titre de champion d’Afrique. Et pour cause, leur première participation à une phase finale de CAN est déjà marquée par deux défaites en deux matches. Une note éliminatoire quelqu’un soit le score du troisième et dernier match de poule qui se joue ce mardi 31 janvier. « Il est vrai qu’on venait pour apprendre, mais eu égard de manière dont nous sommes battus, c’est décevant. Ce match contre la Tunisie, on ne méritait pas le perdre. Tout compte fait, nous avons gagné en expérience », se console William. Et comme à quelque chose malheur est bon, il fait savoir qu’il mettrait à profit les jours de liberté que lui offre cette élimination prématurée pour faire un tour dans son pays natal. « Le Cameroun est ma mère patrie, au sortir de ce tournoi je vais y faire un tour pour passer un moment avec mes proches que je n’ai pas vu depuis longtemps. »
Le sort a été un peu plus souriant pour Bitseki Moto, André Biyogho et Charly Moussono. Tous d’origine camerounaise, ils connaissent un parcours époustouflant avec les Panthères du Gabon. Deux matches deux victoires et une qualification en quart de finale. Une grande première pour la sélection locale depuis seize ans. De l’inédit pour Charly Moussono qui signe à cette occasion, sa toute première participation à une phase finale. Il y a moins de huit ans, il portait encore les couleurs de PMUC Sporting Club de Douala au Cameroun. Ses coéquipiers d’alors étaient les internationaux Somen A Tchoyi, Thierry Fidjeu, etc. Actuellement sociétaire de Missile FC, club affilié dans le Championnat d’élite au Gabon, Moussono a changé de nationalité sportive il y a trois ans. « Lorsque les Gabonais m’ont contacté, j’ai aussitôt répondu par l’affirmative parce que du côté Camerounais je n’ai pas eu la chance d’intégrer l’équipe des Lions Indomptables. Je ne regrette pas ce choix parce que tout se passe bien pour moi dans ce pays. »
Paul Nana, à Libreville