Après avoir qualifié l’équipe du Cameroun avec brio (4 victoires, 2 nuls), le coach national Volker Finke a décidé «d’innover» en prenant quelques risques : laisser sur le banc de touche ces joueurs qui ont été des artisans de la qualification des Lions à cette CAN 2015, pour aligner d’autres.
Le Cameroun cherche encore sa première victoire à Malabo. Et si c’était parce que ceux (enfin pas tous) qui sont alignés ne sont pas ceux-là qui devraient l’être…
Que faisaient Njié, Kweuke et Mandjeck sur le banc ?
Certains joueurs pourraient légitimement se poser des questions sur leur statut supposé au sein de cette équipe. Titulaires durant les matchs de qualification, ou en tout cas parmi les joueurs les plus utilisés, Clinton Njié, Georges Mandjeck et Leonard Kweuke n’ont pas disputé une seule des 180 minutes de la CAN 2015.
Clinton Njié, le dynamiteur disparu
Le premier, véritable révélation des matchs éliminatoires et rapidement devenu le chouchou des supporters, s’est vu doubler par Edgar Salli, si l’on en croit les propos du coach en conférence de presse. Mais, est-ce pour autant que sa technique en mouvement, sa rapidité d’exécution n’auraient pas été utiles hier lorsque les lignes s’étiraient dans les dernières minutes de la rencontre? Surtout quand on se rappelle que Salli, meilleur dans la passe, mais moins mobile, tirait la langue durant la dernière partie du match. Le jeune lyonnais, qui peut jouer sur les quatre postes offensifs aurait pu également prendre la place de Vincent Aboubakar, au moment de sa sortie du terrain. Au lieu de ça, le coach a fait le choix de faire entrer Franck Etoundi.
Une pierre, deux victimes… Parce qu’outre Njié, Leonard Kweuke, titulaire lors des dernières rencontres, peut se poser des questions, lui qui semble devenir la troisième possibilité aux avant-postes. Lui que son physique imposant avait imposé comme pivot lors des derniers matchs éliminatoires a vu Etoundi lui passer devant et n’a pas connu les joies des pelouses équato-guinéennes. Son jeu dos au but, son jeu de tête et les fautes qu’il peut provoquer aux abords de la surface de réparation auraient pu pourtant varier les possibilités d’attaque camerounaises.
Georges Mandjeck, de numéro un … à numéro cinq
Autre victime des choix de Finke, Georges Mandjeck. L’ancien Rennais semble payer à la fois le retour de Chedjou qui fait remonter Mbia au milieu de terrain, et une descente dans la hiérarchie des milieux défensifs. Double pivot avec Enoh Eyong durant les matchs de qualification, l’ancien Rennais s’est fait doubler par Cédric Loé dans l’esprit du coach, d’où la doublette Loé- Enoh lors du match inaugural contre le Mali. Passe encore, mais les remplacements effectués dans ce secteur qui a souffert des blessures, donne le sentiment que Mandjeck est devenu le 5ème choix à ce poste. En effet, comment expliquer autrement les deux entrées de Franck Kom en lieu et place de Enoh (Mali) et Loé (Guinée) ? Une impression renforcée par les prestations du joueur de l’ES Sahel, qui sont loin d’être transcendantes. Alors, Mandjeck derrière Mbia, Loé, Enoh et Kom?
Le technicien allemand était attendu lors de cette phase finale. Lui qui a fait croire à certains commentateurs sportifs qu’il avait trouvé son onze entrant durant la phase éliminatoire, vient de démontrer qu’il en était loin. Il doit en tout cas se ressaisir. Stéphane Mbia et ses coéquipiers aussi. Sinon l’image d’une équipe soudée où le mot reconstruction était repris en chœur par tout le monde, et qui donnait l’impression d’être prête pour la victoire pourrait voler en éclat.
Arthur Wandji, à Malabo