Stéphane Mbia, on le savait, n’a pas peur de répondre aux questions de la presse. Il semble même préférer les questions les plus corsées. Face à la presse ce dimanche à Malabo, le capitaine des Lions n’a pas fait dans la langue de bois. Il a parlé avec brio du délicat sujet de la retraite du meilleur buteur de la CAN et ancien capitaine des Lions Indomptables. Interview…
Suspendu pour le 1er match de la CAN-2015 contre le Mali, mardi, et arrivé blessé en stage, Stéphane Mbia, le capitaine des Lions Indomptables, est revenu dimanche sur la retraite de Samuel Eto’o, expliquant que « l’Afrique et le Cameroun » avaient « perdu un très très grand joueur. »
Comment se sent le groupe à deux jours de son entrée en lice?
On aborde la dernière ligne droite pour bien récupérer et penser au match contre le Mali, qui est très important.
Certaines sélections se plaignent des conditions d’accueil. Comment ça se passe pour vous?
On va juste se concentrer sur nous et le plus important c’est l’état d’esprit. Tout ce qu’il y a autour, ce n’est pas important. Il faut se focaliser sur l’objectif.
Quelles sont vos ambitions dans cette Coupe d’Afrique?
On a les mêmes ambitions que lors des qualifications. Tout ce qui nous arrive, ce n’est que du bonus. Il faut savoir que l’équipe du Cameroun est en reconstruction, mais il faut bien se préparer pour cette phase finale qui est très importante pour notre pays et pour nous les joueurs. On est là aussi pour préparer la CAN-2019 qui sera à domicile.
Comment vous sentez-vous à titre personnel?
Très très bien. Je suis juste un peu déçu de ne pas jouer le premier match. Je ne veux pas faire de polémique, mais je pense aussi que le boulot n’a pas été fait. Le plus important maintenant, c’est que je puisse récupérer et soutenir mes coéquipiers pendant le premier match. Je suis déçu par ce carton rouge (lors du dernier match des qualifications contre la Côte d’Ivoire, ndlr). Il n’y avait pas faute. J’en ai parlé avec l’arbitre après le match et je ne suis pas heureux.
Qui n’a pas bien fait son boulot?
C’est compliqué. Je suis censé reprendre 15 jours après ma blessure (à la cuisse droite subie en Liga avec le FC Séville, le 3 janvier, ndlr). Le staff médical et le préparateur physique m’ont fait revenir plus tôt. Donc le travail n’a pas été fait. Vous pouvez vous-mêmes en tirer les conclusions.
Avec la retraite de Samuel Eto’o, vous considérez-vous comme le nouveau guide des Lions Indomptables?
Le plus important c’est le travail effectué par le manager (Volker Finke, ndlr). Je suis juste un relais entre le manager et mes coéquipiers. Le plus important c’est l’état d’esprit qui règne actuellement au sein de la sélection. L’entraîneur a su imposer ses choix et sa discipline, ce qui fera notre force dans les années à venir. Maintenant, on regarde tous dans la même direction. Si tu as un coéquipier qui est capable de courir pour l’autre, je pense que cela détermine l’état d’esprit du groupe.
Ce n’était pas le cas avant?
C’était un peu compliqué.
Comment on gère l’absence d’un joueur comme Eto’o?
C’est un très très grand joueur qui va beaucoup nous manquer humainement. Certains n’ont pas accepté sa façon de vivre et d’être mais c’est un bon gars.
Vous pensez qu’il aurait pu continuer en sélection?
Je pense qu’il aurait pu continuer, mais il a pris la décision d’arrêter et c’est une grande déception pour l’Afrique et le Cameroun, qui ont perdu un très très grand joueur.