Incontestablement, Volker Finke a eu raison d’accorder la rédemption à Aurélien Chedjou. Violemment critiqué par des médias pour sa piètre prestation lors du Mondial 2014, montré du doigt pour son comportement irresponsable au Brésil, puis puni par une mise à l’écart de la sélection nationale avec Samuel Eto’o et les autres, le sociétaire de Galatasaray a bien mérité que l’entraîneur national lui offre une seconde chance suite au forfait de Brice Nlate Ekongolo, victime d’un accident de la circulation à Yaoundé, la veille de cette Coupe d’Afrique des nations(CAN) 2015.
Le doute est revenu dans le camp des supporters des Lions Indomptables, lorsqu’il a été rappelé à la dernière minute. Et si… ? Et si Chedjou recommençait ? Et s’il ramenait les vieux démons au sein de la tanière ? Et si le retour du « banni » créait la confusion dans l’esprit des jeunes qui ont qualifié le Cameroun ? Et si Volker Finke avait commis la pire des erreurs en le convoquant ? Chedjou le miraculé. Chedjou le pardonné. Qui aurait cru qu’il allait réussir le pari ? Exemplaire dans son comportement, effacé, assidu et engagé à l’entraînement, l’ancien Lillois a su se faire tout-petit, ne laissant aucune mauvaise marque derrière lui. Une attitude qu’il a su implémenter sur le terrain, et qui lui a valu d’être doublement sacré « Joueur Fair Play » à l’issu des confrontations avec la Guinée Conakry et la Côte d’Ivoire.
Après un premier match réussi dans l’axe de la défense camerounaise face au Mali – l’entraîneur l’a aligné aux côtés de Nicolas Nkoulou, étant donné que Stéphane Mbia était suspendu – Aurélien Chedjou a réussi à reprendre sa place dans ce dispositif défensif. Il est sorti du lot. Rarement en difficulté, il a également assuré les arrières d’un Nicolas Nkoulou diminué par une douleur au genou. Alors que son attitude au Mondial brésilien semblait l’avoir condamné, Aurélien Chedjou, a démontré au cours de ses trois titularisations, qu’il avait encore des choses à prouver avec les Lions. Dommage que le Cameroun n’aille pas plus loin que le premier tour. Au moins, on retiendra qu’il y a des pêchés qui méritent bien d’être pardonnés.
Arthur Wandji, à Malabo