Il a contribué à donner au football camerounais ses lettres de noblesse. Isaac Sinkot dit « Djasso » formait avec Réné Ndjéya, « Général » Ndoumbé Léa, Charles Toubé l’arrière garde des Lions Indomptables du Cameroun à la première coupe d’Afrique des Nations qu’a remporté le Cameroun en Côte d’Ivoire 1984. Il fait aussi partie du gratin des anciennes gloires africaines présentes à Malabo pour redynamiser le football africain. Nous l’avons rencontré.
Comment jugez-vous le niveau des sélections africaines à cette Coupe d’Afrique des nations ?
Très acceptable. Toutes les équipes sont rajeunies. Avec l’œil de technicien, je vois le Sénégal qui est mieux physiquement que les autres, faire de bonnes choses dans cette compétition. Les joueurs sénégalais ont du répondant et de la vivacité. Et sur un second plan, il y a l’équipe camerounaise qui n’a peut-être pas de joueur vedette mais, la surprise peut venir de tous les joueurs. Notre force est que le but peut venir par n’importe quel élément.
A ce propos, quel est votre avis sur les prestations du Cameroun lors de ses deux premiers matchs ?
Comme par le passé, nous marquons de moins en moins les buts. Nous restons quand même avec notre fighting spirit qui a toujours caractérisé les Lions. En observant, je me rends compte que notre coach a tout ce qu’il faut mais, n’en fait pas une bonne utilisation. Il a tous les éléments pour pouvoir remporter chaque rencontre, mais il ne les utilisent pas convenablement. J’aurais souhaité qu’il face confiance à ses seconds qui sont : Djonkep et Belinga. Je ne sais pas s’il les écoutent. Je n’ai pas le sentiment qu’il les associent au travail.
Parlons de l’actualité au tour de la Fédération camerounaise de football et des élections en particulier. Comment avez-vous apprécié la prorogation du mandat du Comité de normalisation en novembre dernier ?
D’abord, c’était important de le faire. Je crois que les hommes passent mais, la République reste. Même comme on dit que l’Etat ne doit pas mettre la main, ils savent à quel moment réagir. Tel que les choses avançaient, il était vraiment incorrect de faire des élections dans ces conditions où rien n’était clair, où une faction était seule en course, avec pour objectif de passer en force. Tout est à refaire, ils sont juge et partie. Il faut qu’on reparte avec la nouvelle donne et que les choses se fassent normalement et démocratiquement.
Est-ce que vous avez le sentiment que ça évolue dans le sens que vous souhaitiez ?
Il faut d’abord que tout se passe à la base, dans les départements et les régions, avant d’arriver au sommet. Je crois que tout ceux qui souhaitent briguer ce poste se préparent. Mais, les règles ne sont pas encore définies. On a arrêté les élections. On ne sait pas encore de quel côté ça va recommencer. Je pense que si on recommence à la base, toutes les équipes concernées vont se préparer en conséquence.
Est-ce que le temps ne sera pas court pour recommencer à la base avant l’élection fédérale du 25 février prochain ?
C’est vrai que le temps sera court mais, le plus important, c’est d’abord de recommencer à la base parce qu’on s’y connait. Quand on va recommencer à la base, certains tricheurs ne vont plus exister, et puis ça va clarifier les choses.
Recueillis par Armel Kenné, à Malabo