La finale de la Coupe d’Afrique des Nations 2015 qui va opposer ce dimanche à Bata la Côte d’ivoire au Ghana est, sur papier, l’une des plus belles affiches que la compétition ait connue. Les deux nations, véritables locomotives du football africain depuis plusieurs années, sont à la recherche d’une victoire à cette compétition depuis 23 ans pour la Côte d’Ivoire, et 32 ans pour le Ghana.
La motivation devrait donc être au rendez-vous. Même si ces deux équipes sont toujours attendus, le début de la compétition n’a été facile ni pour l’une, ni pour l’autre. Le Ghana a débuté par une défaite contre le Sénégal alors que la Côte d’Ivoire a aligné deux matchs nuls de suite.
Le Ghana revient de loin
Quadruples vainqueurs de l’épreuve, les Black Stars sont des habitués du dernier carré, qu’ils ont atteint pour la cinquième fois consécutive cette année. Mais les finalistes de 2010 n’ont jamais pu transformer l’essai (3es en 2008, 4es en 2012 et 2013) et demeurent dans l’attente d’un sacre depuis… 1982. «Cela ne pèse pas, parce qu’avant ce tournoi, personne ne comptait sur nous», dédramatise André Ayew, le joueur phare de l’équipe (trois buts et une passe décisive depuis le début de la compétition), en passe, avec son frère Jordan, de succéder à leur père Abedi Pelé (présent dans le groupe en 1982 mais suspendu pour la finale) dans le cœur des Ghanéens.
«On a eu trois sélectionneurs en six mois (Avram Grant a pris ses fonctions début décembre, NDLR). On est là sereinement, tranquillement et on va essayer de gagner pour rendre notre peuple fier.» «Par rapport à 2010, ce sont des finales différentes, a ajouté le Marseillais. On avait 13 ou 14 joueurs qui avaient gagné le Mondial des moins de 20 ans peu avant. On est entré sur le terrain et on a attaqué, attaqué, et à la fin l’Egypte a marqué. On manquait d’expérience. Cette fois, on a plus d’expérience, on espère que cette finale sera la bonne.» Un souhait partagé par les Ivoiriens, qui s’apprêtent à disputer une troisième finale en six éditions !
En 2006 et en 2012, la Côte d’Ivoire n’était pas loin. Maintenant, c’est le bon moment
— Hervé Renard
Battus d’un souffle par l’Egypte (2006) et la Zambie (2012), à chaque fois à l’issue de séances de tirs au but, les Eléphants ne veulent, ce coup-ci, pas se tromper. «En 2006 et en 2012, la Côte d’Ivoire n’était pas loin. Maintenant, c’est le bon moment, a harangué le sélectionneur Hervé Renard, en quête, lui, d’un deuxième titre en trois ans après son succès surprise avec… la Zambie en 2012. Quand on subit des échecs, parfois ça vous rend plus fort et un jour vous atteignez la consécration, il faut que ce soit demain (dimanche) pour certains joueurs, sinon ce sera trop tard.»
Ça l’est déjà pour Didier Drogba, le guide de cette génération dorée, qui a pris sa retraite internationale après le Mondial brésilien. Mais pas pour Yaya Touré (32 ans), le meilleur représentant du football africain ces dernières années. «Ce genre de joueurs fantastiques sont toujours prêts pour les matches importants, ils n’ont pas la pression. L’adrénaline de la compétition les rend différents», a confié Hervé Renard, qui pourra aussi compter sur le poids de l’histoire dimanche puisque l’unique sacre de la Côte d’Ivoire, en 1992, avait été décroché, au bout d’une interminable séance de tirs au but (0-0, 11 t.a.b à 10), face au Ghana.